Le jour de la Toussaint, les catholiques du monde entier fêtent les saints. Des personnes dont la vie est empreinte des valeurs de l'Évangile. Mais devenir un saint authentifié par l'Église Catholique prend du temps. Le père Christian Venard était l’invité de la matinale, il explique le processus.
Le premier saint, c’est Jésus lui-même qui l’a canonisé. "Le premier saint, on pourrait dire que c’est le bon larron sur la croix” détaille le père Christian Venard, prêtre dans le diocèse de Monaco. "Jésus lui dit : ‘Ce soir avec moi, tu seras au Paradis’. D'une certaine manière, le premier saint authentifié par l’Eglise Catholique, c'est donc Jésus lui même qui l’a authentifié.” souligne l'auteur de "La sainteté de A à Z : Dopez votre vie spirituelle".
Depuis un siècle, on assiste à une forte accélération du nombre de canonisations. 482 sous le pontificat de Jean-Paul II, 45 pou Benoit XVI, c'est François qui est le pape ayant canonisé le plus de personnes… Près de 900 nouveaux saints depuis l'élection du cardinal argentin en 2013. Pour autant, "Des saints, il y en a eu à toutes les époques" insiste le père Christian Venard. "Au tout début, on considérait comme saints les martyrs. Et puis, petit à petit, est venu l’idée qu'on était tous des martyrs du quotidien". Dès le cinquième siècle, les autorités de l'Église ont commencé à identifier les femmes et les hommes au comportement exemplaires, empruntes des valeurs de l'Évangile.
Un phénomène qui n'a cessé de s'accélérer, connaissant son acmé depuis un siècle. Le père Christian Venard voit deux raisons à cette multiplication de nouveaux saints. D'abord, l'universalité de l'Église, qui n'a jamais connu autant de fidèles. "C'est un effet heureux de la mondialisation" souligne malicieusement le prêtre monégasque, car désormais ce sont des dossiers du monde entier qui arrivent au Vatican pour soutenir la canonisation d'une personnalité locale. Mais le père Venard voit un deuxième enjeux. Celui pour l'Église de montrer des figures, des exemples. "Cela répondu à un besoin de proposer des modèles, et prouver ainsi que la sainteté est accessible à tous" explique-t-il.
Mais l'exemplarité tout au long de sa vie ne suffit pas pour devenir saint. Il faut ensuite faire l'objet d'un procès en béatification. "Une fois mort, il y a une première enquête au niveau diocésain, pour regarder si cette personne correspond à ce qu’on attend de la sainteté, est-ce qu’elle peut être présentée comme un chemin pour aller vers Dieu" détaille le père Venard. "Puis, le dossier est envoyé à Rome au dicastère pour la cause des saints, où il est étudié de façon beaucoup plus fine".
On ne déclare personne saint de son vivant
Il y a alors plusieurs étapes. D'abord, être déclaré "vénérable", puis béatifié. "Pour être béatifié, c'est-à-dire être appelé Bienheureux, il faut vous porter à crédit au moins un miracle" insiste le père Christian Venard. "Puis la canonisation : le Saint Père engage alors une forme d’infaillibilité : l'Église dit cette homme, cette femme, nous croyons qu’elle est auprès de Dieu". Évidemment il est possible d'être béatifié sans être canonisé. Mais qu'ils soient vénérables, bienheureux ou saints, "ce n'est pas eux qui avons besoin de nous ; c'est nous qui avons besoin de cette proximité avec eux" conclut le père Venard.
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