LE POINT DE VUE DE BLANCHE STREB - Quel lien entre le jour de la Toussaint, et la journée consacrée aux défunts, le lendemain ? L'espérance, assurément.
Ah. L’Esperance. C’est voir ce qui menace et parier sur ce qui sauve. C’est le pari des paris. Parce qu’elle ne va pas de soi. Parce souvent, c’est un combat. Ce combat qu’ont mené les saints, connus ou inconnus, qu’on célèbre aujourd’hui. Ceux qui nous montrent le ciel, comme a dit le Saint Curé au petit berger qui lui montrait la route d’Ars. On prend le temps de penser à ces vies souvent tragiques, héroïques que l’Eglise a canonisé, parfois des siècles plus tard, comme Jeanne d’Arc, ou sainte Hildegarde, 500 et 800 ans après leur mort.
Cette fête invite à contempler le ciel. Et l’air de rien, ça donne une direction et un sens. Comme si contempler l’au-delà nous aidait à découvrir le sens profond de notre vie d’ici-bas. L’être humain a besoin de sens et de transcendance. Et on a besoin de soutien, d’espérance. Surtout face au mystère, au scandale même, de la mort. On n’est pas fait pour la mort. On est fait pour la vie.
Et pourtant il faut penser la mort, en parler, le jour des défunts nous y pousse tout particulièrement. Surtout dans nos sociétés où on essaye de l’effacer, de la tenir plus possible éloignée. Peine perdue.
Je voudrais vous citer Francois Cheng, que j’aime éperdument. Il a écrit en 2013, « cinq méditations sur la mort, autrement dit sur la vie », et c’est sublime, écoutez :
« C’est l’existence de la mort qui confère sens et valeur à la vie. C’est elle qui nous fait saisir la vie comme un don unique, et nous pousse à nous réaliser, sous quelque forme que ce soit, afin de donner un sens à notre existence.
Au lieu de nous accrocher seulement à ce côté de la vie et de dévisager la mort comme une fin absurde, nous devrions intégrer la mort dans notre vision et envisager la vie à la lumière de notre mort, conçue, non pas comme une fin absurde mais comme le fruit de notre expérience de vie. Douleur et douceur, entremêlées ; souffrance et joie, confondues.
Ce renversement de perspective est le commencement d’un processus où, à partir de la conscience de la mort, nous sommes toujours dans l’élan vers la vie. Et non pas dans le mouvement contraire qui consiste à vivre en attendant la mort ».
Je crois Pierre-Hugues que cette pensée est un pur shoot d’espérance. L’espérance, c’est se redire aujourd’hui que notre vie est déjà éternelle, pour choisir de vivre, non pas dans l’attente de la vie à venir, mais dans la confiance de s’y savoir attendu.
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