Après le retrait de la proposition de loi demandant l'abolition de la corrida, Stacy Algrain choisit l'ironie pour inviter à réfléchir au choix de maintenir ou d'interdire cette tradition.
Il est 9h03, installé confortablement dans l’open space ou dans le métro. Déjà à rêver du week-end et du sentiment de liberté qu’il vous procure, vous avez, comme tout Français qui se respecte, trempé votre tartine dans une tasse de café. Sur le chemin du boulot, vous êtes passé devant la boulangerie du quartier, en humant les odeurs de la baguette qui sort du four et des croissants frais au bon beurre… Ce soir, votre to-do list terminée et l’heure des regards accusateurs passée, vous rentrerez chez vous. Avec un peu de chance, vous serez pile à l’heure pour l’apéro ! Si vous avez bien suivi mon introduction, j’ai progressivement listé quelques-unes des traditions françaises les plus emblématiques.
Et d’ailleurs, les traditions de notre pays sont régulièrement au cœur de polémiques. Remises en question par les uns, défendues corps et âme par les autres. Souvenez-vous, l’année dernière, les méchants écolos voulaient gâcher Noël en nous retirant nos sapins et notre foie de canard malade. Puis là, entre une crise énergétique et les galères de pouvoir d’achat, c’est l’autre Aymeric Caron, député LFI, qui a voulu remettre ça...
On en vient donc au sujet de la corrida… Si, si señora ! Le député avait proposé un amendement visant à interdire la corrida avant de devoir se raviser. Gros pschitt qui devrait ravir les défenseurs de cette pratique ou que dis-je… cette tradition ancestrale !
Les quelques opposants, 75% des Français, ne seraient que des bobos déconnectés n’ayant jamais vu la beauté de ce spectacle. À force de se nourrir de graines et de tofu, leurs cerveaux atrophiés ne parviendraient plus à faire la différence entre acte de torture et "protocole de fin de vie". Mais oui enfin, vous comprenez pas quoi… Après cinq joyeuses années à kiffer au grand air, ces taureaux ont une chance unique : tirer leur révérence devant une foule en délire.
Pour les accompagner au paradis des taureaux, on leur met même des petits pics tout colorés sur le dos, et on chante, et on tape des mains, et vas-y que la fanfare met l’ambiance. Toroooo ! Non, non franchement, nos enterrements à côté c’est vraiment naze. C’est sûr, y’a un petit peu de sang mais en vrai ça va…
Tenez, moi, par exemple, j’ai assisté une fois à une corrida. J’ai failli vomir, mais franchement c’est pas du tout parce que les taureaux crachaient du sang ou que des vieux gars s’acharnaient à essayer de faire rentrer des broches à kebab dans leur tête. Non, je pense que c’est parce que je suis une femme. C’est fragile une femme vous savez.
Faudrait pas que ça nous donne l’envie d’interdire une tradition aussi importante. À l’époque déjà, on a dû interdire l’écartèlement normand et l’empalement limousin, voyez où ça mène ces conneries de droits humains et de bien-être animal… Dans quelques années, on finira par se demander amèrement : "Est-ce que ce monde est sérieux ?"
Jeunes de la "génération climat", Féris Barkat, 20 ans et Stacy Algrain, 23 ans livrent en alternance, chaque semaine, leur regard sur l'écologie et leurs clés pour changer le monde.
Jeunes de la "génération climat", Alexandre Poidatz et Stacy Algrain livrent en alternance, chaque semaine, leur regard sur l'écologie et leurs clés pour changer le monde.
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