Chaque semaine les spécialistes musiques de RCF vous propose de découvrir un album récent ou une pépite vintage. Des nouveautés à ne pas manquer, au gré des envies et des inspirations : découvrez les coups de cœur de nos chroniqueurs.
Cher-e mélomane de RCF-Sarthe, C’est David des Médiathèques du Mans.
Au tout début de l’année dernière, j’avais choisi de te présenter la légende espagnole de la pop latine Alejandro Sanz, à travers l’inspiré #eldisco, paru en avril 2019.
L’actualité discographique de l’artiste Madrilène, qui vient de sortir son dernier album le 10 décembre 2021, me contraint à remettre le couvert ce samedi même – je précise, de bonne grâce, tant l’excellence de sa dernière production s’impose avec évidence dès les premières écoutes.
Fort différent de l’approche vigoureuse d’#eldisco et de sa cohorte d’invités, Sanz, comme son titre peut le laisser supposer, est un album introspectif en forme d’autoportrait, comme un désir de retour aux sources trente ans après la parution de son premier opus Viviendo deprisa en juillet 1991.
Mûri ces deux dernières années durant lesquelles l’artiste reconnaît avoir disposé du temps nécessaire pour façonner comme jamais son travail, Sanz est sans doute l’album le plus raffiné de sa discographie, somme de la riche palette de styles qu’il maîtrise et fusionne à dessein, avec ici des transitions si subtiles et soignées que l’on passe d’une ambiance à une autre sans presque s’en rendre compte, dans une remarquable homogénéité de production.
Celle-ci n’en réserve pas moins son lot de surprises, à travers plusieurs hommages : à ses parents en ouverture avec un étonnant spoken word sobrement intitulé bio, dans lequel il revient sur son parcours, de son enfance introvertie à sa métamorphose à travers la musique.
Puis à Paco de Lucía, le maître et ami dont il reprend et développe une mélodie
inédite ébauchée sur une démo, pour donner vie à « La Rosa », une rumba festive en guise d’offrande posthume ! Enfin, à Manuel Alejandro, compositeur phare de la chanson espagnole – par ailleurs le propre parrain d’Alejandro Sanz – qui lui signe le poignant épilogue « Y ya te quería ». Fait notable, ces deux thèmes sont les premiers de la discographie d’Alejandro Sanz qui ne soit pas, en partie ou entièrement, de sa composition.
En guise d’extrait, cher-e mélomane, je te proposerai qd même ce qui me paraît être ici sa plus belle signature : la ballade d’inspiration flamenca Yo no quiero suerte, qui peut-être entendue comme le manifeste de cet album : Je crois en la valeur d'oser vivre / De ne pas dire non à « brûler la roue » / Ce qui est bon avec le sentiment est de persévérer jusqu'à ce que tu te sentes capable (…) Je ne veux pas de chance / Puisque je t’ai, toi.
Maintenant, je te laisse en compagnie du grand Alejandro, et te donne rendez-vous dans les Médiathèques du Mans, ainsi que sur les ondes de RCF Sarthe.
Cette semaine dans l'album de la semaine, on découvre un groupe Manceau composé de Rita, Jean, Mehdy et Simon. Ils sont 4 et ils forment le groupe Djazarad.
Le groupe se créer en 2016 grâce à deux amis de longues dates, le guitariste Simon et le bassiste Mehdy. Ils faisaient déjà de la musique ensemble, ils étaient dans des formations plutot reggae.
Au départ, c'est un groupe essentiellement instrumental et c'est en 2018 que les deux hommes vont accueillir Rita, devenue maintenant la chanteuse du groupe.Rita n'est pas juste la chanteuse, elle leur a aussi permis d'apporter de nouvelles sonorités, le groupe à l'origine été plutôt rock et il a pris des virages punk et funk. Ils décrivent dailleurs leur style musical comme étant du PFunk.
Les 3 musiciens vont par la suite accueillir un batteur, Jérôme qui sera ensuite remplacer par Jean. Il a rejoint le groupe l'année dernière. Jean avait d’ailleurs déjà été batteur dans un groupe funk du Mans ; son entrée dans le groupe Djazarad était donc une évidence.
Djazarad compose en français mais plus souvent en anglais. Les membres ont tous des inspirations dans des genres différents et c'est ça qui construit aussi leur style entre le jazz, la soul et la funk, avec des influences aussi hip-hop des années 90 et 2000 et du slam pour des titres en français. On peut cités par exemple les artistes Amy Winehouse, Selah Sue, Stevie Wonder ou encore James Brown.
2022 est surement l'année du groupe Djazarad. Ce week-end ils organisent un live à partir de 17h30 sur leur page facebook Djazaradmusic. C'est l'occasion aussi pour eux de financer leur premier EP. Une cagnotte sera mis en ligne juste avant le live et sera disponible pendant 10 jours.
Depuis 2018, le groupe a créer une 20taine de compositions, que vous pourrez découvrir ce dimanche. Je vais évidemment pas tout vous dire et vous laissez découvrir par vous même. Mais vous retrouverez notamment le titre HP, c'est leur dernière composition, en français, entre rap et slam. Ils parlent d'un amour perdu, et des difficultés relationnelles quand on est hyper sensible. Ils la joueront pour la 1ere fois ce dimanche.
Vous pourrez aussi les retrouver le 19 février prochain, ils participeront au Tremplin A tout bout d'Champ à Brûlon, le gagnant du tremplin jouera sur la scène du festival qui se tiendra le 16 juillet prochain. Le groupe espère évidemment qu'il y aura beaucoup de monde pour les soutenir et voter pour eux. Il est encore possible de réserver votre place pour soutenir le groupe Manceau.
Dans quelques semaines, le 11 mars le groupe jouera aussi à l'épicerie sur le Zinc au Mans, il est fortement conseillé de réserver.
Je vous laisse maintenant découvrir Djazarad avec un extrait, la vidéo est disponible sur leur page facebook Djazaradmusic, Now I see the light.
Page facebook du groupe : https://www.facebook.com/djazaradmusic/
Page facebook pour en savoir plus sur le festival et le tremplin A Tout Bout d'Champ : https://www.facebook.com/FestivalAToutBoutDChamp/
Page facebook de l'épicerie sur le Zinc au Mans : https://www.facebook.com/LEpicerie-Sur-Le-Zinc-436050069890850/
Auditeurs et auditrices de RCF Sarthe, ici Charlène de Superforma.
Aujourd'hui dans l'album de la semaine, nous plongeons dans le melting pot musical de General Elektriks.
Hervé Salters alias General Elektriks est un claviste franco-britannique spécialiste des instruments des années 60 et 70. Il fait ses premiers pas au sein du groupe Vercoquin puis en jouant avec Matthieu Chedid alias M.
Il rejoint les Etats-Unis à la fin des années 90 et s'associe avec plusieurs groupes de pop, de soul et de funk.
Avec deux albums successifs de 2016 à 2018, le groupe a donné plus de 200 dates en France confirmant son lien avec son public sur scène. Hervé Selters alias General Elektriks parle de « Party like a human » , ce sixième album paru en septembre 2021, comme d'un véritable « grand écart entre le populaire et l’expérimentation ». Une interprétation poussée à l’extrême de ce qu’il nomme « L’Art Funk ».
Pas de fête sans invités. Pour faire la fête comme un humain, Hervé Salters s’est entouré sur cet opus d’artistes dont il admire l’approche.
Le rappeur américain et collaborateur de longue date Lateef the Truthspeaker, l’actrice franco-grecque Ariane Labed, la chanteuse brésilienne Céu (dont Salters a co-réalisé les deux derniers albums et pour lesquels il a reçu deux Latin Grammies), le rappeur Quelle Chris et le guitariste Jeff Parker se joignent tous à lui pour une exploration fluorescente de ce qu’est être humain en 2022.
Si la musique s’adresse aux hanches sur beaucoup de morceaux, il n’est pas question dans les textes de nier les points morts d’une humanité en plein questionnement. Selon Salters, crise climatique et funk androïde font bon ménage. Sur la pièce centrale de l’album, on trouve une suite de trois morceaux intitulée « Cosmic Check » où il imagine l’invasion extra-terrestre de notre planète et la réaction des humains face à celle-ci. Est-ce qu’un ennemi commun va enfin persuader les humains à s’unir ?
Rendez-vous le 12 mars aux Saulnières pour la réponse !
Bonjour. Je suis Ludovic Bu, chroniqueur musical passionné, qui fréquente les salles de concerts depuis presque 35 ans désormais.
Il fût un temps, j’allais à au moins un concert par semaine, et y prenait presque toujours une joie maintes fois renouvelée.
Mais depuis quelques années, je m’ennuie assez souvent, et, excuse Covid mis à part, j’ai largement levé le pied sur la fréquence de mes visites à des salles obscures. Celles et ceux qui ont mon expérience le savent : avec le temps qui passe, il devient de plus en plus difficile de connaître le plaisir de l’inédit, de retrouver le frisson de la nouveauté, de se faire chahuter par plus créatif que soi.
Et c’est pourtant ce qui s’est passé samedi dernier, à l’occasion de l’un des événements organisés dans le cadre de la biennale Le Mans Sonore.
D’abord, nous avions rendez-vous dans les locaux de Le Mans Innovation, un incubateur d’entreprises, donc un endroit qui semblait peu approprié pour le plaisir auditif. Mais ce qui est d’habitude une salle de réunion avait été transformée en show room pour fauteuils moelleux, enveloppés de lumières tamisées. Lesquels fauteuils avaient été customisés par deux entreprises locales, Sound To Sight et Metacoustic, spécialisés dans le design sonore et les matériaux acoustiques. Désormais, ils étaient équipés d’enceintes incorporées et d’un système permettant leur vibration en fonction de la musique qui y est diffusée.
Et cette musique qui permit de tester le potentiel vibratoire et de diffusion multicanal des fauteuils, ce fût celle d’Apollo Noir. L’artiste d’origine clermontoise produit depuis plusieurs années une musique électronique très avant-gardiste. Parfois bruitiste, souvent très planante, toujours proche d’une musique contemporaine.
Samedi dernier, compte-tenu du dispositif sonore, Apollo Noir avait remanié ses nouveaux morceaux, à paraître le 25 février sur OOH sounds, un label italien. Le concert, qui dura approximativement 45 minutes, offrit à la trentaine de présents une succession de plages sonores inspirées de mantra yogesque mélangés à des moments de breakbeat dignes d’Amon Tobin, l’un de mes Dieux en matière de musiques électroniques.
Parmi les titres joués au Mans, “Chromé”, celui que vous allez entendre à présent. Mais avant de le lancer, je vous invite à imaginer qu’à chaque son de basse, tout votre corps se met à vibrer. Et qu’à chaque effet sonore, c’est tout votre environnement qui vous enrobe de sons. Avec cet état d’esprit, vous parviendrez peut-être à percevoir combien ces fauteuils augmentés représentent un futur souhaitable pour tout amateur de musique, de cinéma, de jeux vidéos, qui veut pouvoir vivre intégralement les sons qu’il écoute !
Cher-e mélomane de RCF-Sarthe, C’est David des Médiathèques du Mans.
En ce quatrième samedi de janvier, il n’est pas encore trop tard pour te présenter mes vœux : ainsi je te souhaite une riche année musicale 2022, abondante de découvertes en tous genres. Alors, pour ce troisième album de la semaine 2022, partons tout de suite vers l’Argentine pour voir ce qui s’y fait en pop et en rock !
Effectivement, aux côtés du tango et des musiques folk zamba, chacarera et autres chamamé, l’Argentine est le pays du « rock nacional » porté en véritable étendard ! Des pionniers et légendaires Luis Alberto Spinetta et Charly Garcia, aux formations à succès Soda Estéreo ou Babosónicos, la lignée se poursuit aujourd’hui, entre autres, avec les Bandalos Chinos, que l’on pourrait traduire comme « Vandales Chinois ».
Derrière ce nom curieux, se cache un jeu de mots inopiné : interpellés par un ingénieur du son « Los Chicos », nos six musiciens entendent « Los Chinos ». De ce quiproquo naît « Banda Los Chinos », plus tard ramené « Bandalos Chinos ». Derrière cette anecdote cocasse apparaît déjà certains traits caractéristiques du sextet : humour, distanciation, finesse d’esprit, et attention portée aux moindres détails. Les jeux de mots sont ainsi une constante dans leurs productions : ainsi, leur deuxième album studio – succès tant public que critique – dénommé « BACH » est un acronyme formé des deux premières lettres des deux mots formant le nom du groupe – autant marquer le coup deux fois !
Et s’ils enfoncent le clou il y a tout juste un an pour un cadeau de Noël intitulé « Feliz NaviBACH », jeu de mots avec « Feliz Navidad » (« Joyeux Noël » en espagnol), compilation de prises de concert et studios alternatives, je vais plutôt m’arrêter sur leur troisième opus « Paranoia Pop » et ce, pour trois excellentes raisons : la première est que Noël, c’était le mois dernier, et que Chilly Gonzales + George Michael, c’était déjà pas mal ! La deuxième, c’est que cet opus a été gravé au Texas au mythique Sonic Ranch, il y a tout juste deux ans entre décembre 2019 et janvier 2020 ; la troisième, est que « Paranoia Pop » est construit comme une suite Pop aux allures d’anthologie du genre, sur des textes réflexifs explorant les relations complexes entre artiste et fan.
J’en ai extrait un nouvel acronyme sybillin « AYNMG » : « Así Ya No Me Gusta », comprenez « Je n’aime plus ça ainsi » : sorte de formule interne au groupe pour exprimer en douceur le besoin de briser la routine, le texte ici prend une tournure plus « engagée » en peignant l’obscurité du monde actuel, avec malgré tout l’espoir d’un changement porté par une nouvelle génération créatrice, soutenu(e) par une bande son superbement mélancolique.
Cher-e mélomane, que cette nouvelle année soit aussi pour toi
synonyme de régénération, portée par le « bon air » des médiathèques du Mans, ainsi que par les « buenas ondas » de RCF Sarthe !
mediatheques.lemans.fr
Il y’a des chanteurs qui savent parler aux âmes.... Ben Mazué est l’un d’entre eux.... Et cela se confirme avec la réédition de son dernier album Paradis... Cet ancien médecin a commencé la musique il y’a 20 ans, comme un passetemps... Ces 2 premiers albums ont été très confidentiels... Il a commencé à se faire connaitre en 2017 avec la femme idéale qu’on vous a déjà présenté ici mais c’est cette année qu’il a explosé....Avec Quand Je marche, le 1er extrait de paradis... c’est une sorte de compilation des pensée de Ben Mazué pendant ces longues randonnées à la réunion juste avant son divorce....Le chanteur a tourné sur toutes les radios... il a commencé a être de plus en plus présent sur les plateaux télé....Il a électrisé les Vieilles Charrues et les Francos et au printemps prochains il remplira les Zeniths de Nantes, Lilles et Paris....
Lui qui avait l’habitude d’écrire sur l’amour qui dure (comme dans 10 ans de nous) , nous offres des textes autours de la séparation, du fait d’être un papa célibataire qui approche de la quarantaine... Loin d’être un album déprimant, Paradis nous offre des douces ritournelles... Une chaleur réconfortante, comme celle qu’on ressent près d’une cheminée après un après midi d’hiver au bord de la mer... Ben Mazué c’est le copain qui vit les mêmes choses que vous, qui poses des mots justes sur les douleurs et sur les joies... Cet ami grâce à qui on se sent un peu moins seuls...
Je ne peux que vous conseiller d’aller voir les clips de Ben Mazué sur internet... Certain ressemble à des cours métrage comme tu m’auras tellement plus, d’autre son comme des tableaux du Douannier Rousseau, graphique et coloré... c’est le cas tu tire que j’ai choisi de vous faire découvrir....
Des nouvelles... Une chanson présente sur la réédition de Paradis... Ben Mazué parle à sa mère mort il y’a 10 ans... Mais cette chanson n’est pas lugubre, elle est pleine de tendresse, d’humanité et de sincérité...
« Et puis, de te parler Ça, j'ai pas oublié Et puis, de te penser Ça, j'ai pas arrêté »
Cette sensation que l’on a tous ressentie a en pensant à un proche qui n’est plus....
Chers auditeurs et auditrices de RCF Sarthe, Ici Charlène de Superforma.
Avant de démarrer cette chronique, je tiens à vous présenter
mes meilleurs vœux pour cette année qui démarre !
Pour ce « premier album de la semaine » de l’année 2022, je
vous propose de partir en Suisse avec Louis Jucker : auteur-
compositeur et activiste do-it-yourself originaire de La Chaux-
de-Fond.
En solo, il chante des chansons intimistes oscillant entre folk
expérimentale et rock lo-fi. Ses nombreux albums et Ep’s sont
tous publiés par le label Hummus Records, qu’il a contribué à
fonder il y a une dizaine d’années avec Jona Nido, son collègue
de longue date au sein du groupe punk Coilguns.
Louis Jucker profite de sa liberté et cumule les sorties à
géométrie variable, comme en témoigne L’Altro Mondo :
Music with Lovers & Friends, sorti en 2017, un foisonnant
quintuple album de collaborations.
Continuant à brouiller les pistes, il publie ensuite Krakeslottet
[The Crow’s Castle] en 2019, une rêverie folk enregistrée en
solo dans une cabane de pêcheur norvégienne.
En octobre 2020, Louis Jucker, revient avec Something went
wrong. Présenté par l'artiste comme son œuvre la plus aboutie
à ce jour, cette dernière est une sorte d'auto-portrait construit et
façonné à travers dix titres faits maison en Suisse.
Dans cet opus, Louis continue d'expérimenter ses sonorités, son univers
visuel et de rechercher une forme absolue d'authenticité dans le
confort de sa frugalité. Car l'arsenal de l’artiste se résume à peu
de choses : une guitare, un petit amplificateur, une boite à
rythmes low-cost et quelques vieux instruments retapés, le tout
enregistré sur un 8 pistes cassette pour donner de la force à
cette ambiance intimiste si désirée.
Mélancolique tout en étant
par moments brumeuse, cette folk touche à la fois par sa
poésie mais également par ses solides mélodies et une voix de tête assez éloignée des hurlements de Louis Jucker chez Coilguns.
Au final, on obtient un album authentique qui transpire la
passion. Un écrin folk indé à la fois intimiste, existentiel,
expérimental et artisanal. De la folk qui nous ramène à
l’essentiel de nos vies.
Pour découvrir Louis Jucker sur scène, rendez-vous le 2
février à la Péniche Excelsior à Allonnes. En attendant, je
vous laisse apprécier « 31 years of waiting for this » extrait
de l’album « Something went wrong ».
Cher-e mélomane de RCF-Sarthe, C’est David des Médiathèques du Mans.
Les hasards du calendrier m’accorde l’honneur de présenter la dernière chronique musicale de l’année 2021 : et à une semaine pile du jour de Noël, cher-e mélomane, je me dois plus que jamais de ne pas décevoir tes oreilles toutes aussi bienveillantes qu’exigeantes !
C’est pourquoi, au pied du sapin, je te propose, à la manière de la chronique Girl Ultra-Cuco de la saison passée, de faire coup double : pas exactement cette fois-ci sur le mode « deux albums en une chronique », mais plutôt « Une chanson pour deux artistes », à travers l’hommage du pianiste aussi canadien qu’inclassable Chilly Gonzales rendu au regretté George Michael, à travers sa version délicate et émouvante du classique Last Christmas.
Eh oui, cela fait déjà cinq ans, jour pour jour, que l’auteur, entre autres, de Careless Whisper, Everything She Wants, Faith, One More Try, Jesus To a Child, Fastlove, ou encore Outside, nous a donné son cœur pour de bon.
Il y a tout juste un an, Chilly Gonzales nous a, lui, donné son art, à l’occasion de la sortie de son remarquable album de Noël « A Very Chilly Christmas ». À l’occasion de sa nouvelle édition augmentée de « White Christmas » d’Irving Berlin, Chilly Gonzales écrit effectivement sur son site « Last Chrismas I gave you my art », en référence bien sûr au célèbre « Last Chrismas, I gave you my heart » de George Michael.
Dépouillée de ses ornements synthpop typiques des années 80’, mais aussi inteprétée sur une tonalité inhabituelle de Sol dièse (au lieu de Ré pour la version originale), ce qui renforce la couleur à la fois tendre et mélancolique du morceau, l’arrangement de Chilly Gonzales inverse le rapport entre les deux thémes principaux : ainsi, alors que la mélodie à l’origine
dominante introduit le morceau par le biais d’arpèges délicats, la mélodie à l’origine secondaire est ici savamment réharmonisée de manière à ce qu’elle devienne le point central du développement, à plus forte raison lorsque celle-ci est reprise par le violoncelle de Stella Le Page, ainsi qu’en conclusion par le pianiste lui-même.
Ainsi, cher-e mélomane, en plus de mon cœur pour ces fêtes de fin d’année, je te donne rendez-vous en 2022 pour plein d’offrandes musicales dans les Médiathèques généreusement pourvues de la ville du Mans, ainsi que sur les ondes ouatées de RCF-Sarthe !
Chers auditeurs et auditrices de RCF Sarthe, Ici Charlène de Superforma.
Aujourd’hui dans l’album de la semaine, nous retrouvons les
Têtes Raides qui signent un retour tambour battant avec « Bing
Bang Boum ».
Groupe phare de la scène française portée par la voix de
Christian Olivier, le cabaret des TÊTES RAIDES c’est mille
instruments, du spectacle bien vivant, une poésie noire,
réaliste, sensible et parfois drôle. Quinze albums studios, trois
en public, trois compilations…
« Bing Bang Boum », quinzième album de Têtes Raides est né
dans le contexte de la Covid. Il s’est passé sept ans depuis le
précédent album mais, surtout, le line up historique du groupe
est reconstitué.
Autour de Christian Olivier, il y a son frère
Pascal au soubassophone, Grégoire Simon au saxophone,
Anne-Gaëlle Bisquay au violoncelle, Edith Bégout aux claviers
et son frère Serge à la guitare, Pierre Gauthé, au trombone, et
puis le batteur Jean-Luc Millot. Ils sont tous là !
Et voici donc les retrouvailles avec cette équation géniale née à
la fin des années 1980 : chanson, punk-rock et musique de
cirque, énergie turbulente et vertige poétique, méditations
électriques et pogo existentialiste …
Écrit pour l’essentiel en 2019, l’album s’est par miracle trouvé
synchronisé avec ce que l’on a vécu dans l’étrange année
perdue. Renouant avec leur formation historique, les Têtes
Raides démontrent avec ce nouvel album que rien ne change
jamais vraiment mais que tout est toujours différent.
« Tiens, voilà que soudain tout peut arriver » chantent-ils dans
un monde d’après plus tout à fait comme celui d’avant. Un
monde traumatisé, déchiré et qui ne demande qu’à tourner plus
rond.
En attendant de retrouver les Têtes Raides sur la scène de
l’Oasis, le 14 janvier 2022, je vous quitte avec « Face à
Face » extrait du nouvel album.
Bonjour. Je suis Ludovic Bu, amateur de collages sonores et autres sources inhabituelles. Il y a quelques mois, je vous vantais les mérites de Cimrya Deal, un artiste manceau, et de ses découpages de multiples vynils, qui ont donné naissance au très beau "Teppaz". Aujourd'hui, je vais m'attarder sur un disque breton, qui est un pur produit de la mer. En effet, pour composer "Sonars Songs", François Joncour a d’abord fait un long travail de collecte de sons venant de la mer, du "field recording" aquatique, et d’interviews de chercheurs liés à ce milieu. Puis il a utilisé le matériel ainsi trouvé pour composer des morceaux allant du post-rock à la new wave la plus sombre. Il faut dire que la situation est critique. Je cite : “Ce qu’on entend, c’est la beauté d’une catastrophe. Des glaciers en train de fondre”. Le décor est posé dès le premier interlude de “Sonars Songs”. Cette phrase est prononcée par Barbara Lehnoff, plus connue pour son rôle au sein de Camille Sparksss ou de Peter Kernel que comme égérie écologiste. Elle explique les craquements qui ont servi de base à ce morceau. Dans d’autres, ce sont par exemple les bruits des bateaux qui viennent perturber la quiétude de l’écosystème marin. Ou des cliquetis de crustacés dont c’est le moyen de communication entre congénères. Pour Sonars Songs, François Joncour s’est entouré de multiples talents, de Thomas Poli aux manettes de la production à Mirabelle Gilis, la violoniste et chanteuse de Miossec, en passant par le batteur Nicolas Courret (du groupe Eiffel, et qui accompagne Laetitia Shériff, qui était récemment en concert à Allonnes) et le pianiste David Euverte (du Daniel Paboeuf Unity). Ensemble, ils passent avec aisance de la pop à l’electro, de l’anglais au français, des chansons aux instrumentaux, et offrent l’un des plus beaux disques de 2021. Et pour l’écologiste convaincu que je suis, c’est aussi un nouveau moyen de sensibiliser aux actes forts que nous devons mettre en place rapidement pour ne pas continuer à détruire notre écosystème, c'est-à-dire l’endroit où nous, humains, vivons. Je profite de cette chronique pour vous signaler “Melt”, un événement proche dans l’esprit : Melt explore les sons des glaciers. Sur scène, des musiciens éprouvent aussi les propriétés instrumentales de la glace, manipulée, sonifiée, et dont la fonte inexorable révèle un monde sonore organique et éphémère. Le même soir, Lucas Davaze vous proposera un tour du monde des glaciers, permettant de décrypter le fonctionnement de ces géants de glace. Vous découvrirez pourquoi leurs variations témoignent du changements du climat. Ce spectacle aura lieu le 28 janvier prochain, à la salle de spectacle EVE, à l’Université du Mans. https://www.facebook.com/events/853022988906729/?ref=newsfeed Ceci étant annoncé, place à la musique, avec le morceau “Obsession & Repetition”. A vous de deviner quels sons viennent de la mer dans ce que nous allons entendre.
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