JavaScript is required

[L’Évangile du dimanche] La croix, un décentrement de soi

RCF, le 31 août 2023 - Modifié le 4 septembre 2023
Enfin une Bonne Nouvelle[Évangile du dimanche] La croix, un décentrement de soi (Mt 16, 21-27)

Dans l'évangile de ce dimanche, le Christ invite à renoncer à soi et porter sa croix. Voilà un verset qui a fait couler beaucoup d'encre ! Pendant des siècles on a cru qu'il fallait souffrir pour obtenir le salut. Comment sortir de cette interprétation doloriste et sacrificielle ? Et si Jésus nous invitait tout simplement à nous décentrer de nous-mêmes ?

 

Chemin de croix du Vendredi saint dans le village chrétien de Telesqof, en Irak, le 14/04/2017 ©Jean-Matthieu Gautier / Hans LucasChemin de croix du Vendredi saint dans le village chrétien de Telesqof, en Irak, le 14/04/2017 ©Jean-Matthieu Gautier / Hans Lucas

 

Évangile du dimanche 30 août (Mt 16, 21-27)

En ce temps-là, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter.

Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. » Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera. Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ? Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite. »

Source : AELF

 

 

 

Un résumé de la foi

 

Quand on lit ce texte, on a l'impression que Jésus sait tout à l'avance : qu'il va être condamné à mort, qu'il va souffrir sa Passion et ressusciter... Mais ce texte a été écrit bien après la mort et la Résurrection. C'est ce que l'on appelle "le kérygme", c'est-à-dire un résumé de l'essentiel de la foi.

 

Ainsi, il est dit qu'il fallait que Jésus se rende à Jérusalem, pour y souffrir sa Passion. "Il y a quelque chose qui est inscrit dans les Écritures", explique la théologienne. De tous les évangélistes, Matthieu est celui qui insiste le plus sur l'accomplissement des Écritures, c'est-à-dire sur la réalisation de la promesse de Dieu dans l'Ancien Testament.

 

 

 

Le combat de Pierre (et le nôtre)

 

La réaction de Pierre dans ce passage est très étonnante. Quelques versets plus tôt, c'est lui-même qui déclarait : "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant !" (Mt 16, 16). Pourquoi fait-il ces reproches à Jésus ? "On sent bien qu'il y a en Pierre un combat qui est en train de naître, décrit la théologienne, il va lui falloir faire un chemin, comme pour nous !" Certes il y a de l'ambivalence chez ce fondateur - "Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église", lui a dit le Christ (Mt 16, 18). Pierre "est terriblement humain" : et "Jésus vient dans notre humanité. C'est un chemin périlleux que d'ouvrir l'humanité à la divinité, à sa divinité..."

 

 

 

Un verset qui a fait couler beaucoup d'encre

 

"Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive." Voilà un verset "qui a fait couler beaucoup d'encre !" Pendant de longs siècles dans l'Église, on a cru "qu'il fallait beaucoup souffrir pour obtenir le salut". Pour Patiaré Bergeret, renoncer à soi c'est "renoncer à regarder le monde avec son propre regard, ce regard humain qui juge, pèse, quantifie, établit des normes..." Il s'agit de voir le monde avec les yeux du Christ.

 

On emploie parfois l'expression "porter sa croix" pour exprimer l'idée de sacrifice. "Si on parle de sacrifice à ce moment-là, selon la théologienne, ce sont des sacrifices que l'on peut avoir dans la vie pour maintenir la vie, maintenir l'altérité." Accepter de ne pas avoir raison, de se laisser déplacer, accueillir l'autre... C'est ce à quoi nous invite le Christ. Et "c'est beaucoup plus difficile qu'il n'y paraît !"

 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

Pour aller plus loin

Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.