Pauline Jaricot est une figure surprenante de l’Église du XIXème siècle en France. Cette laïque n’a pas fait le choix de la vie religieuse. Une femme, qui malgré la domination masculine de l’époque, ne va pas hésiter à entreprendre. Une bourgeoise enfin, qui va quitter tout le luxe de son milieu après avoir entendu un sermon sur la vanité.
Reconnue bienheureuse aujourd’hui, elle va finir sa vie dans l’extrême pauvreté de ce que ses origines sociales pouvaient laisser supposer. 160 ans après sa mort, Pauline Jaricot a laissé une trace durable dans l’Église. Son œuvre continue de soutenir l’élan missionnaire à travers le monde. Et son rosaire vivant, une prière qu’elle a rendue accessible à tous, existe toujours.
Pauline Jaricot était une femme de son temps, mais aussi de sa ville, Lyon. La capitale des Gaules continue encore aujourd’hui de raconter "sa" Pauline, comme le disent affectueusement ceux qui l’ont pris pour modèle. Lyon possède deux collines : celle qui prie, Fourvière, et celle qui travaille, la Croix Rousse. Toute sa vie, Pauline Jaricot a fait le lien entre ces deux mondes : le monde spirituel de l’Eglise et le monde des ouvriers canuts.
L’histoire de Pauline Jaricot démarre sur la colline de Fourvière. Ainsi, sur la basilique, de chaque côté de la façade, on peut observer une frise sur la chrétienté lyonnaise. On y retrouve le curé d’Ars, Frédéric Ozanam, et Pauline Jaricot. Elle est entourée de dames qui viennent la supplier de les aider, et elle distribue des chapelets. L’illustration de l’aide que Pauline Jaricot a apportée aux ouvriers de son temps, une œuvre pour le moins étonnante quand on se replace dans le contexte de l’époque. De son temps, Fourvière n’était pas encore construite. Seule la chapelle attenante de la Vierge existait. Pauline venait souvent y prier, et c’est là qu’elle y fit vœu de chasteté.
De par son œuvre missionnaire, Pauline Jaricot est également très connue dans le monde entier, et notamment en Afrique et en Amérique. Davantage même qu’en France. Pauline Jaricot est à l’origine des Œuvres pontificales missionnaires, un service d’évangélisation et de mission qui dépend aujourd’hui directement du Vatican. D’où sans doute sa popularité très importante à l’étranger. Une de ses nombreuses œuvres, qu’elle dirigeait depuis la maison de Lorette, une grande demeure achetée par cette laïque, située en contrebas de la colline de Fourvière. Aujourd’hui, une communauté religieuse y vit au quotidien.
La maison appartient désormais aux Œuvres pontificales missionnaires (OPM). "Cette maison a pour vocation d’être un lieu de mémoire, de prière et de mission" explique Gaëtan Boucharlat de Chazotte, secrétaire général des OPM. Un lieu qui permet aux visiteurs de découvrir l’activité et la réalité des missionnaires du XIXème siècle. Un lieu qui témoigne de l’activité folle de Pauline Jaricot. "C’est un vrai témoin de son époque. Elle fourmille d’idées. On est en reconstruction, après la Révolution française. Elle place en ligne de mire l’annonce de l’Evangile. En ce sens-là, elle est intéressante. Pauline va s’intéresser à toutes les questions de son époque, mais elle aura toujours pour finalité l’annonce de l’Évangile" ajoute le secrétaire général des OPM.
Pauline Jaricot est aujourd’hui enterrée dans l’église Saint Nizier, située sur la presqu’île lyonnaise. Son cœur, lui, repose à quelques centaines de mètres de l’édifice religieux, à l’église Saint Polycarpe, en bas des pentes de la Croix Rousse. Pauline Jaricot a connu de son vivant la révolte des canuts, ces ouvriers de la soie. Aujourd’hui l’orgue monumental de cette église garde un œil sur sa relique. Une église qui représente aujourd’hui le catalyseur de l’engagement social de Pauline Jaricot, auprès des plus pauvres.
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