La COP27 a débuté il y a quelques jours en Égypte à Charm el-Cheikh. Je me fais le porte-voix de Lucy Esipila, qui travaille pour Caritas Africa.
Les regards sont tournés vers les 200 États présents qui débattent des actions climatiques à mettre en œuvre afin de limiter la hausse des températures à 1,5 °C. Aux yeux de Caritas Africa, partenaire du Secours catholique, cette COP est une nouvelle occasion pour les pays du Sud de demander une justice climatique. Lucy Esipila, qui porte le Plaidoyer, explique bien les choses voici ses mots.
"En Afrique, nous voyons les ravages du changement climatique quotidiennement : nos animaux meurent à cause des sécheresses, la vie sauvage disparaît, les paysans ne peuvent pas produire de la nourriture. On le voit avec la crise alimentaire en cours dans la Corne de l’Afrique. Le changement climatique pousse les gens dans la pauvreté. Actuellement, en raison des effets dévastateurs de la sécheresse, les éleveurs ne disposent pas d'eau et de pâturages suffisants pour leur bétail.
Par exemple, dans le comté de Kajiado au Kenya, les éleveurs vendent une chèvre à 1 euro et une vache à 5 euros. Auparavant, une vache se vendait entre 150 et 200 euros. Qui va payer pour ces pertes économiques ? De plus, la sécheresse est un facteur prédisposant aux conflits intercommunautaires, dans des contextes avec lesquels les communautés doivent se disputer les ressources ; cette situation les oblige à migrer ailleurs, causant une pression supplémentaire sur les communautés d'accueil.
Cette COP27 est donc l’occasion pour les pays du Nord de montrer leur solidarité envers les pays du Sud. La question des pertes et des dommages est l'enjeu de la COP27. Caritas Africa demandera aux pays riches de mettre en place un mécanisme de financement fiable, accessible et complet pour aider les pays du Sud à faire face aux dommages causés par le changement climatique. Que ce soit en raison de sécheresses ou d'inondations, les populations perdent tous leurs moyens de subsistance. Cette aide financière permettra aussi la mise en place de structures pour l’avenir, constructions de barrages, collectes des eaux de pluies, etc.
Alors que l'Afrique ne contribue qu'à moins de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, les pays du Nord sont responsables d'un pourcentage plus élevé. C'est donc à eux de faire preuve de solidarité avec les pays du Sud qui subissent les impacts négatifs du climat. Mais il n'est pas possible d'avoir une justice climatique sans argent ! Le nord doit payer sa dette écologique au sud. Les communautés souffrent, elles doivent recevoir une compensation financière. Cela doit se faire par le biais de mécanismes transparents et responsables.
À LIRE → COP27: "Le Nord doit payer sa dette écologique envers le Sud"
Chaque jeudi, écoutez la chronique de Véronique Devise, la présidente du Secours catholique - Caritas France.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !