Après l’histoire de la statue en pierre de la Vierge à l’Enfant, nous retrouvons à nouveau Annick Noël à Barisey-au-Plain pour en savoir plus sur les retables découverts par un heureux hasard en 1909.
En dessous de la statue de pierre se trouvent deux retables où figurent les douze apôtres. Pour comprendre leur histoire, il faut remonter en 1909 lorsque l’abbé Raoul se désole de l’état déplorable de l’église de la Nativité de la Vierge. En effet, de l’intérieur comme à l’extérieur, ce lieu de culte était totalement délabré : l’humidité et le froid abîmaient les boiseries et importunaient les fidèles. La même année, le curé décide de faire remplacer les pierres froides par de la céramique. Un ouvrier a donc été engagé et c’est pendant qu’il retirait les pierres qu’il découvrit les deux retables totalement par hasard. Alors qu’il voulait casser l’énorme pierre qu’il n’arrivait pas à soulever, un habitant lui a proposé son aide, et fort heureusement, les deux hommes ont levé la pierre sans la casser et en la retournant ils ont découvert le premier retable en très bon état. Cette découverte a été annoncée dans la journée : “ça a été un grand émoi pour le village”, assure Annick Noël. Tant et si bien que, le soir même, les habitants étaient venus admirer le retable en s’éclairant à la bougie pour y voir les moindres détails. La chance sourit à nouveau au village de Barisey-au-Plain puisque le lendemain, l’ouvrier découvrit un second retable. Plus petit que le premier, il est placé juste en dessous du plus grand, sous la statue de la Vierge à l’Enfant.
Ces deux retables, au style du début du gothique, ont été mis en place jadis, lors de la période du Grand Schisme. C’est au moment du concile de Trente qu’est établi un besoin de mettre en place des tabernacles. Malheureusement, les retables, autrefois présents sur les autels, ne laissaient pas de place suffisante pour les tabernacles. C’est pourquoi, les deux retables ont été utilisés en tant que dalles au milieu de l’église. Le chemin de croix, d’un style assez classique, est réalisé en plâtre par les établissements d’Angers. Il doit en partie son existence à une page méconnue de l’histoire locale : entre 1917 et 1920, les États-Unis avaient installé une base aérienne à Colombey-les-Belles. Les soldats américains stationnés dans la région prenaient part à la vie locale, assistant aux fêtes et aux messes. Touchés par l’accueil qu’ils avaient reçu, ils décidèrent, avant leur départ en 1920, de contribuer au financement de ce chemin de croix, témoignage discret mais émouvant de leur passage.
La statue de Saint Antoine repose sur des flammes, un détail qui évoque le mal des ardents, une terrible maladie autrefois fréquente. Elle était causée par l’ingestion d’ergot du seigle, un champignon toxique présent dans le pain. Cette intoxication provoquait de fortes brûlures de la peau, d’où le nom de la maladie. Les personnes atteintes étaient souvent mises à l’écart du village, par peur de la contagion. Ce sont les Antonins, un ordre religieux, qui prenaient soin d’eux. Ils les soulageaient notamment en appliquant de la graisse de porc, connue pour ses vertus apaisantes.
Rencontre de ceux qui veulent donner vie au patrimoine.
Avec la participation de Nanou Bouillet (Mont-devant-Sassey), cette émission rassemble dans un lieu de patrimoine des représentants de la vie locale, des paroisses et des professionnels du patrimoine. Ensemble, ils vous partagent ce qui les touche dans l’édifice visité et comment ils veulent lui donner vie et le valoriser.
Nous croyons que derrière chaque lorrain se cache un ambassadeur du patrimoine !
Une émission proposée par RCF Lorraine Meuse.
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