« La fin de vie : un chemin d’humanité », voilà le sujet d’un colloque qui aura lieu demain à Strasbourg au siège de la Région Grand Est. Une approche interreligieuse, pour faire le point sur ce sujet de société à l’aube d’une nouvelle législation. On en parle avec Véronique Guillotin, sénatrice de la Meurthe et Moselle, présidente de la Commission Santé, Solidarité, Citoyenneté du Conseil régional du Grand Est.
RCF Alsace : Que peut apporter une lecture religieuse ou interreligieuse sur le sujet de la fin de vie ?
Véronique Guillotin : Déjà c'est un sujet que je qualifierais de complexe parce qu'il traverse la société toute entière et c'est un sujet qui nous traverse personnellement également.
L'idée de la région, que l'inter-religion se penche sur des sujets sociétaux, c'est le président de la région Grand Est qui l'avait souhaité.
Le premier de ces sujets était la fin de vie puisqu'il est, aujourd'hui, mis sur la table des discussions sur un éventuel projet de loi.
RCF Alsace : Dans le titre "un chemin d'humanité", il y a le mot "humanité". Est ce qu'on manque d'humanité quand on parle de ce sujet ? Est-ce qu'il faut plus d'humanité quand on parle de la fin de vie ?
Véronique Guillotin : Ce à quoi on doit s'attacher c'est la manière dont on regarde et dont on appréhende la mort dans notre société. C'est encore un sujet ou c'est un sujet qui est devenu tabou. On éloigne en fait, la mort, on éloigne le vieillissement... etc.
Or, la fin de vie n'est pas uniquement à lire sous le prisme de mort active. C'est plutôt la manière dont on accompagne la fin de vie : comment notre propre vie ou comment vis à vis des autres, on peut accompagner cette fin de vie qui est tout simplement naturelle.
Donc oui, il y a une preuve d'humanité à faire. C'est une période de la vie pas simple et ce débat là ne doit pas se réduire aux textes de loi, c'est à dire, à la mort assistée : l'euthanasie et le suicide assisté qui sont les deux versions possibles d'une évolution législative.
RCF Alsace : Justement, vous avez évoqué, ce texte de loi. Il y a eu une convention citoyenne sur ce sujet qui s'est clôturée en avril 2023. Quelles sont les prochaines étapes législatives sur la fin de vie ?
Véronique Guillotin : Ce qui est important et ce qui a ouvert la porte de ce débat, (en tout cas, au niveau législatif), c'est le fait que l'académie de médecine à un peu changer d'avis. Alors qu'elle avait toujours fermé la porte, elle a, dans son dernier avis, ouvert ou entrebâillée une porte sur un possible accompagnement de fin de vie ou de mort active.
Aujourd'hui, sur le chemin de ce parcours législatif : la convention citoyenne a rendu ses conclusions, il y a eu aussi des groupes parlementaires, auxquels j'ai participé jusqu'au mois de juin, juillet.
Et normalement au premier trimestre 2024, selon la ministre, sur la table de nos assemblées respectives donc de l'Assemblée Nationale et le Sénat, on devrait avoir un projet de loi qui, bien évidemment, sera travaillé au niveau parlementaire.
RCF Alsace : Merci beaucoup, Véronique Guillotin, pour toutes ces précisions. Ce colloque "La fin de vie, un chemin d'humanité" aura lieu demain à Strasbourg, au siège de la région Grand Est. Merci à vous et très belle journée !
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