Charles de Foucauld et la Belle époque

Charles de Foucauld (maintenant Frère Marie-Albéric à la Trappe à Akbès en Syrie), exprime son désir de créer une nouvel ordre religieux pour atteindre la véritable pauvreté dont il rédige la Règle en 1895. Jugée impraticable pour une communauté, il propose de la vivre seul. Sa quète spirituelle et sa vocation particulière se construit et se cherche à travers de nouvelles expériences notamment en Algérie et surtout en Terre Sainte. C'est là qu'il sera jardinier au monastère de Sainte-Claire puis ira chez les clarisses de Jérusalem. Les études théologiques engagés à Rome seront terminées en France en 1900 et il sera ordonné prêtre le 9/6/1901 à Viviers. Mais il veut "se donner aux plus démunis, à ceux qui sont assis dans les plus épaisses ténèbres" et il pense déjà au sud-algérien...

Charles de Foucault est dans une résolution existentielle : il trouve sa vocation avec le retour à la foi et choisit d'aller retrouver Dieu sur les traces de Jésus, en Terre Sainte.

Charles de Foucault vient de recevoir la 1ere médaille d’or décernée par la société de géographie de Paris pour son ouvrage, Reconnaissance au Maroc, écrit à partir des notes relevées au cours de son exploration du Maroc.

La voie dans laquelle Charles s'était engagée dans l'Armée n'était pas celle, on le verra plus précisément, de sa Vérité, ni de sa Vie mais explorer le Maroc a révélé l'homme d'action, a relié le savant, le visionnaire qui devançait la politique française de la génération suivante et une aide utile aux armées françaises de demain.

A la sortie de l’école militaire, Charles de Foucauld est encore un homme sous influence. Sa jeunesse libertine constituera toutefois un terreau d’ouverture fraternelle et favorisera son repentir par la suite.

Une fois son objectif de rejoindre la cavalerie atteint, Charles de Foucauld retourne à sa vie faite de plaisirs et de fêtes. Jeune homme dispendieux, il est aussi généreux, très aimable et excellent camarade. Saumur lui apportera l’appartenance à une grande famille, l’armée, lui qui a tellement souffert d’être orphelin si jeune.

A côté de la vie festive, Charles fait de longues promenades dans la campagne, crayon à la main et passe ses nuits à lire.

Intellectuellement précoce mais pas adulte ni responsable pour autant, sa conduite dissolue ne laisse en rien deviner le chemin vertueux qu’il mènera par la suite.

C'est un adolescent dodu, gâté par ses grands-parents que nous retrouvons. Tout d'abord au lycée à Nancy. C'est un enfant précoce, curieux avec engouement pour la littérature, confronté, par son vécu et son milieu, à un séisme de questionnements métaphysiques. C'est à Ste Geneviève, à Paris, qu'il ira terminer ses études pour répondre aux projets de son grand-père dans des conditions bien plus difficiles mais où il réussira le concours d'entrée à St Cyr...

Charles de Foucault a 6 ans, il vient de perdre ses deux parents. Comment vit-il cette tragédie et sa condition d’enfant orphelin?
Suivons Martine Biard sur le chemin de découverte de cette jeune vie marquée si tôt par tant de malheurs, dans un milieu familial privilégié qui saura le choyer et l'éduquer.

Charles de Foucauld est né le 15 septembre 1858 à Strabourg alors que l’Alsace est encore française. Sa famille, du côté paternel comme maternel, est ancrée dans l’aristocratie de province, consciente d’appartenir à la noblesse d’épée. La mère de Charles, très pieuse, l’initiera à la prière durant ses premières années. Elle possède par ailleurs un réel talent pour le dessin, talent qu’elle communiquera à Charles qui aura recours au dessin pour prier et célébrer tout au long de sa vie.

Nous sommes en 1908. A l'occasion d’un voyage en France, le Père de Foucauld, vient de créer les Frères et Soeurs du Sacré Coeur de Jésus. L'Eucharistie et l'adoration du Saint Sacrement sont des constantes dans la vie religieuse de Frère Charles,… son habit blanc, le cœur surmonté d'une croix rouge sang sur le torse, constitue son emblème mais aussi sa devise : Iesus Caritas qui signifie pour lui le don total de soi, dans la suite et à l'exemple du Christ.

Nous parlons des dernières années d'apostolat du Frère et du Père Charles de Foucauld à Beni-Abbès, son logement, son hospitalité, son militantisme actif en faveur des esclaves qui, malgré l'abolition votée en France depuis 1848, n'est toujours pas effectif dans les moeurs à l'époque en Algérie. Sa vie d'ascéte aussi, ses relations avec les militaires de la garnison dans cette région de conflits, son rôle de prêtre auprès des blessés et des mourants. Nous le suivons dans le Hoggar, dans ses relations avec les Touaregs, son influence pacificatrice, son amitié avec Moussa, ses retours réguliers à Béni-Abbès, la famine de 1908, la fondation en France des Frères et Soeurs du Sacré Coeur de Jésus puis l'installation d'une retraite à l'Asekrem, au nord-ouest, non loin de Tamanrasset.