Lettres à mon jardin

C’est le “Plat pays”, le “Pré Carré”, les “Pays-Bas français. et si les mots ont un sens, ceux-ci sont particulièrement parlants. Une géographie horizontale, de vastes horizons où se perd le regard, peu ou pas de perspectives paysagères qui accrochaient l'œil du peintre.

Le désert, celui dont nous parle Blaise Pascal quand il évoque Port Royal des Champs, c'est le lieu ou les rencontres sont fécondes et les conversations silencieuses particulièrement compréhensibles, comme épurées de tout quant-à-soi de toute comédie sociale.
Ce désert n'est en aucune façon une solitude, un retirement du monde un peu mélancolique et un rien
hautain voire égotique.

C'est la Terre ou la Mer, c'est aussi la Terre dans la Mer. Ce sont des paysages de Nature, mais ce sont aussi des paysages de Culture. Et c'est une nature particulièrement préservée, avec des endroits ou la main humaine n'a jamais pu passer en raison d'une géographie particulièrement complexe ; et c'est une culture farouchement conservée qui inscrit, qui grave son empreinte dans cette nature grandiose pour en fabriquer ce qui fait son unité profonde l'union de la Nature et de la Culture : c'est la Corse.

Cet ensemble, ce domaine, après bien des pérégrinations fut acquis au début des années 1990 par l'architecte décorateur Jacques Garcia, chef d'orchestre de la mise en beauté des bâtiments, sans jamais les grimer, respectueux de ce qu'ils sont, grands hôtels, maisons historiques, auquels il apporte ses compétences, son goût et son grain de folie.

C'est un château féérique construit en une seule fois. Le rêve de François Ier. Château peu transformé par la suite où tout est poésie que nous visitons dans "Lettres à mon Jardin".

C'est un lieu symbolique du monastère, tel que l'entendait St Benoît. Le "jardin de cloître" a toujours été pensé pour la prière.

On en parle dans "Lettres à mon jardin".

Regardons-le de plus près ce petit canal magnifié par Sisley, cet amoureux du paysage, la voie d'eau grise bleutée semble scintiller au centre de la toile, elle est entourée comme guidée d'une majestueuse rangée de peupliers si dénudés qu'ils nous paraissent déchiquetés, et la voie d 'eau se cambre pour que le regard la perdre à l'horizon.

On peut bien le dire , cette route qui va de Genets , ancien petit port de crevettiers de la baie jusqu’à la falaise de Saint-Jean le Thomas jolie petite station au charme un peu suranné , est un enchantement .
Ce paysage ou mer et terre se rencontrent continuellement , cette lumière gris argenté avec ces deux rochers que sont Tombelaine et le Mont est presque irréel , tant il es beau .

L'endroit est particulièrement pittoresque, un peu étrange aussi, un lieu frontière. A l'horizon immédiat, c'est la fin douce et molle de la grande chaîne des Alpes que l'on à presque le sentiment de toucher vers l'ouest ; vers l'est c'est le commencement de l'immense plaine d'Europe Centrale, la steppe hongroise qui ne s’arrêtera qu'avec l'arc des Carpathes contre lequel elle butte.
Et comme dans tous ces endroits frontières, ces endroits charnières , ou deux mondes se rencontrent et si souvent se confrontent, il y règne une atmosphère étrange.
Ici c'est le lac de Neusiedl, que les hongrois nomment lac Ferto, « Neusiedler see » d'une part pour les autrichiens, « Ferto to » d'autre part pour les hongrois.

C'est un des cœurs de la France, un des éléments essentiels de notre récit national, une des masses de granit dont parlait Napoléon. On pourrait appliquer, employer, toutes les métaphores possibles. Villers-Cotteret c'est l'acte de baptême, laïque et administratif, de la langue française.

Et l'on sait que la nation française est une construction, venue du centre, de l'Etat central, voulue avec acharnement par les différentes dynasties capétiennes, les capétiens directs, puis les Valois, puis les Bourbon, ces rassembleurs de terres si étrangères les unes aux autres , intense travail continué par leurs successeurs, les Bonaparte et la République.

D’abord , il y a la lumière , argent et or , grise bleutée et ocre clair , et puis l’eau le ciel et l’infini du sable
. Et puis , une petite ligne colorée : la cote , c’est la baie de la Somme .

On s'offre un bon bol d'air pur entre Loire et Sologne, où Maurice Genevoix nous accueille dans cette nature si chère à son coeur ! C'est le menu de Lettres à mon jardin.

Rendez-vous à Oxford pour une promenade entre les bâtiments des universités et les jardins anglais. Un bien curieux mélange.

Il est là, le secret de la campagne anglaise : le paysage comme un jardin et le jardin comme un paysage. Rompre avec les formes géométriques, elles n’ont pas de, racines pas d’histoire.

Une des caractéristiques principales de Marly c’est l’abondance de l’eau , et là encore c’est un anti-
Versailles , Versailles ou l’approvisionnement en eau fut très compliqué pendant le siècle ou la monarchie

y fut installée . A Marly la Seine toute proche pouvait fournir le précieux liquide en abondance et
alimenter largement miroirs d’eau , fontaines , cascades et grands jets , et pompes diverses qui
permettaient d’arroser facilement les grands parterres .

Flânons ce soir dans les « Country-houses » du XVIème et XVIIème, et leurs jardins typiquement anglais, qui témoignent de la coexistence de plusieurs styles.

Ce n’est pas le plus grand , ce n’est pas le plus long , ni le plus large , ce n’est meme que le cinquième de
la péninsule ibérique , après le Tage , l’Ebre , le Douro , le Guadana .

a Bretagne est une péninsule, une avancée de la terre dans la mer, un concentré de pierres dures, des schistes et des granits qui vont se déchiqueter dans la houle qui les use, les fracasse, les sépare en roches gardiennes des côtes, en rochers qui forment une muraille ; et puis ici et là, des îles, rescapées des brisures millénaires de la côte, et qui sont autant de sentinelles, des veilleurs, des guetteurs mélancoliques qui tel Apollinaire scrutent la nuit et la mort.

En 1674, dans ce moment béni des dieux du " Siècle de Louis XIV ", du classicisme français ou Bossuet et Fenelon accompagnent Racine et Molière, ou ce bon Monsieur de La Fontaine cotoie Blaise Pascal , la langue française est à son acmé, les mots deviennent précis, chacun à leur place et une place pour chacun, avec une orthographe qui se fige et un sens qui se veut définitif.