Principale ressource de l’Eglise, le denier reste mal connu des fidèles. Face aux chiffres en baisse, les diocèses des Hauts-de-France rappellent l’importance de ce don à la valeur matérielle mais aussi spirituelle.
Contrairement à une idée reçue très répandue, “l'Église ne bénéficie d’aucune subvention, ni de l’Etat, ni des collectivités territoriales, ni même du Vatican. Elle ne vit que de la générosité passée et présente des baptisés” rappelle Stéphane Renard, responsable ressources du diocèse d’Arras. Et cette générosité s’incarne par un don, appelé le “denier” ou “denier du culte” : “cette contribution volontaire des catholiques au fonctionnement de leur église a pour objet le fonctionnement quotidien du culte catholique” complète Stéphane Renard. Un mode de fonctionnement qui remonte aux origines de l’Eglise, puisque dès les premiers temps, “tout le monde mettait une participation au pot commun” souligne Bernard Lebrun, économe du diocèse d’Arras.
Le denier n’en reste pas moins un don qui a du sens : “c’est à la fois un don très concret, matériel même, mais aussi un don spirituel” explique Emilie Boucly, responsable des ressources du diocèse de Lille. “Il permet à l’Eglise de rester présente au quotidien pour ceux qui en ont besoin. C’est très beau!” ajoute-t-elle. “Le sens spirituel est très fort” confirme Jean-François Delaby, économe du diocèse de Lille avant de préciser: “en fait, il n’y a rien que nous n’ayons reçu. Le denier est donc une manière de rendre au Seigneur ce que je reçois par son Eglise, et ainsi permettre à celle-ci de poursuivre sa mission, annoncer l’Evangile. En donnant à son Eglise, je crois que le Seigneur vient me combler par le biais de l’Eglise. C’est un acte de foi très fort!”
Le denier est une manière de rendre au Seigneur ce que je reçois par son Eglise, et ainsi permettre à celle-ci de poursuivre sa mission, annoncer l’Evangile.
Le denier reste toutefois aujourd’hui une affaire de génération : “le profil moyen est assez âgé” confirment tous les économes diocésains. Ainsi, la diminution de 5% à 10% chaque année s’explique majoritairement par le décès des donateurs. Et si les églises voient affluer de plus en plus de catéchumènes, leur nombre ne compense pas la baisse du nombre de donateurs. “Il faut transmettre une culture du don, que les grands-parents et les parents parlent du denier à leurs enfants” estime Euphémie Liglet, responsable des ressources dans le diocèse de Cambrai.
Pour cela, la campagne de collecte du denier 2025 propose de s’adresser en priorité à deux profils bien identifiés: “les catholiques pratiquants non-donateurs (qui représentent les ⅔ des pratiquants), et les pratiquants occasionnels qui n’ont jamais entendu parler du denier mais veulent donner les moyens à Eglise de remplir sa mission” explique Euphémie Liglet. Affiches, tracts, outils en ligne, applis, bornes, mais aussi campagne “pastorale” sous forme de parcours spirituel à recevoir par mail avec un appel au don à la fin, “permettant de comprendre que ce parcours n’aurait pas pu exister sans le denier” explique Euphémie Liglet.
D’autres initiatives sont également lancées: à Lille, du mécénat d’entreprise est possible. “Nous proposons aux entreprises de nous réaliser une prestation qu’elles ne facturent pas mais pour laquelle elles reçoivent une déduction fiscale” raconte Emilie Boucly. Enfin, la proximité reste un facteur déclencheur du don d’après Claude Gautier, économe du diocèse d’Amiens: “nous soutenons nos paroisses dans leurs actions concrètes pour parler du denier à leurs paroissiens. Ce sont nos ambassadeurs!”
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