Les partenaires sociaux, c’est-à-dire les syndicats patronaux et les syndicats de salariés représentatifs, viennent d’ouvrir une négociation sur les modalités de fonctionnement du régime de retraite complémentaire obligatoire des salariés du privé.
Ce régime connu sous le nom d’AGIRC-ARRCO verse chaque année plus de 87 milliards d’euros de pensions à 13 millions de retraités. Depuis qu’il existe celui-ci n’a fait aucun emprunt et n’a accumulé aucune dette. Bien au contraire il possède plus de 68 milliards de réserve. En 2021 il a dégagé un excédent de 2,6 milliards, en 2022 c’était plus de 5 milliards.
Un miracle ? Non, une bonne gestion responsable qui sécurise les retraites des salariés du privé. Car sur les retraites l’idéologie a fortement tendance à prendre le pas sur la réalité. Entre ceux, tels des statues de sel à jamais figées pour l’éternité, qui font dans l’immobilisme militant avec un seul mot d’ordre : "faire payer les riches" et bloquer toute évolution du système en s’appuyant sur une planification administrative, façon Gosplan soviétique, et de l’autre côté du miroir, les théoriciens de la fin du monde, décrivant une situation tragique, quasiment désespérée, un système moribond qui entraine l’économie française dans sa chute. Avec toutefois un faible espoir, bazarder tous nos dispositifs et les remplacer par des démarches individuelles sous le haut patronage des marchés financiers.
L’information vérifiée et raisonnable a du mal à faire son chemin. Bien sûr il y a les mâles déclarations du politique : "Aujourd’hui, il nous faut défendre notre système parce qu’il est menacé. Nous n’avons rien à craindre de l’avenir si nous agissons. […] Réformer les retraites, c’est renouer les fils de la solidarité. Ce n’est pas dresser les Français les uns contre les autres, actifs contre retraités, secteur public contre secteur privé, salariés contre professions indépendantes. […] En prenant « à bras-le-corps » le problème des retraites, ce n’est pas pour les générations qui ont déjà quitté l’activité que nous œuvrons, c’est pour les jeunes, c’est pour les actifs d’aujourd’hui. […] Nous aurons garanti la solidité et la stabilité de l’un des principaux piliers de notre modèle social, les Français seront plus sûrs de l’avenir. Leurs perspectives de vie auront été éclairées. L’horizon s’en trouvera dégagé." Emmanuel Macron en 2023 ? Non, Jacques Chirac en 2003 !
Tous les deux, comme Nicolas Sarkozy et François Hollande ont cette grande capacité à parler de l’accessoire sans évoquer le principal. Dans un système par répartition, basé sur la solidarité entre les générations il n’est point d’avenir pour les retraites sans politique familiale et nataliste pro-active. Natalité sans doute un gros mot, absent de la loi Macron. Et voilà pourquoi, nous reculons les échéances sans assurer l’avenir.
Faute de natalité, la solution s’appelle immigration. Sur un sujet aussi important pour leur avenir, il me semble que les français devraient être consultés. Rêve de démocrate sans doute.
Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Stéphane Vernay, directeur de la rédaction de Ouest-France à Paris, et Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de La revue politique et parlementaire ;
- Le mardi : Corinne Bitaud, agronome et théologienne protestante, et Marie-Hélène Lafage, consultante en transition écologique auprès des collectivités territoriales ;
- Le mercredi : Clotilde Brossollet, éditrice, et Pierre Durieux, essayiste ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne ; Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Elisabeth Walbaum, Déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante.
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