Dans l'évangile de ce dimanche, Jésus est comparé à un agneau - symbole de la libération par excellence - un agneau qui "enlève le péché du monde". Le péché disparaît-il avec la venue de Jésus ? Comment expliquer que le mal existe toujours ? Explications du pasteur, bibliste et théologien Louis Schweitzer.
Évangile du dimanche 15 janvier (Jn 1, 29-34)
Le lendemain, voyant Jésus venir vers lui, Jean déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. »
Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.” Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »
Source : AELF
Dans le texte qui est lu ce dimanche, l'évangéliste Jean utilise l'image de l'agneau pour évoquer Jésus : "Voici l'agneau de Dieu", écrit-il. Pour les lecteurs juifs de l'époque, cette image "devait être limpide", selon le pasteur Louis Schweitzer. L'agneau est en effet devenu le symbole de la libération du peuple hébreu qui vivait en esclavage en Égypte. "L'agneau est pour tout le peuple d'Israël le symbole de la libération." Jésus est présenté comme celui qui "va réassumer ce que Israël attendait et ce que le prophète Isaïe annonçait".
Les évangiles ont été écrits après la Résurrection. Ceux qui les rédigent utilisent des symboles, des figures appartenant à leur tradition, en l'occurrence la première alliance, le Premier Testament. Et l'agneau en fait partie. Jésus, au moment de son dernier repas, il va assumer pleinement cette image, quand il dira "ceci est mon corps, ceci est mon sang".
On dit souvent que le peuple juif attendait un sauveur, "un messie libérateur, glorieux, puissant", précise Louis Schweitzer. Or, l'agneau est l'image par excellence de la douceur, de la fragilité et de l'humilité. En fait, il y a "des attentes mystérieuses et variées dans la Bible", nous précise le bibliste. Par exemple, cette prophétie d'Isaïe : "Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche." (Is 53, 3 ; 7)
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Qu'est-ce que le péché du monde ? Y a-t-il un péché universel, collectif ? Si l'on lit les journaux, on n'a pas de mal à le voir, le mal : guerres, crimes, violences... "Ce péché-là il a marqué l'histoire depuis toujours", rappelle Louis Schweitzer. Il est décrit au début de la Genèse, et très vite "il va toucher l'ensemble du monde, on pourrait dire symboliquement".
Dans la Bible, le péché est présenté comme une rupture dans la relation à Dieu. "Le péché c'est rater la relation. C'est cette faute dans la relation avec Dieu qui entraîne la faute dans la relation d'Adam et Ève donc on pourrait dire des êtres humais entre eux. Et ensuite avec la création tout entière." Le Nouveau Testament présente Jésus comme le libérateur, celui qui va ôter le péché du monde. "Non pas que le péché disparaisse et n'existe pas aujourd'hui." Jésus est celui qui va "libérer les personnes de cette emprise totale du péché".
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