Fin octobre la dernière session du Synode sur la synodalité prenait fin au Vatican. Aucune annonce n'en est ressortie après un mois de travail. De quoi faire naître de la frustration chez certains croyants. Deux actrices du diocèse de Clermont nous répondent.
"Le mot synodalité est très complexe pour beaucoup de gens..." Par ces termes de Régine Chantraine, est-ce que nous n'aurions pas un début de réponse ? Le synode a amené il y a 2 ans une vague d'espoir pour réformer l'Eglise. Après la session de Rome, nombreux sont les catholiques à se rendre compte que si changements il y doit y avoir, cela prendra encore du temps.
"La synodalité, c'est une manière d'être en Eglise, une manière de vivre l'Eglise avec ses différentes composantes, et c'est ça qui est ressorti de la synthèse d'octobre" abonde celle qui est membre du conseil épiscopal. Pour autant, elle admet aussi à demi-mot, une erreur de communication de l'Eglise de France sur ce processus. Il avait été vendu comme une solution suite au rapport de la CIASE.
"Ca a été un moment bouleversant, et un tremblement de terre pour tout le monde..." justifie, quelque peu gênée Régine Chantraine. Qui rajoute "Ces sujets de la place des femmes, du sacerdoce, des ministères de évêques, cela fait des années qu'ils circulent, ont-ils été amplifiées avec ce synode ? Peut-être... "
Du côté de la jeunesse, le discours est empreint d'espérance : "J'attends de l'Eglise qu'elle prenne sa place dans le monde, et non pas s'aligner mais à s'ancrer dans celui-ci." Nous dit Adèle Renard, elle qui était membre de l'organisation du convoi clermontois des JMJ de Lisbonne.
Malgré tout, elle se montre consciente que l'institution est un gros paquebot, difficile à manoeuvrer : " J'essaie moi, de m'adapter à mon Eglise et non l'inverse, je tente de ne pas aller plus vite que le la musique, c'est un beau navire qui nous conduit jusqu'au royaume de Dieu, et cela ne sert à rien de le faire chavirer... Mais j'essaie aussi d'amener un peu de peps par ci, par là !"
"Le Pape François souhaite que l'Eglise accueille tout le monde, et c'est ce qui nous a beaucoup touché aux JMJ. Mais je pense que les jeunes ont besoin d'être encouragés. Pour la suite les jeunes ont besoin d'un accompagnement dans leurs défis" martèle l'étudiante.
Régine Chantraine ne dira pas le contraire. Celle qui a été laïque en mission pendant plusieurs dizaines d'années, indique que ce qu'elle souhaite pour l'avenir, c'est "que tout le monde soit écouté".
Le synode sur la synodalité doit se conclure en octobre 2024 avec une dernière session, qui là devra aboutir à de probables annonces.
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