Guerre en Birmanie, le point sur le conflit, par Antoine Besson
En partenariat avec ENFANTS DU MÉKONG
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LA CHRONIQUE D'ANTOINE BESSON - Aujourd’hui, la réalité se rappelle à nous d’une douloureuse façon. Aujourd’hui les nouvelles de Birmanie, ce pays enlisé dans une guerre dont on ne parle que trop rarement, sont particulièrement terribles pour la famille d'Enfants du Mékong.
"Je voudrais vous faire part de ma tristesse au sujet d’une écolière, Ma Thandar Oo. La nuit dernière, elle a été tuée par un attentat à la bombe dans un camp de réfugiés", raconte un bénévole d'Enfants du Mékong, sur place. L’une de ces personnes qui prennent tous les risques et dévouent leur temps et leurs ressources aux enfants victimes de cette guerre d’une armée contre son propre peuple. Avec ces mots tant redoutés depuis plusieurs mois, il débute une missive déchirante pour nous informer de la mort de l’une de nos filleules.
Ma Thandar Oo était petite une fille innocente de 11 ans. Elle vivait dans l’un des foyers de l’État Shan qu’Enfants du Mékong soutient et qui sont pour beaucoup d’enfants, plus que des internats, des refuges en ces temps de guerre. Mais depuis le mois de mars dernier, ce sont les grandes vacances et pour la petite Thandar Oo, l’éloignement de sa famille était trop dur à supporter. "Elle m'avait demandé de retourner chez sa grand-mère pendant les vacances, elle m’avait promis qu'elle reviendrait quand l'école rouvrirait, nous confie ce bénévole qui s’occupait d’elle. Maintenant, elle ne reviendra plus jamais. Cela me fait tellement mal".
Cet évènement nous rappelle que derrière chaque guerre, derrière chaque décompte de victime, se cachent des morts injustes et souvent des martyrs innocents. Thandar Oo n’avait que 11 ans et rendait visite à sa grand-mère. Elle a été victime d’un largage de cinq cents livres de bombes par avion à 22h30 sur un camp de réfugiés. Une attaque de l’armée officielle du pays qui visait l’un des centres clefs où se sont réfugiés de nombreux civils de la région persuadés qu’ils y seraient plus en sécurité.
C’est en tout cas ce que pense notre contact sur le terrain : "Concernant cette attaque, nous écrit-il, il est clair que les soldats se comportent désormais comme des terroristes et essaient de tuer un maximum de civils. Il ne se passe pas un jour sans qu’il n’y ait des bombardements similaires à celui qui a tué Thandar Oo. Les gens meurent à cause de ces bombes et de nombreux civils sont blessés chaque jour. L’armée veut nous détruire, notre région comme notre pays tout entier".
Si je vous partage notre peine et le témoignage de notre responsable local, ce n’est pas pour vous apitoyer, mais plutôt pour vous relayer cet appel qu’il glisse à la fin de sa missive déchirante : "Nous avons besoin de votre aide et de vos prières. S'il vous plaît, gardez-nous continuellement dans vos prières". Aujourd’hui je souhaite que nous portions tout particulièrement dans nos pensées et nos prières la petite Thandar Oo ainsi que toutes les victimes innocentes de ce conflit meurtrier en Birmanie.
Prions également pour ces hommes et ces femmes qui malgré la mort qui rôde continuellement, osent sortir en pleine lumière pour porter secours aux victimes et à leur famille, ces hommes et ces femmes merveilleux qui croient que la force de la fraternité peut encore venir à bout du fracas des bombes et de la voie des armes. Pour Thandar Oo et pour tous les autres enfants de Birmanie, souvenons-nous de la Birmanie dans nos prières.
Association de loi 1901, reconnue de bienfaisance et habilitée à recevoir dons et legs, Enfants du Mékong n’a cessé d’évoluer depuis 1958 pour s’adapter aux demandes du terrain. Voulue comme un lien d’amitié avec les peuples d’Asie du Sud-Est, elle est restée fidèle à sa vocation première : aimer et secourir les enfants pauvres et souffrants en leur offrant un avenir grâce à l’instruction.
Retrouvez la chronique Loin des yeux, près du cœur tous les lundis à 6h44 dans la Matinale.
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