23 septembre 2022
Commentaire liturgique - 26ème Dimanche du Temps Ordinaire C
La semaine dernière, nous entendions le prophète Amos dénoncer « vertement » la volonté de puissance des riches qui exploitent les pauvres. Nous parlions de la logique ambiguë de la recherche du profit. Et nous rappelions que le chemin de la croissance est la louange gratuite et l’action de grâces.
Au long des jours et des semaines, la Parole de Dieu nous interpelle et nous invite à interroger notre vie : sans culpabilité mais avec lucidité en vue de la rencontre solidaire.
Le prophète Amos dénonce avec des mots très abrupts ceux qui se croient en sécurité alors que résonnent aux portes de leur demeure les cris de tous les éprouvés.
Après les propos accusateurs du prophète Amos, saint Paul que nous allons entendre n’accuse pas. Il en appelle au fond du cœur de chacun à faire mémoire de l’exemple du Christ. Paul n’accuse pas les riches de manquer à l’amour, mais il propose à tous, riches et pauvres ensembles, de mener le même combat : « Recherchez la justice, la foi, la persévérance et la douceur ».Car c’est le même appel qui est adressé à chacun individuellement mais également à tous, car tous sont appelés à une même vocation. Il n’y a plus de divisions entre les hommes.
L’histoire du riche et du pauvre Lazare est troublante.
Le riche, finalement, nous ne savons pas grand-chose de lui, même pas son nom ; il n’est pas dit qu’il soit spécialement méchant, au contraire, puisqu’il pensera même plus tard à sauver ses frères de l’enfer. Simplement, il est dans son monde, dans son confort, « dans sa tour d’ivoire ».
Le mendiant, lui, a un nom « Lazare » qui veut dire « Dieu aide » et cela, déjà, est tout un programme : Dieu l’aide, non parce qu’il est vertueux, on n’en sait rien, mais parce qu’il est pauvre, tout simplement.
Il n’est dit nulle part que Lazare soit vertueux et le riche mauvais ; Jésus constate seulement que le riche est resté riche sa vie durant, pendant que le pauvre restait pauvre, à sa porte. Ecoutons cette parabole.
Le seul moyen de rejoindre Abraham dans la joie de Dieu, c'est de se mettre activement à l'écoute de la parole qui appelle, qui guide et qui sauve. Ecoute attentive, éveillée, courageuse, premier pas de nos conversions.
Nous n'avons pas à attendre, pour nous remettre en route, un choc émotionnel, un signe frappant, une certitude facile qui s'emparerait de nous. Jamais aucun de nos défunts ne viendra nous secouer de notre sommeil, nous dessiller les yeux, ni nous prendre par la main. Jamais aucun de nos amis vivants ne nous forcera la main pour croire et espérer.
La parole de Jésus, voilà ce qui nous réveille.
Invité : Guy Balaes, Chanoine de la Cathédrale, engagés dans plusieurs services diocésains dont le Vicariat Evangile et Vie, le Bureau de la formation permanente et le Service diocésain des Couples et des Familles.
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