Ce matin, je souhaite vous parler du film « Sacerdoce » qui sort mercredi, et que j'ai eu la chance de voir en avant-première. Un film que j’ai beaucoup aimé. Qui m’a saisie par sa profondeur. C’est illuminé par « le vrai », c’est prenant, rythmé, beau, drôle même parfois.
On déambule en caravane, en vélo, dans nos belles régions, et même en skate. On s’élève sur des sommets alpins et on plonge dans la réalité des bidonvilles de Manille.
Un documentaire à travers l’œil d’un réalisateur qui n’est pas catholique. Ça, c’est vraiment intéressant. On n’est pas dans un « entre soi ». Il ose les questions que les gens se posent. Comme cette folie que ce ne soit pas l’argent le carburant de leur vie. Comme cette folie du célibat choisi, « une idée qui parait aujourd’hui insupportable pour les enfants de la liberté » dira l’un d’eux.
Ce n’est pas du jeu, c’est du vécu. Authentique. On les voit dans leur quotidien, leurs rencontres.
Des hommes comme les autres avec des faiblesses, des blessures mais une vraie lumière
Ils se confient. Des hommes comme les autres avec des faiblesses, des blessures mais une vraie lumière. On voit leur désir de servir, les plus démunis, ou les jeunes d’ici avec leurs difficultés d’aujourd’hui, ou ceux qui sont dans des coins isolés, bref ceux que la providence ou la mission met sur leur chemin. Servir avec juste ce qu’ils sont et les petits moyens qu’ils ont. Mais dans la confiance et l’amour.
C’est assez osé de faire un film sur des figures de prêtre, aujourd’hui. Leur image est tellement abimée. D’ailleurs le drame de la pédocriminalité n’est pas mis sous le tapis. Le film s’ouvre même sur cette parole poignante de l’un d’eux : « je m’apprête à ne pas être cru. A susciter la défiance. A manger toute ma vie mon pain noir ». Mais à travers ces 5 gars, on comprend qu’on ne peut pas jeter ni l’Eglise ni les prêtres à cause des traitres, à cause de ceux qui, par leur crime, ont trahi.
Je pense. Oui. Mais ce n’est pas que pour les cathos. Ça va au-delà et rejoint des questions qui traversent tout le monde et notre société. Qu’est-ce que je veux faire de ma vie ? Comment moi aussi je prends ma place, est-ce que je prête assez l’oreille aux appels que la vie et que ce monde blessé me font ?
C’est finalement un film sur l’engagement, sur ce qui compte vraiment, sur la liberté d’une vie consacrée aux autres, sur la force d’âme, sur le combat de la fidélité, sur nos luttes intérieures pour choisir le bien, qu’on ait la foi ou pas. Et puis c’est un hymne à l’âme masculine, grâce aussi à des jeunes qu’on voit à l’écran, tellement en quête de beau, de bon, de grand. Cette âme masculine capable de donner sa vie et qui aspire à donner de la vie.
Ça fait du bien ! Enfin, on nous offre autre chose que des influenceurs du futile. Merci les Padres. Et Chapeau au réalisateur, Damien Boyer, un grand vivant. Un « espérant ».
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