Chaque semaine les spécialistes musiques de RCF vous propose de découvrir un album récent ou une pépite vintage. Des nouveautés à ne pas manquer, au gré des envies et des inspirations : découvrez les coups de cœur de nos chroniqueurs.
Au programme cette semaine, un album qui n'est pas vraiment une nouveauté, puisqu'il est sorti en 2019, en Mars pour être plus précis. Mais plutôt une très belle découverte musicale que nous voulions vous partager cette semaine sur RCF, tant nous avons apprécié cet album, le jour-où nous avons eu le bonheur de le poser sur nos platines. L'une des plus belle sorties musicales de cette année 2019, son nom " Lux Prima ", un album collaboratif de Danger Mouse et Karen O.
Alors d’un côté, on a Karen O, leader du groupe Yeah Yeah Yeahs, un groupe de rock américain, originaire de New York. Leur style musical est un mélange de styles rétro, à mi-chemin entre Blondie et Siouxsie and the Banshees.
Et de l'autre on a Danger Mouse, de son vrai nom Brian Joseph Burton qui a grandi entre New York et Athens ( en Géorgie ), où il officie comme DJ à la radio du campus et produit ses premiers instrumentaux hip-hop. Trop timide pour apparaître sur scène à visage découvert, il enfile un masque de souris et se rebaptise Danger Mouse ( héros de " Dare Dare Motus ", mythique dessin animé des années 80 ). En 2003, son " Grey album ", opus qui mixe le " White album " des Beatles avec le " Black album " de Jay-Z, fait un carton, et est d'ailleurs maintenant quasi introuvable.
Depuis Danger Mouse a multiplié les projets musicaux, d'abord avec Damon Albarn de Blur, pour qui il produit le sublime deuxième album de Gorillaz, avant de retourner aux États-Unis où il forme Gnarls Barkley avec le chanteur Cee-Lo Green. En 2006, le duo sort " Crazy ", tube mondial au groove électrisant. Un succès retentissant qui aurait pu pousser cet artiste a tombé dans la facilité en produisant pour des grands noms de l'industrie musicale ou à privilégiez un certain confort économique, voire artistique. Bref à comme on dit " cachetonner ", à courir derrière les dollars. Et bien non, cet artiste sans concession continue de nous étonner, à être là où on ne l'attends pas, un coup en faisant revivre les musique des westerns spaghettis avec le très bel album " Rome ", où l'on retrouve le compositeur italien Daniele Luppi, ainsi que Norah Jones ou encore Jack White des White Stripes, rien que ça.
Ou encore " Lux prima ", un album collaboratif ou le Beatmaker américain s'accompagne cette fois-ci de Karen O, leader du groupe Yeah Yeah Yeahs. Et là encore c'est un petit bijou, dont nous vous proposons aujourd'hui de retrouver un extrait, intitulé " Turn Off The Light ". Danger Mouse et Karen O sur RCF.
Bonjour,
je suis Ludovic Bu, passionné de musiques en tous genres. Et ceci est ma dernière chronique pour RCF Sarthe, après deux années passées sur ces ondes accueillantes. Pour terminer ce cycle, je vais vous parler de comment j’ai découvert la musique ambient un peu par hasard.
Dans les années 90, la marque Levi’s (lévisse, prononcé à la française) utilisait des morceaux de musique incroyables pour ses publicités. Et, parmi eux, j’ai totalement accroché au “Novelty Waves” de Biosphere, un titre électro rythmé et un peu étrange. Sans rien savoir de l’artiste, j’ai acheté “Patashnik”, l’album qui contenait ce morceau, et suis tombé des nues. Et le terme est bien choisi : à part le titre précité, chaque morceau ne comportait que quelques notes, quelques boucles, des nappes électroniques planantes. Une nudité quasi absolue. Rien de connu par mes oreilles à l’époque, elles qui se gavaient de shoegazing, de rock à guitares et de C86 pop.
Très vite, l’album “Patashnik” est devenu mon hymne pour ambiance nocturne et boisée. J’adorais l’écouter fort, au milieu de la nuit, en regardant les feuilles d’un saule qui trônait alors dans mon jardin. Cela créait un petit effet magique, m’offrant une tranche d'apaisement, tout en laissant penser que des aliens allaient débarquer à tout moment. Et depuis, j’écoute très régulièrement le formidable “Shenzhou”, sommet de l’ambient electro et de la discographie de Biosphere.
Après cette découverte, j’ai peu à peu poussé l’exploration vers le minimalisme, redécouvrant les extraordinaires Talk Talk, passés d’une pop new-wave formatée pour la radio à des chansons épurées, proches du silence. J’ai aussi découvert les disques magnifiques des Boards of Canada ou la discographie de Sylvain Chauveau, dont je vous ai déjà parlé sur cette antenne. J’ai commencé par ses reprises dépouillées de Depeche Mode, sur le génial “Down to the bone” (jusqu’à l’os), pour explorer le reste de sa discographie par la suite.
Dernièrement, j’ai reçu le nouvel opus de Mélaine Dalibert, qui collabore de temps en temps avec Sylvain Chauveau. Mélaine est professeur de piano au conservatoire de Rennes. Et il publie régulièrement des disques aux compositions algorithmiques sur des labels anglophones. Pour la première fois, c’est Ici d’ailleurs, l’excellente maison nancéienne, qui sort un recueil de pièces pour piano, probablement très inspirées par les confinements de ces dernières années.
On y retrouve parfois ces ambiances métronomiques, qui, un peu accélérées et dotées d’un kick, pourraient faire danser des foules. Mais Mélaine Dalibert propose aussi quelques ballades qui ont trouvé leur place dans les playlists “Soft piano” ou “Journée au calme” de sites de streaming. Et, parmi elles, je vous propose d’écouter “Shimmering”, "chatoyant" dans la langue de Molière.
Aujourd’hui dans l’album de la semaine, Charlène de Superforma nous propose de découvrir « Fu Chronicles» du groupe Antibalas.
Antibalas Afrobeat Orchestra (de l'espagnol « pare-balle ») est un groupe d'afrobeat originaire de Brooklyn inspiré par Fela Kuti et le Harlem River Drive Orchestra de Eddie Palmieri.
Fondé en 1998 par Martín Perna sous le nom de « Conjunto Antibalas », le groupe joue sur scène pour la première fois en mai 1998 au St. Nicks Pub à Harlem, pour une soirée organisée par l'artiste Xaviera Simmons. Au cours des mois suivants, le groupe développe son répertoire original autour d'un noyau de onze membres. Durant l'été 2000, Antibalas enregistre son premier album, Liberation Afrobeat Vol.1 et fait deux tournées en Angleterre tout en jouant occasionnellement à New York.
Après deux décennies, Antibalas est sans conteste le principal groupe à avoir contribué à la redécouverte mondiale du son afrobeat des années 70. « Fu Chronicles », son dernier album sorti en 2020 lui permet de boucler la boucle. Ce dernier est fidèle au modèle nigérian original de l’afrobeat, de la pochette jusqu’aux exhortations contestataires, en passant par les rythmes complexes et les cuivres flamboyants.
L’album est un hommage au Brooklyn d’autrefois, le lieu de naissance du groupe, et une critique de l’embourgeoisement qui est en train de le faire disparaître. Même si le saxophoniste Martín Perna dirige toujours le groupe, Fu Chronicles relève davantage du chanteur principal, le Nigérian Duke Amoyo, aussi illustrateur, dessinateur de mode, instructeur de kung-fu et leader de premier plan. C’est ainsi qu’on y trouve, mêlé au folklore ouest-africain et aux sermons anticoloniaux, un certain mysticisme des arts martiaux.
Pour découvrir le live décapant d’Antibalas, rendez-vous le jeudi 2 juin aux Saulnières !
Bonjoure à tous les mélomanes de RCF Sarthe, c’est David des Médiathèques du Mans.
Tu le sais mieux que quiconque : le propre de la joie, c’est qu’elle se partage. Et, si jamais tu t’en souviens encore, le moins que l’on puisse dire est que je n’ai pas contenu la mienne quand j’ai chroniqué en début d’année dernière le deuxième album de Carla Morrison intitulé « Amor Supremo ». A tel point que, à mon grand étonnement et plaisir, cette chronique a suscité de la part de l’artiste mexicaine un tweet de remerciement, et en français dans le texte ! Il faut croire que la joie se partage aussi – parfois – sur twitter !
Bien évidemment, je ne pouvais passer à côté de la sortie de son troisième album le 29 avril dernier, le tant attendu « El Renacimiento » (« La Renaissance »), titre ô combien signifiant quant on sait que sept ans séparent celui-ci de l’opus précédent…
Tout semblait ainsi aller pour le mieux dans la carrière de l’artiste, qui achevait en 2017 sa triomphale tournée internationale… Mais l’engrenage surmenage, surexposition, harcèlement public a failli avoir raison de sa santé mentale : dépression, crises d’angoisse, « burn out » comme on dit de nos jours, en français dans le texte… Deux albums, la gloire et écran noir : cette trajectoire n’est pas sans rappeller celle d’un certain Stromae. De « L’Enfer » à « Ansiedad » (« L’anxiété »), il n’y a qu’un pas vers le bord du gouffre…
La Renaissance de l’artiste est ainsi passée par un des pays emblématique de la période historique du même nom : la France ! Eh oui, Carla Morrison a vécu incognito deux ans à Paris pour étudier l’histoire, apprendre le Français (d’où le tweet rédigé dans la langue de Molière), approfondir ses connaissances musicales et se donner les moyens de régénérer sa passion et son art, avant de retourner en Californie où elle réside désormais….
Et ainsi de poursuivre ses mutations surprenantes : de la pop chambriste de ses débuts, aux vastes ambiances cinématographiques de « l’Amour Suprême », « El Renacimento » emprunte un tournant électronique sensiblement plus rythmé, flirtant parfois avec le RNB contemporain, sans pour autant abandonner la signature de l’artiste : textes poétiques et sens mélodique inné portés par cette voix unique, tout à la fois puissante et céleste, à même de poursuivre sa quête et de rêver sans entraves : « soñar ».
Que ton rêve fleurisse dans les rayonnages des médiathèques du Mans, ainsi que sur les ondes lumineuses de RCF-Sarthe !
Pour plus d'infos : mediatheques.lemans.fr
Chers auditeurs et auditrices de RCF Sarthe, Ici Charlène de Superforma.
Aujourd’hui dans l’album de la semaine, nous retrouvons le rappeur-chanteur « Ichon », révélation hybride du paysage musical français.
Ichon, de son vrai nom, Yann-Wilfred Bella Ola, est un rappeur montreuillois (93), membre du collectif Bon Gamin, aux côtés de Loveni et Myth Syzer.
Né en 90, il sort son premier projet, Cyclique, en Octobre 2014.
Un premier EP qui donnera suite à un second, FDP, paru deux ans plus tard.
En novembre 2017, il change de format et balance la mixtape Il suffit de le faire, sur laquelle il invite Loveni, Jeune LC et Ventchi.
Avec un style de plus en plus peaufiné et singulier, il mettra trois ans de plus avant de revenir avec son tout premier album, « Pour de vrai », dont la réédition a été dévoilée le 10 Septembre 2021. Pour ce premier album, le Montreuillois, qui s’est mis au piano, a collaboré avec PH Trigano, Crayon et Adrien Pallot. Le résultat, quinze pistes parfois difficilement classables, souvent à la croisée des genres, toutes plus originales les unes que les autres; effleurant la bass music, le funk, le R’n’B et la neo soul.
Pour découvrir Ichon en live, je vous donne rendez-vous le samedi 9 avril. Le rappeur assurera la première partie de Lujipeka à L’Oasis dans le cadre du Festival Connexions.
Bonjour,
Je suis Ludovic Bu, amateur éclairé de musiques qui bousculent les repères et les tympans. Lors de mes dernières chroniques, je vous avais plutôt orienté vers des albums un rien hors norme, des bidouillages sonores, des sons qui dérangent les habitudes.
Parfois, j’aime aussi me lover dans des fauteuils profonds, moelleux et confortables. Et me laisser porter par des compositions plus accessibles, moelleuses et confortables.
Dernièrement, j’ai reçu le nouveau disque de Jazzanova, un groupe dont j’ignorais qu’il existait encore. A la fin du vingtième siècle, le collectif de DJ’s de Berlin a produit une poignée de morceaux oscillant entre nu-jazz, latin jazz et chill-out, cette musique pour bars aux cocktails colorés et lumières tamisées.
N’ayant publié que peu d’albums, il a surtout été reconnu pour ses remixes de nombreux autres artistes, à qui il donnait une couleur destinée à la langueur.
Je pensais que le groupe avait disparu à la fin de la vague lounge.
Je n’attendais donc rien de leur nouvel album en le posant sur ma platine.
Et j’ai pourtant complètement fondu pour ses adaptations de vieux titres issus du catalogue de Strata Records, un obscur label de Detroit, qui existait dans les années soixante.
Ce label avait une patte particulière liée à l’usage d’un Mellotron sur la plupart de ses disques. Il faut noter que l’instrument leur avait été offert par John Lennon & Yoko Ono !
Invités par DJ Amir, chargé de valoriser le catalogue de ce label, le groupe berlinois désormais composé de véritables musiciens, se meut en terrain connu et facile à conquérir.
Ca groove, ça swingue, ça balance. Rien de neuf sous le soleil, mais le plaisir est toujours là lorsque les Jazzanova se saisissent de leurs instruments.
Je vous recommande donc de vous procurer “Strata Records - The Sound of Detroit - Reimagined By Jazzanova”.
Le disque paraîtra le 22 avril sur BBE Music. Pour vous faire patienter jusque là tout en vous offrant un avant goût, je vous propose d’écouter “Creative Musicians”, le premier extrait.
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