15 avril 2022
Commentaire liturgique - Jour de Pâques
Pourquoi chaque année réentendre les mêmes récits à Pâques ?
L’extrait du Livre des Actes des Apôtres que nous entendrons ce dimanche nous rappelle combien est étrange le fossé entre la vie de cet homme Jésus qui a partagé notre vie « en faisant le bien et en guérissant les malades », et la réponse de Dieu qui l’a élevé auprès de Lui. En effet « Ressusciter » signifie « être élevé ».
Par la résurrection, Dieu manifeste combien l’abaissement de Jésus dans la passion et la mort ne pouvait avoir le dernier mot. Dieu a « élevé » son Fils en le ressuscitant.
Pourquoi disons-nous que c’est la mort de Jésus qui nous sauve de la mort et du péché ? Tout dans les lectures nous rappelle que nous sommes sauvés par la vie de Jésus et par sa résurrection. La foi en la résurrection est cruciale pour nous.
Parenthèse : le mot « crucial » vient du mot « croix ». La foi en la Résurrection est cruciale. Mais elle ne gomme pas que le chemin de la Résurrection est passé par la croix.
Osons-nous croire que nous « ressusciterons avec Lui » ?
C’est dimanche. Deux hommes courent, deux Juifs. Jusque-là, rien d’étonnant. Leur religion leur interdit de beaucoup marcher le samedi. Alors, le dimanche matin, ils ont tendance à courir. En voilà donc deux qui courent, et à tombeau ouvert. Parce qu’une femme, qui courait aussi, leur a dit que le tombeau est ouvert.
Un des deux hommes court moins vite que l’autre, parce qu’il a le coeur lourd. Depuis jeudi soir, ou plutôt depuis vendredi matin, quand le coq a chanté. Son coeur est lourd de son péché.
L’autre homme, celui qui a le coeur moins lourd, arrive au tombeau le premier. Il voit le tombeau ouvert, vide, les linges bien rangés. Il voit, mais il ne croit pas.
Celui qui a le coeur lourd finit par arriver aussi. Il entre dans le tombeau. L’autre revient. Il voit encore. Le tombeau ouvert, les linges bien rangés. Il voit, mais cette fois, il croit.
En 2019, au cours du Synode sur la jeunesse, le Pape François disait aux nombreux jeunes rassemblés : « Il vit le Christ, notre espérance, et il est la plus belle jeunesse de ce monde… Il vit et il te veut vivant. Il est en toi, il est avec toi et jamais ne t’abandonne. Tu as beau t’éloigner, le Ressuscité est là ». Et nous, à chaque eucharistie, nous chantons : «Il est grand le mystère de la foi. Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire!».
Mais tout cela nous dépasse quelque peu. Pouvons-nous mesurer la largeur et la longueur, la hauteur et le profondeur, l’immensité de l’amour plus fort que la mort ?
Invité : Ralph Schmeder, animateur-chroniqueur à RCF, curé dans l’Unité pastorale de Jupille Grivegnée-Hauteurs.
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