Cinéphonie RCF - page 6

"Jo" est un film français réalisé en 1971 par Jean Girault, entre deux gendarmes de Saint-Tropez et avant "La soupe aux choux", à l'américaine cependant, scénario et musique compris grâce au talents du musicien polyvalent Raymond Lefèvre dont 16 des seuls 20 musiques qu'il compose de 1957 à 1982 pour le cinéma sont pour ce réalisateur.
Louis de Funès, sa femme à l'écran Claude Gensac, Bernard Blier, Michel Galabru, Guy Tréjan sont quelques-uns des acteurs de cette histoire de réglement de compte entre voyous très méchants...
Comme toujours, quelque soit le film, une musique de très haut niveau pour Raymond Lefèvre.

Valdimir Cosma, né en 1940 en Roumanie mais venu en France en 1963, demeure un des compositeurs pour l'image (grand et petit écran) relativement connu du grand public par les succés impressionnants de nombre de films qu'il a mis en musique depuis plus de 50 ans.
Arrêtons-nous plus particulièrement sur quelques unes de ses compositions pour la télévision de 1977 à 1980.

Né en Roumanie en 1940, Vladimir Cosma émigre en France en 1963 où il se fait connaître comme violoniste de talent et surtout comme compositeur.
Le cinéma (160 longs métrages à ce jour) et la télévision (125 séries et téléfilms) se nourriront de ses talents et ses sonorités parfois très originales voire étranges...

Ennio Morricone, en 4 ans, aura déjà composé la musique de 35 films de long métrage tous italiens, et dans des genres très variés, avec des orchestrations souvent minimaslistes mais redoutablement efficaces, mettant en avant des instruments improbables, ou détournés de leur usage conventionnel, avec beaucoup d'effets de choeurs sans paroles, et aussi l'art du contre-emploi encouragé pas ses réalisateurs.

Le western italien démarre en flèche en remplacement du peplum qui disparait alors quasiment totalement, et Ennio Morricone en sera dès le début avec Sergio Leone, bien sûr, l'artisan musical mythique et incontournable.
Ses musiques de film sont aussi destinées à des comédies, des films de moeurs un peu coquins, des films de guerre, d'épouvante...
Toujours avec le même talent.

C'est en 1961 qu'Ennio Morricone aborde comme compositeur le cinéma avec un unique film "Mission ultra-secrète" ou "Le Fédéral".
Après de brillantes études musicales à Rome, il compose des oeuvres de musique pure, puis très vite pour la télévision et la radio et le monde de la chanson.
À 33 ans l'occasion lui est donnée d'ajouter une corde à son arc, plus de 550 films suivront...
Aujourd'hui, l'installation du personnage avec ses premiers films.

Popol Vuh, groupe de musique électronique allemand crée en 1969, travailla 5 fois pour le cinéma, allemand lui aussi, dans des réalisations de Werner Herzog, avec d'ailleurs un acteur allemand très remarquable et remarqué à l'époque, Klaus Kinski.
De 1972 à 1987, cette musique planante, complètement à contre-emploi des sujets de ces films historiques, aura marqué néanmoins son époque et aujourd'hui encore réécoutée et mythifiée.

5 frères au départ, artistes de cabaret-théatre, puis 4 pour 5 films parlant et surtout chantant de 1929 à 1933, puis 3 frères pour 9 longs métrages d'anthologie de 1935 à 1957...
La bande sonore de ces films recèle des sommets du non-sens, du loufoque, de la parodie appliqués à la musique, souvent très bruitiste, très inventive et de très grandes qualité d'interprétation.
La radio saura avec la seule musique vous rappeler ou faire découvrir la teneur des films où sens et images sont si étroitement mêlés.

Peu diffusé en son temps en dehors des pays du bloc soviétique, les productions cinématographiques est-allemandes pour le grand écran et la télévision ont eu de gros moyens de production, détachés de toute considération de rentabilité, y compris pour la musique.
Petit tour d'horizon, surprenant quant aux sujets traités, et aux styles musicaux profondement variés.

3 volets pour cette belle histoire d'amour avec Renée Zellweger, qui ont utilisé des chansons du répertoire des années 60 et 70, dans leurs enregistrements originaux de la même époque, des réinterprétations spécialement pour les films, et des chansons inédites. Il y a aussi des musiques originales, mais seulement utilitaires et un peu transparentes. Une manière de nourrir les films de façon nouvelle depuis les années 2000.

Musicien russe né en 1971, Alexeï Aïgui a écrit la musique de plus de 30 films pour le cinéma et la télévision, dont une dizaine produits en France.
Disciple de John Cage, Steve Reich, Terry Riley, il offre une musique aux tonalités répétitives et contemporaines, parfois à contre-emploi des sujets traités par les cinéastes avec lesquels il collabore encore aujourd'hui.

Prolongement des séquences télévisées diffusées dans des formats de plus en plus long entre 2006 et 2009, ce film reprend les mêmes ingrédients avec aux commandes ce multi-talentueux Alexandre Astier qui est aussi le compositeur de toutes les musiques de ce film sorti en juillet 2021 dans les salles.

Dans un CD sorti en 1996, Claude Bolling rend hommage en tant qu'arrangeur, chef d'orchestre et pianiste à quelques incontournables musiques de l'histoire du cinéma des années 1940 a 1980, citant malicieusement 2 de ses propres production, elles aussi revisitées, pour Borsalino et les Brigades du Tigre.

Musicien actif dans la variété et le jazz comme arrangeur et pianiste, Jean-Michel Bernard a composé de nombreuses musiques pour les émissions radio de Claude Villers sur France Inter, pour la télévision des années 1990/2000 pour des séries télévisées et une vingtaine de longs métrages pour le cinéma dont son 1er avec Claude Chabrol "Jours tranquilles à Clichy".

En 1981, fin du monopole d'état pour la radio et la télévision, mais peu de changements immédiats dans les séries françaises nouvelles, ce sera surtout après l'ouverture de chaînes commerciales à partir de 1984 (Canal+, la Cinq, TV6...) que la concurrence se fera sentir... pour le meilleur, et le moins bon !

Brian de Palma, jusqu'à ce jour, poursuitune belle collaboration avec les compositeurs qui travaillent avec lui de façon très approfondie : Pino Donaggio (8 films à ce jour), Ennio Morricone et de nouveaux musiciens comme Dave Grusin, Patrick Doyle, Danny Elfman et le japonais Ryuichi Sakamoto. Ceci, toujours au service du suspense, de la science-fiction, du politique un peu décalé, du thriller un peu fantastique...

Réalisateur et, le plus souvent, scénariste et producteur de 30 longs métrages à ce jour, Brian de Palma ne laisse jamais indifférent par ses thèmes décalés, où irrationnel et surnaturel touchent un quotidien au départ assez ordinaire. Il accorde pour chacun de ses films une attention toute particulière à la musique originale, faisant appel dans cette 1ère partie à Berard Herrmann, John Williams, Giorgio Moroder, Ennio Morricone.

Venus des salles de cinéma où ils côtoyaient les actualités, les publicités, les documentaires avant le grand film, les dessins animés de court métrage s'intégreront petit à petit à la télévision dès les années 50 aux États Unis et plutôt dans les années 60 en France. L'occassion d'écouter quelques génériques composés par des musiciens que l'on n'attend pas forcément dans ce domaine !

Le cinéma emprunte de nombreux thèmes musicaux du passé, parfois justifiés historiquement ou géographiquement, parfois simplement utilisés pour leur esthétique sans souci musicologique d'authenticité. Quelques exemples de musiques dans ce magazine Cinéphonie avec Jean-Marc Illi, qui ne sont pas arrangées pour les films qu'elles illustrent : elles sont telles que Mozart, Beethoven, Haendel, Verdi ou encore Ravel, les ont écrites...