LA CHRONIQUE DE GUILLAUME D’ABOVILLE - En ce mois de mai dédié à la Vierge Marie pour l’Eglise, nous sommes appelés à espérer au-delà de toute espérance. Guillaume d’Aboville nous dresse le portrait d’une pépite d’espérance.
Appelons la Laetitia ; elle habite en Birmanie. Son nom doit être masqué par mesure de sécurité. Car, depuis le coup d’Etat et la guerre civile qui ravage le pays depuis plus de 3 ans, la Birmanie vit dans le chaos. La junte militaire contrôle les airs et les grandes villes. En face, une centaine de milices armées. Bombardements, crimes de guerres, milliers de déplacés internes. Les fakes news et les arrêts d’opposants rythment le quotidien. Plus rien ne fonctionne, écoles, transports, économie : tout est à l’arrêt, dans un oubli médiatique stupéfiant.
Laetitia vit en Birmanie. Elle est issue de l’ethnie Kayah. Si tout est à l’arrêt, elle, ne l’est pas. « Cela fait déjà plus de deux ans que les enfants n'ont pas pu accéder à l'éducation […] en particulier les enfants des zones rurales et éloignées ; Ceux qui souffrent le plus, ce sont les enfants ; on sacrifie leur jeunesse. Ceux qui reconstruiront notre pays, ce sont eux. S’ils reçoivent une bonne éducation. Sinon, ils restent désœuvrés, ou prennent les armes dès 10 ans ».
Au risque de sa vie, elle a décidé de recruter des professeurs démissionnaires et d’agir en créant des écoles informelles dans tous les lieux où l’école publique ne peut plus fonctionner. Particulièrement dans les zones de guerre.
Les cours sont donnés dans les camps de personnes déplacées par la guerre ; halls de paroisses ou de villages ; dans les foyers, chez l’habitant ; Les enseignants sont des anciens professeurs ayant démissionné depuis le coup d'État ou à la retraite ; des étudiants en études supérieures ; des responsables d’internat.
Les matières enseignées sont les matières académiques : langue birmane, mathématiques, histoire, etc. En complément sont proposés des activités éducatives et d’accompagnement pour développer la résilience des jeunes face au traumatisme de la guerre.
Laetitia a monté 134 écoles informelles dans des lieux de guerre en Birmanie. Avec un réseau de 900 professeurs aujourd’hui. Il y a 3 ans, 3000 enfants en bénéficiaient ; Aujourd’hui, ils sont plus de 15000 à rejoindre des bancs d’écoles cachées dans la jungle.
Laetitia s’appuie sur le réseau de l’Eglise locale. Et sur les seuls dons venant d'Enfants du Mékong. Nous avons promis à Laetitia d’être fidèle. 5€ permettent à un enfant de rester 1 mois dans une école de guerre. Un enfant à l’école en Birmanie, c’est un enfant qui ne prend pas les armes. Merci de vos prières & soutien.
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