L'Évangile de ce dimanche évoque un moment fort empreint d’une grande intimité. Jésus délivre son testament spirituel à ses disciples avant sa Passion. Ce texte nous aide à envisager la foi non pas comme appartenant au seul domaine de l'intelligence. Mais plutôt comme une façon de se laisser tout entier habiter par Dieu. Explications d'Antoine Nouis, écrivain et théologien protestant.
Évangile du dimanche 22 mai (Jn 14, 23-29)
Jésus lui répondit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé.
Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.
Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez. »
Source : AELF
Peu de temps avant d’être arrêté et crucifié, Jésus réunit ses disciples pour un dernier repas. Alors qu’il vient de leur laver les pieds, le maître serviteur leur offre en partage des paroles profondes, vivantes. Ce passage de l’Évangile de Jean fait partie du discours des adieux aux disciples. C’est un véritable testament spirituel qu’il confie, comme un maître réunit ses disciples avant de mourir et leur résume l’essentiel de son enseignement. De la fin du chapitre 13 jusqu’au chapitre 16, on trouve ainsi résumé chez Jean "l’enseignement de Jésus, la parole qu’il veut laisser à ses disciples avant de les quitter".
"Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole", dit le Christ. Pour Antoine Nouis, il y a un lien entre l’amour et la parole. Il y a "cette idée de la foi qui n’est pas comme une croyance, une obéissance, mais comme une façon de prendre soin de la parole de l’écouter, de la travailler, de se laisser progressivement imprégner par elle".
"La foi comme demeure est une idée très présente dans l’évangile de Jean", explique Antoine Nouis. « Trop souvent la question c’est : "je crois en Dieu ou je ne crois pas en Dieu" : l’Évangile de Jean déplace un petit peu la question. Ce n’est plus "je crois, je ne crois pas" mais "je vis le Christ ou je ne vis pas le Christ", je garde la parole ou je ne garde pas la parole. » On n’est plus tout à fait dans le registre de la seule intelligence. La foi "concerne la totalité de notre existence… on croit avec notre être tout entier".
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