En France, la confirmation est habituellement reçue à partir de l’adolescence, soit entre 12 et 18 ans, et certains font même le choix de la demander avant leur première communion, dès l’âge de raison. Mais comment ce sacrement s’inscrit-il dans le parcours de l’initiation chrétienne, et y a-t-il un bon moment pour demander sa confirmation ? Une émission Je pense donc j’agis présentée par Pauline de Torsiac et Melchior Gormand.
En ce début de mois de juin, la période est aux sacrements. Si Baptême et Première communion sont des sacrements que reçoivent la très vaste majorité des chrétiens, la confirmation est moins systématique, souvent par oubli ou souci de temps.
“La confirmation se résume à trois choses : deux gestes et une parole”. D’après le père Charles Marie Rigail, curé à Lille et aumônier de l’université catholique, la confirmation a un rôle majeur dans la vie de foi des chrétiens : ”Ce sacrement est là pour donner un caractère indélébile à la présence de l’esprit sain dans la vie du croyant, il vient donc parfaire le baptême”. D’une importance capitale, la cérémonie se déroule en trois étapes : “l'imposition des mains de la part de l’évêque et des prêtres, l’onction d’huile, une sainte crème, et une parole : “soit marqué de l’esprit saint, le Don de dieu”, relate le père Charles Marie Rigail.
Le baptême fait de nous des disciples, et la confirmation fait de nous des missionnaires.
Très différente de la confirmation orthodoxe, qui se déroule en même temps que le baptême et l’eucharistie pour signifier l’unité des trois sacrements d’initiations chrétiennes, la confirmation catholique dissocie ces trois sacrements pour manifester ce lien à l'Église à travers l’évêque. Cette distinction avec le baptême est, selon l' Abbé François Dedieu, auteur du livre La confirmation à sa juste place et curé de la paroisse de Saint-Urbain / Sainte-Marie de La Garenne-Colombes (92), très importante : “Le baptême fait de nous des disciples, et le sacrement de confirmation fait de nous des missionnaires, des envoyés sur Terre pour témoigner du Christ et de sa présence grâce à la force de l’Esprit saint qui nous accompagne.”
Toutefois, elle s’inscrit dans la continuité des autres sacrements, et l’ordre traditionnel veut que la confirmation se fasse entre le baptême et la première communion. L’abbé François Dedieu pense pourtant que cet ordre n’est pas aussi important qu’il ne laisse paraître : "Le plus important ce n’est pas le moment où l’on reçoit les sacrements, la question c’est de les recevoir dans la foi".
Pourtant d’une grande importance, la confirmation est bien moins populaire que les autres sacrements : “Si on demandait aux deux mariés d’avoir leur confirmation, on ne marierait pas un tiers de ce qu’on fait aujourd’hui” explique le père Charles Marie Rigail. Le cycle de préparation à la confirmation étant très chronophage, de nombreuses personnes semble esquiver ce sacrement, par manque de temps : "pourquoi faut-il forcément faire ce long parcours pour être confirmé, il faudrait démocratiser ce sacrement en rendant la confirmation beaucoup plus accessible pour les adultes dont la foi a été prouvée", explique l'aumônier de l’université catholique.
Autrefois, les évêques confirmaient très tôt.
Ce sacrement passe aujourd'hui en dernier plan selon le père François Dedieu : “Autrefois, les évêques confirmaient très tôt, certains conciles retrace d’ailleurs les condamnations que risquaient les parents si leur enfant n’était pas confirmé à l’âge de 3 ans“. Pourtant ce sacrement à petit à petit été repoussé, notamment dû à l’influence protestante qui à fait de ce sacrement davantage un engagement du croyant : “Ce sacrement est passé d’une confirmation de la part de Dieu pour parfaire le baptême à une confirmation personnelle du croyant dans sa foi pour Dieu” ajoute le curé de la paroisse Saint-Urbain / Sainte-Marie de La Garenne-Colombes.
Mais l’âge ne présente pas d’obstacles dans la foi, en témoigne Delphine Schelfhout, mère de 4 enfants et croyante ayant reçu la confirmation à l’âge de 42 ans : “Ayant été dans la foi toute ma vie, je n’ai reçu la proposition pour ma confirmation que timidement dans mon adolescence. Je suis passé à côté de ce sacrement et j’ai continué ma vie au sein de la paroisse. 20 ans plus tard, j’ai appris qu’un parcours pour faire sa confirmation était possible, et j’ai franchi le pas”.
Toute ma vie j’étais sur un tabouret à deux pieds, et il me manquait le troisième.
Une vie de foi qui n’était pourtant pas complète, l’un des sacrements les plus importants manquant à l’appel : “Je n’avais pas l’impression qu’il me manquait quoi que ce soit dans ma vie de foi, mais grâce à ce parcours, j’ai réalisé que toute ma vie j’étais sur un tabouret à deux pieds, et qu’il me manquait le troisième”, raconte la mère de famille. Delphine Schelfout a ainsi pu faire sa confirmation, bien que tardivement, et pense que l’appel qu’elle a entendu au sujet de ce sacrement dans son adolescence aurait dû être plus fort et expliquant l’importance de ce sacrement dans la vie de foi d’un croyant. François Dedieu ajoute à cela que ce sacrement, quel que soit l’âge auquel on le reçoit, a toujours une importance capitale dans la vie d’un croyant : “On peut aussi bien recevoir la confirmation à 5 ans qu’à 50 ans, l’important c’est que la foi soit sincère.”
Cette émission interactive de deux heures présentée par Melchior Gormand est une invitation à la réflexion et à l’action. Une heure pour réfléchir et prendre du recul sur l’actualité avec des invités interviewés par Véronique Alzieu, Pauline de Torsiac, Stéphanie Gallet, Madeleine Vatel et Vincent Belotti. Une heure pour agir, avec les témoignages d’acteurs de terrain pour se mettre en mouvement et s’engager dans la construction du monde de demain.
Intervenez en direct au 04 72 38 20 23, dans le groupe Facebook Je pense donc j'agis ou écrivez à direct@rcf.fr
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