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Jour de Joie - page 2

Emission présentée par Michel Mertens

Chaque semaine, Michel Mertens et ses chroniqueurs vous donnent ou redonnent le goût de la Parole biblique. L'équipe vous propose une méditation biblique sur les textes de la liturgie dominicale. Une méditation actualisée des textes proposés par l’Eglise afin d’en tirer toute la saveur.

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Episodes

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    Commentaire liturgique - Jour de Pâques A

    7 avril 2023
    Ce jour nous allons célébrer deux grands moments du temps liturgique : la veillée d'adoration de la Croix ce vendredi saint et la louange de la célébration de Pâques.
    Selon l'évangéliste Mathieu, les premiers témoins privilégiés de la résurrection sont deux femmes : Marie de Magdala et l'autre Marie. Elles sont non seulement témoins mais deviennent aussi premières disciples du Ressuscité.
    Déjà auparavant, elles étaient au pied de la croix, ensuite elles furent présentes lors de la mise au tombeau, et enfin elles sont les premières au tombeau vide au matin de la Résurrection. Elles sont là ... mais leur présence opère un changement car c'est à travers elles qu'une nouvelle incroyable va devoir "passer". Ces deux femmes ne sont plus "en coulisse" mais elles ont au premier plan d'une annonce essentielle.
    La résurrection de Jésus opère une émergence incroyable dans la vie de la communauté des disciples, osons le dire : dans la naissance de l'Eglise.
    La vie de disciples du Christ va naître de la Parole de Jésus adressée à deux femmes. Merveilleux récit de la naissance de l'Eglise grâce au témoignage de deux femmes qui ont été témoins privilégiés.
    Le texte de Mathieu va insister longuement sur la "crainte". Jésus leur dit en effet : "Vous, femmes, soyez sans crainte". La crainte dans le langage biblique n'est pas la peur, mais prise de conscience que quelque chose de grand est en jeu. La crainte est le sentiment d'une présence, de l'émergence d'une vie tout à fait surprenante. La crainte est donc confiance ? Oui, car une présence qui dépasse va devenir un appel à "oser". Tel est le charisme de ces deux premiers témoins de la Résurrection : par elles l'Eglise va trouver force pour témoigner de la présence du Ressuscité.

    Invitées : Sr Marie de Lovinfosse et Mme Sabine Wustenbergh
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    Commentaire liturgique - 6ème Dimanche de Carême A : les Rameaux

    31 mars 2023
    Avec le récit de l’entrée à Jérusalem, nous inaugurons la grande semaine qui va nous conduire à Pâques : la Semaine Sainte. Cette Semaine est Sainte parce qu’elle récapitule tout le mystère de notre foi. Dieu scelle son alliance avec les hommes dans un élan d’amour : Il ne retire pas Sa Parole, mais va jusqu’au bout de son désir de faire Alliance.
    Si la couleur rouge des ornements liturgiques nous rappelle l’humiliation vécue par Jésus sous les coups des soldats, elle nous rappelle surtout que cette humiliation est prophétique.
    Ce Dimanche des Rameaux inaugure un temps de conversion : le Christ par son humilité nous réconcilie avec Dieu et les uns avec les autres. Durant ce temps privilégié de la semaine sainte, nous allons vivre un temps merveilleux d’intimité avec « Notre Seigneur ». Ce temps d’intimité va se déployer surtout pendant le Triduum Pascal qui la clôture.
    - Jeudi, nous sommes invités à faire mémoire de la Dernière Cène : « Faites cela en mémoire de moi. » Dans un temps d’adoration, nous serons invités à lui tenir compagnie.
    - Vendredi, nous suivons le Christ dans son portement de Croix. Nous vénérerons ce bois précieux d’où est jaillie la vie.
    - Samedi, nous sommes avec lui au tombeau dans le silence et le questionnement pour pouvoir accueillir lors de la Vigile Pascale et le dimanche matin la lumière de la Résurrection et la puissance de l’Esprit Saint qui a relevé Jésus d’entre les morts.
    Saint Paul nous invite non pas à nous lamenter sur le sort du juste condamné injustement, mais à contempler Celui que s’abaisse par amour, par obéissance à sa mission, celle de « faire alliance avec l’humanité ».
    « Avant d’entrer librement dans sa passion » dit-on dans la Prière Eucharistique. « Librement … voilà pourquoi Dieu l’a exalté » ajoutait l’hymne de la lettre aux Philippiens.
    Pourquoi Jésus n’a-t-il pas voulu fuir la mort violente qui s’annonçait ? La réponse est dans la passion. La passion, en langage courant, est une attitude d’engagement total, qui pousse au-delà du raisonnable et du rationnel.
    Avec Jésus, nous découvrons une Passion pour celui qu’il nomme Abba-Père, et une Passion pour l’humanité. « Voilà pourquoi Dieu l’a exalté. »

    Invité : Guy Balaes, Chanoine à la Cathédrale, membre du Service Diocésain des Couples et des Familles et du Vicariat Evangile et Vie.
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    Commentaire liturgique - 5ème Dimanche de Carême A et Annonciation

    24 mars 2023
    Dans la préparation traditionnelle des adultes au baptême, ce dimanche constitue la dernière étape des témoignages de foi qui leur sont donnés en exemple. Après les trois disciples lors de la Transfiguration, la Samaritaine au puits de Jacob et la guérison de l’aveugle de naissance, voici le témoignage des soeurs de Lazare au sujet de Jésus, Fils de Dieu qui vient dans le monde pour donner la vie.
    Le baptême n’est pas seulement un rituel d’initiation, il est le don par excellence qui nous dispose à accueillir une grâce plus grande encore : nous préparer à accueillir le don de vivre en plénitude. Ezéchiel va nous dire : « Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ».
    De même que le prophète Ezéchiel disait : « Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez », saint Paul va nous dire : « L’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus habite en vous ».
    La foi chrétienne ne se résume pas à une morale pour l’aujourd’hui, elle ouvre une brèche au-delà des limites du quotidien immédiat pour nous ouvrir à une plénitude. C’est d’ailleurs cette plénitude au-delà de la mort qui donne vrai sens à la morale pour l’aujourd’hui.
    Pour nous préparer à Pâques, l’évangile va nous donner le récit de la résurrection de Lazare. Il s’agit en fait pour l’évangéliste Jean de nous introduire dans le mystère de l’Alliance, osons le dire « définitive », entre Dieu et l’humanité. L’homme n’est pas un être tombé sur la Terre pour y mourir, il est créé pour une vie en plénitude.
    Ce 25 mars, nous célébrons la fête de l’Annonciation. Ecoutons l’évangéliste Luc.
    Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d'une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie. L'ange entra chez elle, et dit: «Je te salue, toi à qui une grâce a été faite; le Seigneur est avec toi». (Luc 1,26-38)
    Aujourd'hui dans le «Je te salue, toi à qui une grâce a été faite» (Lc 1,28) nous entendons pour la première fois le nom de la Mère de Dieu : Marie. Elle a la plénitude de la grâce et des dons. Cela s'appelle ainsi: "keharitomén", «pleine de grâce» (salut de l'Ange).
    L'Annonciation révèle aussi la Trinité. Le Père envoie le Fils, incarné par l'œuvre de l'Esprit Saint. El l'Église chante: «Aujourd'hui la Parole Éternelle se transforme en chair pour nous». Son œuvre rédemptrice —Noël, Vendredi Saint, Pâques— est présente dans cette graine. Il est Emmanuel, «Dieu avec nous» (Is 7,15). Réjouis-toi humanité!
    Les fêtes de Saint Joseph et l'Annonciation nous préparent de manière admirable à la célébration des Mystères Pascals.

    Invité : René Rouschop, membre du Service des Ministères des Assistants Paroissiaux et des Diacres, prêtre dans l’Unité-Pastorale Stavelot-Francorchamps.
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    Commentaire liturgique - 4ème Dimanche de Carême A

    17 mars 2023
    Le carême nous invite aujourd'hui, à passer peu à peu des ténèbres à la lumière, à nous efforcer de marcher vers la lumière.
    Nous entendrons l’épisode de la guérison de l’aveugle. Mais avant, nous allons accueillir l’appel de David transmis par Samuel. C’est Dieu, à travers la bouche de Samuel, qui appelle David : « Envoie-le chercher ». Telle est la vocation qui « tombe » sur Samuel.
    Beaucoup de questions sont posées au cours de ce long évangile. Comme dans l’appel de David par la voix de Samuel, l'aveugle lui-même ne demandait rien, mais c'est Jésus qui le voit le premier, d'un regard attentif, et qui prend l’initiative de l’envoyer vers la piscine de Siloé après lui avoir enduit les yeux de boue. C’est un acte qui évoque le récit de la Genèse où Dieu crée l’homme. La vocation est comme un geste de recréation.
    Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous donne le même enseignement que l’appel de l’aveugle dans le récit évangélique : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle ».
    Les destinataires de la lettre de Paul sont des baptisés de la première génération : par le baptême, ils sont passés des ténèbres à la lumière, ils sont « devenus lumière » et malgré les tentations inévitables ils ne doivent pas revenir à des comportements incompatibles avec leur nouvelle condition.
    Paul cite une hymne pascale et baptismale déjà en usage dans les premières communautés : « Réveille-toi, ô toi qui dors, Relève-toi d'entre les morts, Et le Christ t'illuminera. »
    Dans l’évangile, nous avons vu que le Christ prend l'initiative, qu’il vient trouver l'aveugle qu'il a guéri et le conduit jusqu'au terme de la foi : « Le Fils de l'homme, tu le vois, c'est lui qui te parle » (v. 35-37).
    Parvenir à une rencontre personnelle avec Jésus qui nous parle, tel est bien le sens du carême. C’est par une rencontre personnelle et intime que peut grandir le germe de la grâce reçue au baptême.

    Invité: Abbé Jean-Pierre Pire, Curé-Doyen de la Ville de Liège, formateur Mess’Aje en catéchèse biblique pour adultes.
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    Commentaire liturgique - 3ème Dimanche de Carême A

    10 mars 2023
    En ce 3ème dimanche de Carême, nous pourrions retenir deux phrases : « J’ai soif » et « Nul n’est trop loin pour Dieu ».
    « J’ai soif » : épisode de la traversée du désert par le peuple qui récrimine contre Moïse et contre Dieu : « Pourquoi nous as-tu fait monter d’Egypte ? »
    Nous avons entendu dans la première lecture « Le peuple récriminait : Pourquoi nous as-tu fait monter d’Egypte ? » Lorsque Dieu appelle, ce ne sont pas à des anges qu’Il s’adresse … mais des hommes à part entière.
    Dieu, va nous dire saint Paul, peut faire de nous des justes, et c’est grâce au don de la foi. En effet l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs. C’est par le don de la grâce que nous accédons à Dieu et non par nos mérites.
    « Nul n’est trop loin pour Dieu », disions-nous en commençant. Il s’agit bien de nous souvenir, comme nous l’a rappelé saint Paul, que Dieu est à la recherche de l’homme.
    Contemplons l’attitude de Jésus lorsqu’Il se rend au puits de Jacob à la rencontre de la Samaritaine. Tout commence d’ailleurs par une parole : « J’ai soif – Donne-moi à boire ».
    Le puits, là où se tissent les noces, devient ce lieu où se déclare le mariage spirituel, la nouvelle alliance entre le Christ et l'humanité, l'humanité fût-elle pécheresse et païenne. Le « cœur à cœur » avec Dieu transcende toute religion et toute faute.

    Invité : René Rouschop, membre du Service des Ministères des Assistants Paroissiaux et des Diacres, prêtre dans l’Unité-Pastorale Stavelot-Francorchamps.
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    Commentaire liturgique - 2ème Dimanche de Carême A

    3 mars 2023
    Tout dans les textes de ce jour va nous parler du regard.
    Le regard, c’est ce qui se découvre à nous, mais c’est aussi ce qui se révèle. Ce qui se découvre, c’est ce que nous pouvons voir, et ce qui se révèle, c’est ce qui nous apparaît.
    Commençons par l’épisode de l’appel d’Abraham.
    Dieu lui dit : « Quitte ton pays … et va vers la maison de ton père ». Etrangement l’expression biblique devrait être traduite littéralement par : « Va vers toi-même ». Dieu ne dit pas à Abraham : « Viens vers moi ». Ni même : « Monte vers moi ». Dieu est celui qui appelle l’homme vers l’homme. L’appel est : « Va vers toi-même », c’est-à-dire « Deviens qui tu es ».
    Après l’appel particulier adressé à Abraham, saint Paul va nous parler de l’appel universel adressé à tout homme quel qu’il soit. Il s’agit ici d’entendre que le regard de Dieu sur chacun vient révéler ce que chacun est au plus profond de lui-même.
    « Dieu nous a appelés à une vocation sainte … à cause de sa grâce », écrit saint Paul.
    La vocation est n’est donc pas de devenir un autre, mais de réaliser chacun ce que nous avons de plus personnel. Rappelons-nous : « Va vers toi-même ».
    Lorsque les disciples sont montés sur le Thabor, ils ont vécu une expérience de transfiguration : « le visage de Jésus devint brillant comme le soleil » nous dit le texte.
    Nouvelle expérience du regard : on peut parler ici que le regard n’est pas de prendre l’image, mais de recevoir l’image. Ce qui vient vers nous dépasse ce que nous avions imaginé. C’est une expérience de révélation. A nos yeux, l’autre devient le tout-autre.
    C’est par excellence l’expérience de la foi.
    Revenons à cette parole : « C’est mon regard qui habitera tes yeux ».
    Le véritable regard ne possède pas l’autre, mais lui donne envie de se lever et de devenir soi. Regarder l’autre ne suffit pas. Le regard d’amour consiste à laisser advenir l’autre.
    Reprenons l’extrait de la vocation d’Abraham.
    « Va vers toi » : l’appel amoureux n’est pas possessif ; il libère en l’autre l’énergie et l’envie d’être pleinement lui-même. Il l’accompagne humblement vers sa plénitude.
    Dans Genèse XII, 1, il y a une expression en hébreux que l’on a traduite par « Va-t-en, quitte ton pays », – c’est Dieu qui parle à Abraham -, ou encore « Va-t-en de ton pays, va-t-en loin de ta terre ». Dans un commentaire biblique de Marie Balmary, il y est dit que c’est la même expression que nous retrouvons dans le Cantique des Cantiques (II, 10 et 13) où c’est le Bien-Aimé qui parle: « Lève-toi, mon amie, ma belle, Va vers toi-même », et, là encore, on s’est longtemps contenté de traduire: « Viens-t’en ».
    L’appel d’Abraham n’est pas tant « Quitte ton pays » mais « Va vers toi-même ».
    Le véritable amour n’est pas de posséder l’autre, mais de lui donner envie de se lever et de devenir soi. Lacan ne dira pas autre chose : désirer l’autre ne suffit pas, l’amour consiste à désirer le désir de l’autre.
    Va vers toi : l’appel amoureux n’est pas possessif ; il libère en l’autre l’énergie et l’envie d’être pleinement lui-même. Il l’accompagne humblement, pour être à ses côtés le fervent supporter, le puissant sponsor au service du rendez-vous de l’être aimé avec lui-même…
    Va vers toi : on devine ce que cet appel peut changer dans la relation …
    Puissions-nous comme Abraham nous mettre en route vers nous-mêmes, et transmettre cet appel à d’autres !

    Invité : René Rouschop, membre du Service des Ministères des Assistants Paroissiaux et des Diacres, prêtre dans l’Unité-Pastorale Stavelot-Francorchamps.
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    Commentaire liturgique - 1er Dimanche de Carême A

    24 février 2023
    Jésus au Jourdain, après son baptême par Jean, a accueilli une parole forte : « Tu es mon Fils bien-aimé ». Moment fort de communion avec son Père qui va le préparer à accomplir sa mission. Aussitôt après cette communion, Jésus va au désert.
    Rappelons-nous : le désert est le rappel de l’exode, ces 40 années de traversée après la libération de l’esclavage en Egypte. Le désert est un lieu de transition entre un moment fort où Dieu manifeste son engagement d’alliance et l’accès à une nouvelle étape de vie : lieu de transition ? bien plus : lieu de gestation … autant pour l’enfant qui se prépare à naître, que pour sa mère qui se prépare au grand passage.
    Le Carême est le temps du passage : entre notre naissance par la grâce du baptême et notre accomplissement définitif dans la résurrection finale. Le Carême est ce temps où nous « libérons » nos canaux de vie afin d’accueillir le don qui va nous être fait, un temps pour nous désencombrer.
    Le désert, c’est la confrontation avec soi-même, loin de ce qui encombre, afin de déployer nos canaux d’écoute pour accueillir la nouveauté.
    Les tentations de Jésus sont une mise à l’épreuve pour vérifier qu’Il est prêt à prendre la route qui s’ouvre devant Lui : moins un défi, davantage un réveil pour accueillir l’événement qui va advenir. Après son baptême, Jésus va vivre 30 ans dans sa mission auprès des hommes et Il éprouve le besoin de s’y préparer.

    Invitées :
    - Sr Marie de Lovinfosse, de la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame de Montréal, exégète de formation et enseignante au Centre diocésain de formation, engagée dans le projet de béguinage à Cornillon.
    - Sabine Wuestenbergh, laïque, psycho-pédagogue de formation, enseignante de cours de psychologie et de communication, encadrante dans les stages à l’Institut Notre-Dame de Heusy.
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    Commentaire liturgique - 7ème Dimanche du Temps Ordinaire A + Entrée Carême

    17 février 2023
    Tout dans les textes de ce jour est marque par une convergence de sens : qu’est-ce qui peut faire grandir l’homme ? Ce n’est pas la morale du permis et du défendu, mais une morale de la liberté fondée sur l’amour … Bien beau cela, mais plus exigeant.
    Je risque une comparaison : pour que la vigne porte du fruit, le vigneron doit émonder chaque pied de vigne, mais en « sélectionnant les boutons qu’il sait porteurs ». Ce qui sera promesse de récolte, c’est la sagesse qui habite le geste du vigneron. Le bon geste d’émonder est celui qui déjà espère la récolte.
    L’auteur du Lévitique invitait le peuple par un appel : « Soyez saints … car moi je suis saint ». Et saint Paul va poursuivre en disant : « Vous êtes le sanctuaire de Dieu car l’Esprit de Dieu habite en vous ».
    Il n’est pas ici question pour Paul de vouloir convaincre, mais d’inviter à « changer de mentalité ». L’enjeu, c’est de grandir dans la foi : ne pas se contenter d’aller vers la révélation du mystère à partir de notre mentalité, mais laisser advenir le mystère en nous : c’est Dieu lui-même qui est « mendiant de l’homme », c'est-à-dire que Dieu propose une voie qui ne correspond pas à notre attente naturelle, mais il nous entraîne à suivre une voie que nous n’aurions pas choisie. C’est dans ce sens là que Paul écrit : « Vous êtes au Christ ».
    La première lecture tirée du Lévitique nous stimulait en ces termes : « Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. Tu n'auras aucune pensée de haine contre ton frère. »
    Jésus, dans le passage de Mathieu que nous allons entendre, place la barre encore plus haut : « Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »
    Mais n’est-ce pas impossible ? Non, car quelqu’un a réussi à la faire. Et ce quelqu’un, c’est Jésus lui-même.
    Depuis le début de l’année liturgique, nous cheminons avec Matthieu. Il va bientôt nous fausser compagnie pendant plusieurs dimanches du Carême et du Temps Pascal, et laisser la place à saint Jean. Nous le retrouverons ensuite jusqu’à la fin de l’année.
    Nous allons donc entrer en Carême avec le Mercredi des Cendres qui s’annonce. Le Carême est le temps du retour : sur nous-même et sur Dieu. C’est donc un temps favorable … Le Carême prépare à la fête de Pâques, qui commémore pour les chrétiens la résurrection du Christ. Pendant cette période de jeûne de 40 jours, nous sommes invités à repenser notre mode de vie et à nous recentrer sur l’essentiel. Invitation à « faire de la place”, à nous « désencombrer », ou encore « nous mettre à l'écart » afin de nous concentrer sur « la prière, la pénitence et l'aumône ».
    L'objectif du Carême est de préparer notre cœur à Pâques en enlevant de notre vie tout ce qui l’encombre afin de nous libérer l'esprit. Par le silence et le jeûne, les fidèles sont censés se recentrer sur eux-mêmes et être plus réceptifs à la parole de Dieu.
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    Commentaire liturgique - 6ème Dimanche du Temps Ordinaire A

    10 février 2023
    Tout dans les lectures va nous parler de la « Loi ». Dans notre monde contemporain, la loi est une directive de la vie sociale, un code écrit pour tous. Mais dans la Bible, la Loi (Torah) n'est pas d'abord un code écrit, c'est une histoire (càd une vie en croissance) ; et une alliance (càd une rencontre d'amour entre le Créateur et ses créatures).
    Si donc la Loi dans la bible est une Alliance, il s’agit d’une une histoire d'amour entre Dieu et les hommes.
    Pour poursuivre dans la foulée où la Loi n’est pas qu’un code écrit mais une histoire d’Alliance, saint Paul va nous rappeler que se conformer à la Loi, ce n’est pas question d’être en règle. Pour devenir pleinement humain, il faut entrer dans l’Alliance dont nous avons parlé, et cesser d’être des observants pour devenir des disciples.
    En un mot, cesser d’être un enfant qui obéit pour devenir un disciple qui accueille la sagesse du maître. Oserions dire que « suivre la Loi, c’est prendre le chemin de la sainteté ? »
    Dans le Livre du Deutéronome (Dt 30,19), Moïse disait au peuple : « J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et tous les tiens. »
    Dans le Livre de Sirac le Sage, (Sir 15,16),« Le Seigneur a mis devant toi l’eau et le feu : à toi de décider ce que tu vas choisir ».
    Cette constance va se retrouver dans l’évangile. Jésus va nous dire que la loi est plus que des prescriptions légales. Respecter la loi, ce n’est pas être en règle, mais c’est donner un sens, une orientation à notre vie.
    Dans l'esprit de l'Evangile, serait-il encore pensable d'être en règle ? Si le DÉCALOGUE ne devient pas DIALOGUE avec le Dieu de l'Alliance, il se durcit en CATALOGUE. Or, le but de Jésus dans ce passage d'Evangile, n'est-ce pas de nous dire, avec le radicalisme dont il a le secret, qu'il n'y a qu'une Loi : celle de l'Amour, qui devrait être l'âme de toutes nos lois humaines ...

    Invité : Abbé Jean-Pierre Pire, Curé-Doyen de la Ville de Liège, formateur Mess’AJE en catéchèse biblique pour adultes.
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    Commentaire liturgique - 5ème Dimanche du Temps Ordinaire A

    3 février 2023
    « Vous êtes le sel de la Terre, vous êtes la lumière du monde. »

    Ces deux expressions de l’évangile de ce jour mises dans la bouche du Christ par saint Mathieu font écho à une autre expression du prophète Isaïe : « Si tu dénoues les liens de servitude … ta lumière se lèvera dans les ténèbres… »

    Depuis sa rencontre du Christ sur le chemin de Damas, saint Paul reconnaît avoir vécu une « révolution » : toute sa vie a été bouleversée par un mouvement dont il avoue ne pas être entièrement maître. Désormais il faut oser annoncer un « Messie crucifié » …

    Mais comment parler du Christ crucifié à l’heure où les églises se vident?
    A chaque eucharistie, nous chantons l’anamnèse après la consécration. La liturgie nous a peut-être un peu trop habitués à proclamer un « messie humilié ». Il nous faut peut-être redire ces paroles avec une conscience renouvelée.
    L’évangile de Mathieu que nous allons entendre parle ainsi : « Vous êtes le sel de la Terre, vous êtes la lumière du monde ». Reprise de la même parole qu’Isaïe.
    Le chrétien est perçu parfois comme rabat-joie alors qu’il est porteur d’une Bonne Nouvelle …
    Nous avons entendu le Christ enchaîner dans le passage d’évangile sur l’image de la lumière plus explicite encore : « vous êtes la lumière du monde ». L’homme aime être dans la lumière, sous les feux des projecteurs pour autant qu’il provoque l’envie, la reconnaissance, la célébrité. Qui n’aime pas de briller en société ? Vouloir « être lumière » est chargé de bien d’ambiguïtés.
    Et s’il fallait comprendre que la vraie lumière du monde, ce n'est pas nous, mais c'est Jésus-Christ ?

    Invité : André Penninckx, salésien de Don Bosco, prêtre dans l’Unité Pastorale des 9 Clochers (Donceel-Remicourt) en Hesbaye.
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    Commentaire liturgique - 4ème Dimanche du Temps Ordinaire A

    27 janvier 2023
    Le thème qui traverse toute la liturgie de ce jour, c’est « bienheureux ». Le Christ nous invite à la joie. Et pourtant ce bonheur est paradoxal car il va nous être proposé comme une invitation à l’humilité, un éloge de la faiblesse.
    Derrière l’écorce rude et rébarbative du fruit se révèle une saveur infinie de douceur et de force.
    Don Helder Camara, qui fut l’Archevêque des pauvres au Brésil, commentait ainsi le peuple des croyants qui se tournait vers lui :
    « Que de femmes et d’hommes portent, très souvent à leur insu, l’humanité à naître. Au jour le jour, pauvrement, obstinément, jamais ils ne se résignent à un monde où la richesse des uns grandit avec la misère des autres, Jamais ils n’acceptent une société où il y a des sans terres, des sans toits, des sans voix. Ceux qu’habite l’esprit des béatitudes cherchent toujours à changer le monde. … On les traitera de rêveurs…Lorsqu’on rêve seul, ce n’est qu’un rêve. Mais lorsqu’on rêve ensemble, c’est le commencement de la réalité. »
    « Quand Jésus vit la foule qui le suivait » Jésus nous parle d’un lieu où, et lui et nous, pouvons être libres ensemble… Ainsi, lorsque la foule vient à lui, il monte sur la montagne. Il donne un cadre à la rencontre où chacun peut se situer, lui en s’asseyant, les autres en s’approchant de lui. Chacun fait acte de disciple.
    Une communauté est en train de naître. Car rien en l’homme ne peut se mettre en place en son fond, sans trouver sa place envers l’autre. L’échange demande que nous nous situions l’un par rapport à l’autre, les uns par rapport aux autres… La foule anonyme est devenue communauté, c’est-à-dire collectif de disciples.
    « Bienheureux » c’est le premier mot de la liberté, le bonheur comme indicateur de tout chemin de vie, le premier mot officiel de Jésus, le premier mot du recueil des Psaumes, la signature du Bien Aimé. La vie en son fond est « bénédiction », elle ne cesse de nous le murmurer en chacun de nos coeurs. « Et Dieu vit que cela était bon… ».
    Tout est orienté, aimanté, animé, repéré à partir de ce simple mot « bienheureux ». L’univers, mystérieusement, est en mouvement vers le Bonheur et vers la Joie.
    Invité : Guy Balaes, Chanoine de la Cathédrale, engagés dans plusieurs services diocésains dont le Vicariat Evangile et Vie, le Bureau de la formation permanente et le Service diocésain des Couples et des Familles.
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    Commentaire liturgique - 3ème Dimanche du Temps Ordinaire A

    20 janvier 2023
    Nous reprenons la route du Temps Ordinaire. Retour à la banalité ou chemin de lumière ?
    Nous sommes le 3ème dimanche du temps ordinaire : il est bon d’être dans le temps ordinaire, dans l’ordinaire de la vie, dans ce temps encadré par les deux grandes fêtes qui n’ont de sens que l’une avec l’autre, Noël et Pâques.
    La première lecture nous dit : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi ».
    Tout le contraire du retour à l’ordinaire … mais bien renouveau et chemin de lumière.
    Le chemin vers la conversion, s’il peut être chemin de lumière, est souvent semé d’embûches. La lettre de saint Paul que nous allons entendre en fait écho. Elle est passionnante car elle nous parle de divisions.
    Quelle est la cause des divisions si ce n’est notre besoin de nous définir : non par nos solidarités mais par nos appartenances. La solidarité c’est ce qui crée des ponts, les appartenances c’est ce qui crée des murs. Suis-je constructeur de ponts ou de murs ?
    Jean-Baptiste et Jésus ont tous deux appelés à la conversion. Les débuts de la vie publique de Jésus ressemblent beaucoup, à première vue, à ceux de Jean-Baptiste. Leur prédication est littéralement la même : « Convertissez-vous ! Le Royaume des cieux est tout proche ! » Il y a pourtant de grandes différences.
    D’abord Jean-Baptiste s’était installé en Judée, c’est-à-dire au coeur du pays juif. Ensuite, Jean-Baptiste s’était installé dans un désert, au bord du Jourdain. Il fallait que les gens viennent à lui. Et il avait constitué, semble-t-il, une communauté de disciples qui vivaient dans l’attente du grand jour imminent.
    Avec Jésus, c’est tout autre chose. Avec lui, du tout à fait neuf apparaît. Il s’installe tout au nord du pays, à l’extrême frontière de la terre d’Israël et des nations païennes. La Galilée, le vieux pays de Zabulon et de Nephtali, est une terre de brassage entre croyants et païens, terre de mal-croyants, de mal-pensants, comme on disait à Jérusalem. Jésus lui-même va vers ceux qui sont loin.
    C’est ce dimanche que nous fêtons le « Dimanche de la Parole de Dieu ». Et le pape précise tout de suite qu’il ne peut s’agir d’un événement passager, fixé à une seule date, mais d’une démarche de foi qui persuade les croyants de reprendre conscience du privilège d’entendre véritablement la Parole que le Dieu de miséricorde adresse à son peuple.
    La messe n’est pas un temps de recueillement personnel ni la coexistence de prières individuelles. La messe est une réception où Dieu, dans sa maison, reçoit son peuple. Chaque dimanche Dieu nous fait l’honneur de nous inviter. Et il nous fait l’honneur de nous entretenir de ce qu’il a de plus cher : sa Parole.

    Invité : Guy Balaes, Chanoine de la Cathédrale, engagés dans plusieurs services diocésains dont le Vicariat Evangile et Vie, le Bureau de la formation permanente et le Service diocésain des Couples et des Familles.
  • RCF

    Commentaire liturgique - 2ème Dimanche du Temps Ordinaire A

    13 janvier 2023
    Cette année, Noël et la Solennité de la Mère de Dieu et l'Epiphanie ont été les dimanches. La célébration du Baptême du Christ a quant à elle été célébrée ce 08 janvier.
    Et donc ce dimanche 15 janvier nous entrons dans le temps ordinaire. Mais la liturgie va évoquer la descente du Christ dans le Jourdain, rappel du Baptême du Christ.
    Le Jourdain ... fleuve étrange. Il descend des hauteurs de l'Hermon à plus de 800 m et se déverse dans la Mer Morte à moins de 500 m sous le niveau de la mer. Le nom "Jourdain" est une traduction de l'hébreux "Yarden" qui signifie "le Descendeur".
    Quelle symbolique : Jésus descend au plus bas pour "assumer" son incarnation. Il plonge dans les "basses eaux" voulant ainsi signifier que Dieu "le Très Haut" est d'abord "le Très Bas", comme a écrit Christian Bobin.
    Si la mission de Jean-Baptiste s'adresse aux "juifs fervents", la mission de Jésus s'adresse à "ceux qui sont loin". Autrement dit personne ne peut être exclu de la Parole qui est Bonne Nouvelle pour tous.
    Invité : Abbé Jean-Pierre Pire, Curé-Doyen de la Ville de Liège; formateur de Mess'Age, catéchèse biblique pour adultes.
  • RCF

    Commentaire liturgique - Dimanche de l'Epiphanie A

    6 janvier 2023
    Ce dimanche, nous allons célébrer la fête de l’Epiphanie, c’est-à-dire la « Manifestation » comme signifie le mot « Epiphanie ».
    « Manifestation » ? Après l’intimité de la naissance dans une crèche, avec comme seuls témoins un cercle restreint autour de l’enfant, nous sommes subitement projetés dans la manifestation au monde.
    A ce propos, si Noël en Occident est fixée au 25 décembre, jour du solstice d’hiver dans nos pays, Noël est fixée au début janvier en Orient puisque le solstice d’hiver est reporté.
    Donc, c’est comme le signe que la « Bonne Nouvelle » se répand progressivement dans le monde. Et c’est bien ainsi puisque la présence des mages venus d’Orient figure la manifestation progressive au monde du mystère de l’Incarnation.
    Ecoutons la lecture du Livre d’Isaïe qui décrit le chemin que fait la lumière de Noël au travers de l’obscurité des nations lointaines.
    La confiance en Dieu ne nous dispense pas de chercher sans cesse sa présence silencieuse, de purifier sans cesse les représentations que nous nous faisons de lui. Nous n’aurons, même dans l’au-delà, jamais fini de Le découvrir.
    Ecoutons saint Paul nous dire que le mystère de Dieu se révèle à tout homme qui se met en route, quelle que soient ses origines, sa religion, sa propre histoire.
    Deux aspects du récit des mages sont proposés en cette fête de l’Épiphanie. C’est d’abord la recherche des mages à la suite de l’étoile, et ensuite leur retour « par un autre chemin ».
    D’abord les mages sont à « la recherche de Dieu ». Sommes-nous des chercheurs de Dieu ? Rechercher Dieu ne met pas en cause la foi, la confiance qui nous habite, mais c’est prendre conscience qu’il est toujours au-delà de nous. Nous n’aurons jamais fini de le découvrir. Mais lorsque nous parlons de lui, nous ne pouvons le faire qu’en passant par des représentations humaines, nécessairement éloignées de la réalité de Dieu.
    Ensuite les mages retournèrent « par une autre chemin ». Regagner notre pays, c’est regagner la maison de notre Père du ciel, c’est le pays de la plénitude de notre résurrection, de notre accord avec cet amour qu’est Dieu lui-même. Comme pour les mages, chaque fois que nous rencontrons le Christ Jésus, notre vie prend un sens nouveau plus en accord avec notre destin éternel.

    Invité : Guy Balaes, Chanoine de la Cathédrale, engagés dans plusieurs services diocésains dont le Vicariat Evangile et Vie, le Bureau de la formation permanente et le Service diocésain des Couples et des Familles.
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    Commentaire liturgique - Solennité de la Mère de Dieu

    30 décembre 2022
    Cette année, une semaine après avoir célébré Noël, nous célébrons Marie, la "Theotokos" en grec, c'est à dire la "Mère de Dieu". Au Jour de l’An Nouveau, c’est avec le visage de Marie que nous commençons une Nouvelle Année.

    Le texte de saint Luc dit : "Marie couche l'enfant dans une mangeoire." L'enfant est entièrement "donné", n'est pas gardé pour elle. Il est confié à l'humanité.

    Parallèlement, si Marie confie l'enfant, par contre elle médite dans son coeur les paroles reçues. Marie s'appuie sur les paroles afin d'oser risquer l'aventure.

    Les bergers ensuite, devenus témoins, louent et remercient Dieu. La louange est réponse à la Parole qui a fait son chemin en nous. Toute notre vie devient joie.

    Pour nous quiter, écoutons le chant "Marie, Mère de Dieu" interprété par la Communauté de l'Emmanuel.

    Invitées : Sr Marie de Lovinfosse, des soeurs de Notre-Dame de Montréal, et Sabine Wuestenbergh, laïque mariée, toutes deux co-animatrices du Service Biblique Diocésain.
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    Commentaire liturgique - Jour de Noël

    23 décembre 2022
    « Nuit ou le Ciel s’unit à la terre, ou Dieu devient humain ». C’est par ces mot que s’ouvre la grande veillée de Pâques, et en ce jour de Noël je voudrais pouvoir le dire également. Et c’est bien ainsi que les premiers grands auteurs chrétiens se sont exprimés : « Dieu devient humain, pour que l’humain devienne Dieu ».
    La première lecture insiste sur la Parole : l’annonce d’une Bonne Nouvelle et la voix des guetteurs. Si l’histoire du salut a commencé par la Création, tout a été marqué par une Parole.
    Mais voilà que cette Parole prend corps. Dieu ne dit pas seulement une parole, il pose un acte concret. La parole a vraiment du contenu et du sens parce qu’elle prend un visage.
    C’est tout le sens de la venue de Jésus parmi nous : « Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré ».
    Reprenons le parcours : tout commence par une Parole : la voix des guetteurs annonce le salut. Ensuite cette Parole a pris un Visage : le Fils, nous disait la lettre aux Hébreux.
    Mais pour que cette Parole devenue Visage soit « efficace », il faut que l’homme le reconnaisse. Il ne suffit pas seulement que la Lumière vienne dans le monde, il faut encore que l’homme la reconnaisse. Dieu ne peut rien sans l’accueil de l’homme. Sa Parole qui a pris Visage doit devenir Lumière dans le cœur de chacun.
    Saint Athanase a écrit : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu ». Si ce projet de Dieu sur l’homme dépasse notre intelligence, le message de Noël en donne une clef pour le comprendre. Ce secret d’amour entre Dieu et l’homme est en train de se réaliser.
    L’œuvre de création par Dieu se poursuit par l’incarnation de Jésus et s’achève dans la résurrection.
    Invité : Luc Mahiels, Diacre, Responsable de la Commission diocésaine pour l’œcuménisme.
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    Commentaire liturgique - 4ème Dimanche de l'Avent A

    16 décembre 2022
    Figure principale de ce dimanche : « l’annonciation à Joseph ». Dans l’évangile de Luc, il y a l’annonciation à Marie. Mais chez Mathieu, c’est l’annonciation à Joseph. Cette évocation vient comme une petite flamme vacillante au milieu de la bourrasque de l’histoire.
    Contraste du calme intérieur de Joseph : figure de l’homme juste qui « fait face ».
    En effet, le monde extérieur est traversé par des agitations religieuses et politiques (Livre d’Isaïe). Mais l’agitation du monde ne peut atteindre les cœurs qui sont enracinés dans l’espérance. Une promesse est faite et elle porte un nom : « Emmanuel » - « Dieu-avec-nous ».
    Depuis des siècles, une Bonne Nouvelle est en germe. Qui saura l’accueillir ? Les destinataires sont désignés par saint Paul comme ceux qui sont « appelés à être saints ». Etre chrétien serait-il donc un appel à la sainteté ? Quel sens pour le monde ?
    Que toute la Terre se réjouisse, car le Seigneur vient : « Console-toi, mon peuple, tu vas connaître Celui qui vient. »
    Avec Joseph, maître intérieur, nous sommes invités à « accueillir Marie ». Comment comprendre la phrase : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie ». La foi naît-elle de la « crainte » ? Quelle pédagogie est inscrite dans le « songe de Joseph » ?
    Dans la Bible, Jésus porte de nombreux noms qui décrivent son caractère ou sa personne. L’un d’entre eux est « Emmanuel », qui signifie « Dieu avec nous ».
    Avant la venue de Jésus sur terre, l’Esprit de Dieu résidait dans le temple de Dieu et le peuple devait se soumettre à de nombreux rituels, afin d’être purifié pour s’approcher de son Esprit Saint. À présent, l’Écriture nous dit que le temple est « dépassé » et que désormais notre corps est le temple du Saint-Esprit, à condition que nous reconnaissions « l’Emmanuel ».
    Dieu n’est plus «au delà de tout» mais il est «en deçà de nous». N’est-ce pas justement pour cela même que nos contemporains ne le reconnaissent pas ?

    Invité : Abbé Jean-Pierre Pire, Curé-Doyen de la Ville de Liège, formateur Mess’AJE en catéchèse biblique pour adultes.
  • RCF

    Commentaire liturgique - 3ème Dimanche de l'Avent A

    9 décembre 2022
    Temps d’attente, mais aussi temps de l’épreuve et de la tentation. A quoi bon croire à la Promesse? Depuis son exil à Babylone, le peuple juif en a entendu des “prometteurs de beaux jours” qui annonçaient “la revanche de Dieu”. Comprenons-le : Cette revanche de Dieu n’est pas vengeance contre les forces du mal, mais l’annonce que « Votre Dieu vient lui-même et va vous sauver. » Il continue : « Alors s’ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds, alors le boiteux bondira comme un cerf et la bouche du muet criera de joie. »
    Nous avons entendu le Livre d’Isaïe : « Soyez forts, ne craignez pas (…) Dieu va vous sauver. » Mais à quoi pouvons-nous voir que Dieu va tenir sa promesse?
    La promesse de Dieu est révélée à ceux qui accomplissent leur œuvre d’homme et de femme au quotidien en ayant déjà au fond du cœur la certitude que leurs efforts ne sont pas vains. Car seul celui qui sait attendre verra naître la plante puis la fleur puis le fruit. Seul celui que sait regarder verra le soleil de l’aube se lever à l’heure tant espérée. Seul celui qui ne lâche pas la corde verra monter du puits profond la source d’eau vive.
    Temps de l’Avent – temps de l’Attente. Mais qu’attendons-nous ? Qu’est-ce qui est à venir ? Quel sens à ce rythme d’aller-retour entre ce qui est déjà accompli et ce qui doit encore se manifester ? C’est bien la question que se posent les disciples de Jean-Baptiste.
    Celui qui annonçait le grand retour d’un Messie est en prison. Il a été arrêté comme un malfaiteur. Jean-Baptiste y croyait pourtant. Dans sa prison, il entendait parler de tout ce qui se passait. Ses disciples le tenaient au courant des faits et gestes du Nazaréen. Si bien que Jean-Baptiste se posait des questions. Et il a fini par se demander : est-ce que je me serais trompé? Est-il le Messie ? Donc il envoie des disciples à Jésus avec une question : le Messie, c’est toi, oui ou non ? La question de Jean-Baptiste est réellement cruciale, pour Jean-Baptiste bien sûr puisqu’il la pose, mais aussi pour Jésus.
    Question du jour : dans les couleurs des vêtements liturgiques, que trouve-t-on entre le blanc de la fête et le violet de la pénitence ? Du rose et de la joie ! Ce 3ème dimanche de l’Avent est en effet celui de « Gaudete », de la joie. Ce dimanche-là, nous pouvons voir les prêtres célébrer la messe vêtus d’une chasuble rose.
    Gaudete, la joie d’un Dieu qui se fait proche
    Gaudete, cette joie qui monte, c’est la joie chrétienne, la joie de voir le Christ qui se fait homme parmi les hommes.
    Citons le Pape François :
    « Savoir que Dieu est proche, attentif et plein de compassion, non indifférent, qu’il est un père miséricordieux qui s’intéresse à nous dans le respect de notre liberté, est motif d’une joie profonde que les aléas du quotidien ne peuvent atténuer.
    « La caractéristique unique de la joie chrétienne est qu’elle peut être partagée avec la souffrance puisqu’elle est entièrement basée sur l’amour. En effet, le Seigneur qui nous est proche au point de se faire homme vient pour communiquer sa joie, la joie d’aimer.
    « C’est seulement ainsi que l’on comprend l’allégresse sereine des martyrs jusque dans l’épreuve, ou bien le sourire des saints de la charité face à qui souffre. C’est un sourire sans offense, qui console… »

    Invité : André Penninckx, salésien de Don Bosco, prêtre dans l’Unité Pastorale des 9 Clochers (Donceel-Remicourt) en Hesbaye liégeoise.
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    Commentaire liturgique - 2ème Dimanche de l'Avent A

    2 décembre 2022
    Deux thèmes sont proposés par les lectures de ce jour : l’espérance et la conversion.
    L’espérance, c’est l’attente d’un renouveau, le souhait que survienne un monde nouveau porteur d’un avenir meilleur. Et ce sont les propos d’Isaïe qui osent suggérer, alors que tout est sombre et semble perdu, qui pousse l’audace d’annoncer un monde complètement neuf.
    Lorsque le cycliste prend la route, il ne peut pas seulement être penché vers l’avant le nez dans le guidon, il doit déjà avoir en tête la totalité de l’étape à parcourir afin de gérer ses efforts. Au regard des évènements et des situations du quotidien, sommes-nous complètement absorbés par l’effort à fournir dans l’instant ou sommes-nous des êtres d’espérance qui savent qu’au bout du chemin de la vie il y a un but qui nous attend ?
    Nous disions que nous devons être des êtres d’espérance. Mais pour faire naître le rêve de Dieu et apporter notre part à la réalisation de cette espérance, nous sommes invités à changer notre vie pour qu’advienne ce rêve de paix et d’amour. Après l’espérance qui nous a fait nous mettre en route, il y a la conversion qui va permettre que se réalise la promesse.
    Etre en « Avent », c’est donc être en « chemin de conversion », être à ce point tendu vers l’espérance que tout notre être est déjà habité par ce monde nouveau qui advient.
    La destinée de Jean-Baptiste est bien paradoxale. Il se définit à ses propres yeux comme le précurseur. Il n’est pas le Messie, mais celui qui lui prépare un chemin. J’ose une image pour illustrer.
    Pour que la grandiose musique de Bach arrive à nos oreilles, il faut qu’il y ait un chef d’orchestre capable de déchiffrer non seulement la partition mais le souffle qui se cache dans celle-ci. Et de plus il faut que le chef d’orchestre transmette à tout l’orchestre non seulement la totalité de la partition mais l’esprit qu’il y a découvert.
    Le précurseur est bien celui qui est au service du grand compositeur pour nous faire vibrer à sa musique. Jean-Baptiste est bien celui qui vibre avant tout le monde au souffle de celui qu’il annonce et dont il veut nous transmettre la force du message.
    Jean-Baptiste était un précurseur : nous pouvons, nous devons, après Pierre, Paul et tant d’autres, être les successeurs. D’abord en nous convertissant : en sortant d’une religion rétrécie au terrain de notre tranquillité, une religion aménagée pour ne pas trop nous déranger. Et en écoutant la Parole de Jésus, forte, exigeante, mais portant l’Esprit qui nous retourne et nous fait prendre la direction inverse.
    Travail jamais fini, toujours à reprendre. Infiniment plus difficile que pour préparer un décembre de fêtes. Travail souvent dans l’ombre des dévouements discrets mais aussi parfois dans l’annonce hardie de la Bonne Nouvelle.
    Invité : André Penninckx, salésien de Don Bosco, prêtre dans l’Unité Pastorale des 9 Clochers (Donceel-Remicourt) en Hesbaye.
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    Commentaire liturgique - 1er Dimanche de l'Avent A

    25 novembre 2022
    Une nouvelle année liturgique s’ouvre. Nous voici donc en route pour trois semaines et trois dimanches d’Avent vers les fêtes de Noël.
    « Avent » signifie « Adventus » qui se traduit « avènement », et l’avènement, c’est attendre l’arrivée de quelque chose ou, ici, de quelqu’un.
    Isaïe invite à prendre le temps d'écouter la Parole, de vibrer à celle-ci comme en écho. Il s'adresse non seulement à Jérusalem, ville sainte, mais à toutes les nations. En effet, la Parole est un appel à tous, ceux qui sont près mais aussi ceux qui sont loin. D'ailleurs Dieu ne nous fait-il pas signe par ceux qui sont loin?
    Tous nous sommes invités à "monter sur la montagne", comme dit le psaume. Alors que la ville est traversée de conflits et de divisions, l'appel est lancé de tous nous rassembler sur la montagne, dans les murs de "Jérusalem", qui est "ville de la paix". C'est dans le temple que tous se rassemblent, quels qu'ils soient. Car chacun peut trouver place dans sa marche vers la "ville de la paix".
    Pour que nous puissions nous rassembler en un seul peuple, saint Paul nous invite à revêtir cet homme nouveau, vêtement reçu le jour de notre baptême. Cet homme nouveau qui renonce à tout ce qui divise.
    Mathieu rappelle que les eaux du déluge ne sont pas des eaux destructrices, mais des eaux qui purifient, allusion aux eaux du baptême rappelées par saint Paul.
    Et temps de l'Avent n'est pas attente passive, mais un appel à la Vie : "Trace ton chemin, va vers la lumière".

    Invitées : Sr Marie de Lovinfosse, des soeurs de Notre-Dame de Montréal, et Sabine Wuestenbergh, laïque mariée, toutes deux co-animatrices du Service Biblique Diocésain.

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