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Jour de Joie RCF - page 4

Émission présentée par Michel Mertens

Chaque semaine, Michel Mertens et ses chroniqueurs vous donnent ou redonnent le goût de la Parole biblique. L'équipe vous propose une méditation biblique sur les textes de la liturgie dominicale. Une méditation actualisée des textes proposés par l’Eglise afin d’en tirer toute la saveur.

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Episodes

  • RCF
    1 juillet 2022

    Commentaire liturgique - 14ème Dimanche du Temps Ordinaire C

    27 min
    Deux thèmes sont évoqués ce jour dans l’évangile : « La moisson est abondante mais les ouvriers peu nombreux » et « Le Règne de Dieu s’est approché de vous ». En fait, il s’agit d’une unique et même annonce : un évènement toujours neuf est en route et vous ne le voyez pas.

    Dès le temps de l’exil d’Israël à Babylone, le prophète Isaïe annonçait cette présence cachée. Alors que le peuple est déporté loin de son pays et dépouillé de tout, le prophète invite à la joie. La présence de Dieu n’est pas liée à des signes religieux extérieurs : même infiniment cachée, elle est en germe. « Réjouissez-vous donc car il est au milieu de vous. »

    Dans la foulée du passage du Livre d’Isaïe, saint Paul poursuit en témoignant qu’il ne peut y avoir de situation humaine qui nous éloigne de la présence de Dieu. Mais, comme l’écrira plus tard saint Jean de la Croix, « Je sais la présence lumineuse de la source … mais c’est de nuit ».

    Quand bien même nous puissions être dépouillés de toute certitude et vivre dans la tourmente, la grâce de Dieu peut se révéler au plus profond du cœur.
    Dans l’Évangile lu ce jour, Jésus désigne et envoie 72 disciples deux par deux en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. Jérusalem n’est plus le centre. Le mouvement de la mission est différent.

    C’était déjà le cas quand Jésus envoya les douze proclamer l’irruption du Royaume de Dieu et faire des guérisons. Mais l’avènement du Royaume ne se mesure pas seulement aux résultats mais s’enracine dans la prière, dans un coeur à coeur avec le maître de la moisson qui agit secrètement.

    Le Royaume de Dieu est là tout près de vous mais vous ne le voyez pas …
    Saint Jean de la Croix, carme au 16ème siècle a écrit cette méditation :

    « Je la connais, la source, elle coule, elle court, mais c'est de nuit.
    Dans la nuit obscure de cette vie, je la connais la source, par la foi, mais c'est de nuit. »
    « Je sais qu'il ne peut y avoir de chose plus belle, que ciel et terre viennent y boire, mais c'est de nuit. »
    « Je sais que c'est un abîme sans fond et que nul ne peut la passer à gué, mais c'est de nuit. »
    « Cette source éternelle est cachée en ce pain vivant pour nous donner la vie, mais c'est de nuit. »
    « De là, elle appelle toutes créatures qui viennent boire de son eau, dans l'ombre, car c'est de nuit. »
    « Cette source vive de mon désir en ce pain de vie je la vois, mais c'est de nuit. »

    Invité : André Penninckx, salésien de Don Bosco, prêtre dans l’Unité Pastorale des 9 Clochers (Donceel-Remicourt) en Hesbaye.
  • RCF
    24 juin 2022

    Commentaire liturgique - 13ème Dimanche du Temps Ordinaire C

    26 min
    Tout dans les 3 lectures de ce jour va nous parler de « liberté ». C’est quoi être libre ?

    La première lecture illustre bien l’enjeu de la liberté dans la façon de répondre à un appel dans l’histoire d’Élie et d’Élisée. « Tu consacreras Élisée, fils de Shafate, comme prophète pour te succéder ». Dans cette simple phrase, on découvre la force libératrice d’appeler quelqu’un par son nom.

    Etre appelé, être choisi, n’est ni servitude ni perte de liberté seulement et seulement si la relation est personnelle. D’où l’importance du nom : « Si je t’appelle par ton nom, alors ta réponse est libre ».

    La seconde lecture parle également de la liberté. Si nous sommes libres aujourd’hui, dit saint Paul, c’est parce que le Christ nous rend libres. Le Christ ayant donné sa vie pour nous, son appel vient chercher en chacun ce qu’il a de plus personnel : notre désir d’aimer et de faire le bien. Car le Christ le premier a montré par sa propre vie qu’Il n’a pas été soumis à une loi mais qu’Il a tout fait par amour.

    L’évangile va nous montrer que « devenir disciple » ce n’est pas un chemin d’héroïsme mais un chemin de sainteté.

    Le héros, c’est celui qui marche seul vers la souffrance et le combat ; le saint, c’est celui qui accompagne son maître qui a tracé pour lui un chemin. Le héros perd sa liberté au profit d’une cause qui le dépasse, le saint trouve sa liberté dans la communion avec un frère qui l’accompagne. Le héros est fasciné par la cause pour laquelle il s’engage, le saint est fasciné par l’ami qui le précède sur la route.

    Dans notre monde sécularisé qui revendique de faire seulement des choix libres, il y une place pour le don de soi. Reconnaissons la part de générosité et de partage qui se manifestent lors de la catastrophe des inondations, de l’afflux des réfugiés …

    Par cet élan, il y a le signe d’une humanisation en marche. Mais peu de nos contemporains ont conscience qu’ils contribuent à hâter la venue du Royaume de Dieu. Cet élan ne serait pas exclusivité d’une réponse chrétienne. La parole « Je te suivrai partout où tu iras » déborde la sphère de la foi chrétienne.

    Invité : André Penninckx, salésien de Don Bosco, prêtre dans l’Unité Pastorale des 9 Clochers (Donceel-Remicourt) en Hesbaye.
  • RCF
    17 juin 2022

    Commentaire liturgique - Dimanche du Saint Sacrement

    28 min
    Ce dimanche, nous allons célébrer le mystère que la Liturgie désigne comme « Le Saint Sacrement ». Cette fête du Saint Sacrement dénommée « Fête-Dieu », a été fondée à Liège au 13ème siècle par Sainte Julienne de Cornillon.

    Nous allons entendre 3 lectures qui illustrent 3 dimensions de ce Pain de Vie :
    La première lecture parle d’un pain d’offrande : offrir le pain en signe de louange au Dieu de la Vie. Le pain est signe que « tout nous vient de Dieu ».
    Si l’offrande du pain est un signe de louange, elle est aussi un rappel que le Christ lui-même a fait offrande, pas seulement du pain et du vin, mais de sa propre vie.

    La deuxième dimension du Pain de Vie est mémorial : non souvenir du passé mais actualisation aujourd’hui. Rappelons-nous ce que nous chantons à chaque eucharistie : « Chaque fois que vous mangez ce pain et buvez ce calice, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne. » Le signe du pain n’est pas un souvenir du passé, mais une réactualisation d’un geste devenu éternel. Le pain que nous accueillons est rappel du geste passé du Christ mais il est « l’avenir de l’homme » car il nous enracine dans l’éternité.

    La troisième dimension du Pain de Vie est le partage. Le pain que nous partageons à chaque eucharistie est une invitation à le partager largement autour de nous.

    Ce jour-là, en plein désert, la foule qui suit Jésus est affamée. Jésus dit à ses disciples : « Donnez-leur vous-même à manger ». En se présentant comme pain de vie, Jésus ne nous offre rien d’autre que de vivre de sa vie en la partageant. Jésus s’est laissé littéralement manger par les hommes et Il veut continuer à être mangé par eux. Mais pour cela, il fait appel à notre audace et à notre générosité.

    Rappelons-nous notre parcours : les trois dimensions du Pain de Vie sont : 1) la Louange : évocation du sacrifice d’Abraham – 2) le mémorial : nous souvenir du don que Jésus a fait de sa propre vie et l’invitation à faire de même – 3) le partage : pas seulement célébrer entre nous, mais porter au monde ce message du partage.

    Louange – Mémorial – Partage : 3 dimensions qui élargissent notre communauté aux dimensions universelles : la louange dilate notre cœur, le mémorial nous enracine dans l’avenir, le partage nous envoie vers les frères.

    Invité : Yves Keumeni, Directeur du Centre Diocésain de Formation et curé de l’Unité Pastorale de Soumagne-Olne-Melen.
  • RCF
    10 juin 2022

    Commentaire liturgique - Dimanche de la Sainte Trinité

    30 min
    Nous célébrons ce jour la fête de la Trinité. Cette expression « Trinité » n’existe ni dans l’Ancien Testament ni dans le Nouveau. Mais ce qui existe dans la tradition biblique, c’est que « Dieu est relation ». Ce qui est présent, c’est que dans le geste créateur de Dieu, il y a une intention très forte : la création au Livre de la Genèse est un geste de la toute-puissance de Dieu qui tire du néant des êtres qui n’existaient pas et qui les engage dans une histoire.

    Le tragique dans la vie de quelqu’un, c’est de penser qu’il est un « être tombé du ciel », c'est-à-dire qu’il n’est pas l’objet d’un désir, qu’il est un fruit du hasard. Ce qui sauve, c’est de découvrir qu’en amont de ma vie, il y a eu un désir de me susciter. Si en amont de moi, il a quelqu’un qui a désiré que j’existe, alors un avenir devient possible.

    Saint Paul, dans son épître aux Romains, explique que l’homme ne peut trouver en lui-même la justification, le sens de sa vie. Notre vie n’a de sens que parce qu’elle est reliée à une autre vie.

    Mais notre liberté demeure, car nous pouvons ne jamais reconnaître le don qui nous a été fait. Ou, à cause de la fragilité humaine, l’intention de celui qui a suscité notre vie peut être soit complètement absente ou non bienveillante. Blessure douloureuse de ne pas avoir été désiré.

    Le mystère de la Trinité est l’invitation à découvrir qu’en dépit de la fragilité humaine, il y a une intention d’amour qui a présidé à notre existence.
    Il est utile de nous rappeler que l’acte créateur est un « geste nuptial » : au sens humain bien sûr d’un acte d’amour, mais aussi au sens divin.

    Le Dieu des Philosophes de Pascal encourage le sceptique à croire en Dieu, puisque si il existe, il y a plus « à gagner » qu’il n'y a à « perdre ». Mais ce Dieu n’est pas le vrai Dieu.

    Le Dieu Trinitaire par contre nous révèle que Dieu est relation : Il ne garde pas sa vie pour Lui mais trouve sens à la partager.

    Vous connaissez certainement l’icône de Andreï Roublev dénommée « Icône de la Trinité ». Au pied d’un arbre, on y voit 3 anges réunis autour d’une table sur laquelle est disposée une coupe. Il s’agit d’une allusion au Livre de la Genèse de la visite chez Abraham de 3 anges sous le chêne de Mambré. Le peintre Roublev veut nous montrer que le mystère de la Trinité est un mystère eucharistique : de la Trinité à l’Eucharistie, et de l’Eucharistie à la Trinité, il y a une relation essentielle, car la Trinité est Amour. Et chaque Eucharistie n’est pas un acte de dévotion, mais la manifestation et l’enracinement de cet Amour Trinitaire au coeur de notre vie.

    Invité : Ralph Schmeder, prêtre dans l’Unité Pastorale de l’Alliance (Jupille-Grivegnée Hauteurs) , animateur-producteur chez RCF.
  • RCF
    3 juin 2022

    Commentaire liturgique - Dimanche de Pentecôte

    29 min
    Trois symboles sont présentés dans ce récit de Pentecôte au Livre des Actes, tandis que les disciples sont rassemblés : le vent – le feu – la parole.

    Le premier terme, c’est soudain un bruit comme un violent coup de vent. Le deuxième terme auquel recourt le texte des Actes pour parler de l’Esprit Saint est celui de feu. Le troisième terme, ces langues de feu les font parler, leur donne de sortir pour prendre la parole.

    L’Esprit est « vent » – « feu » – « parole » …

    Un nouveau né ne sait rien de sa vie passée dans le sein de sa mère, et pourtant il connaît tout de ce qui s’est passé durant ces longs mois de gestation. « Savoir » n’est rien à côté de « connaître ». Tel est bien l’expérience de « naître » à la vie de l’Esprit.

    Saint Paul nous explique que « connaître » la vie de Dieu, c’est nous laisser engendrer par Lui. Ceux qui « osent » appeler Dieu du nom de « Père » - « abba », ceux-là sont vraiment nés de Lui car ils sont « connus » de Lui.

    Lorsqu’un enfant apprend à rouler à vélo, une fois dépassée sa peur de tomber, il va ressentir l’équilibre et ne plus tomber, sauf s’il s’arrête de rouler. Il va ressentir que l’équilibre a été trouvé sans qu’il sache comment.

    Lorsque nous étions enfants, aux séances de catéchisme, les animateurs ou professeurs nous ont enseigné des notions sur la foi. Mais le point de départ de notre accueil de la foi n’est-il pas d’abord dans « la joie de croire » plutôt que dans la « raison de croire » ?

    Et si croire était la découverte de l’équilibre de vie par la joie de croire ?
    L’Esprit Saint est un Esprit d’Amour : si le souffle évoque l’Esprit, son nom véritable est : « agapè », mot grec pour dire l’Amour véritable, la source de toute tendresse. L’Esprit Saint est Celui qui vient restaurer en nous notre capacité d’aimer.

    S’il y a de l’amour vrai, dans nos coeurs, dans nos vies, c’est parce que le Saint- Esprit nous a été donné. L’Esprit Saint, c’est Dieu qui veut demeurer dans nos coeurs, partager notre existence, devenir un avec nous. Il veut nous faire participer à sa propre nature divine, à sa Sagesse qui s’est incarnée, à sa joie et à son amour.

    Un saint orthodoxe, Séraphim de Sarov, a pu dire au 19e s : « Le but de la vie chrétienne, c’est l’acquisition du Saint-Esprit ».

    Invité : Sébastien Belleflamme, chroniqueur pour le Journal Dimanche, professeur et animateur spirituel dans l’Enseignement Secondaire.
  • RCF
    27 mai 2022

    Commentaire liturgique - 7ème Dimanche de Pâques C

    29 min
    Nous venons de célébrer ce 26 mai la fête de l’Ascension. Nous ne sommes pas orphelins du Christ qui nous aurait « abandonnés ». En effet, grâce à la Liturgie, notre chemin de foi se poursuit.

    Trois figures vont nous être présentées : la figure d’Etienne, jeune juif persécuté pour avoir proclamé sa foi en Jésus – la figure de l’apôtre Jean qui annonce que le salut n’est pas pour demain, mais qu’il est là – la figure de Jésus dont nous allons être témoins de son cœur à cœur avec son Père.

    Regardons d’abord Etienne, ce jeune juif lapidé hors des murs de Jérusalem, sous les yeux d’un autre juif, un certain Saul de Tarse. « Rien ne pourrait arrêter la course de l’évangile ? »

    Le message de l’Apocalypse passe en un petit mot très souvent répété : «Je viens bientôt».

    L’Eglise primitive l’a bien compris : la venue de Jésus parmi les hommes a marqué le commencement de « la fin des temps » ; en sa résurrection, le drame de l’histoire est virtuellement joué, la victoire est acquise. Peu importe l’écart entre les deux avènements : l’Eglise primitive proclame que tout désormais est gagné par le Christ.

    Mais notre monde « sécularisé » est-il vraiment conscient de cet accomplissement ?

    L’Ascension ouvre le temps de l’absence de Jésus. Mais cette absence n’est pas abandon, elle est condition d’une nouvelle présence par l’Esprit. Elle ouvre sur un nouveau mode de présence selon la promesse de Jésus.

    L’évangile nous place au coeur de la prière de Jésus. Sa promesse, c’est de prier pour nous, nous qui avons accueilli les paroles de ses apôtres et croyons en lui. Et il insiste auprès de son Père pour que notre unité soit parfaite.
    Croire, ce n’est pas adhérer à une croyance, mais c’est être « bouleversé » de voir combien le Christ a « assumé » sa vie d’homme en totale communion cordiale avec son Père. Il nous invite à faire de même.

    A l’image de Etienne, de Jean, et de Jésus, quelle pourrait être la plus belle réponse de foi que nous pourrions donner?

    Etienne en mourant disait : « Seigneur, reçois mon esprit ». Jean confiait : « Celui qui a soif, qu’il vienne ». Jésus lui-même exprime son amour : « Que l’amour dont Tu m’as aimé soit en eux ». Trois témoignages de foi alors qu’ils sont tous trois en pleine épreuve.

    Un proverbe espagnol dit ceci: « El camino se hace al andar » qui se traduit : « C’est en marchant que se construit le chemin ».

    Marcheur, ce sont tes traces ce chemin, et rien de plus ; Marcheur, il n'y a pas de chemin, le chemin se construit en marchant. En marchant se construit le chemin, et en regardant en arrière on voit la sente que jamais on ne foulera à nouveau. Marcheur, il n'y a pas de chemin, seulement des sillages sur la mer.

    La foi n’est pas « certitudes acquises » donnant des raisons de croire, mais « alliance d’amour ». Et c’est en marchant dans la volonté de croire qu’elle grandit.

    Invité : Sébastien Belleflamme, chroniqueur pour le Journal Dimanche, professeur et animateur spirituel dans l’Enseignement Secondaire.
  • RCF
    20 mai 2022

    Commentaire liturgique - 6ème Dimanche de Pâques C et Ascension

    29 min
    Vous connaissez bien la citation dans l’évangile de Mathieu : « On ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement, les outres se rompent, le vin se répand, et les outres sont perdues; mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le vin et les outres se conservent ».

    Cette citation suggère que la Parole de Jésus doit être accueillie comme un vin nouveau dans un cœur qui est lui aussi nouveau. Pour que la Parole de Dieu puisse croître en nous, il faut quitter les vieilles morales et prescriptions religieuses pour accueillir la nouveauté de l’Esprit.

    Nous le disions plus haut : « Il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves ». Une autre manière de parler, ce serait de dire comme Isaïe (Is 54) : « Elargis l’espace de ta tente, allonge tes cordages, car tu vas éclater ».
    L’Esprit qui nous est promis par le Seigneur est un vin nouveau, une lumière nouvelle. Ce qui est annoncé, c’est que « la Gloire de Dieu qui va illuminer le monde ». Comment en parler ?

    Le vin nouveau … c’est un commandement ancien : «Si quelqu'un m'aime...». Comme toujours, tout est dit en quelques mots simples et profonds chez saint Jean. «Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole...»

    Qu’est ce qui peut faire de cette ancienne Loi un commandement nouveau ?
    Saint Jean suggère une voie : aimer; c’est «garder la Parole» afin que cette Parole fasse son chemin de lumière en nous et illumine toute notre vie. Aimer, c’est laisser la Parole nous transformer, nous engendrer à la Vie.

    Nous allons célébrer ce jeudi prochain l’Ascension. Le temps qui précède la Pentecôte est un temps d’attente, non une passivité mais une gestation : telle une mère qui sent croître la vie en elle, nous sommes invités à déjà « demeurer » dans la présence qui va advenir.

    Le Seigneur qui s’apprête à retourner vers son Père nous a confié sa Parole. Il nous faut la garder en nous, c’est-à-dire, après l’avoir entendue, la sentir croître et vibrer en nous pour que le jour où la promesse qu’elle contient se réalisera, elle nous trouve prêts à l’accueillir.

    Invitée : Myriam Tonus, Laïque Dominicaine, Chroniqueuse dans la presse écrite, accompagnatrice fédérale de sens auprès du Patro.
  • RCF
    13 mai 2022

    Commentaire liturgique - 5ème Dimanche de Pâques C

    28 min
    Lorsque les jours d’un être cher sont comptés, toutes les paroles que l’on entretient avec lui sont chargées de confidences, de mots essentiels. On peut parler d’un échange qui est comme un testament.

    C’est bien ainsi que Jésus parle avec ses disciples lors du dernier repas, et que la communauté relit après la mort-résurrection. Ce qu’il nous disait nous dépassait, mais aujourd’hui nous comprenons.

    Le Testament de Jésus est plus qu’un souvenir. Le Testament de Jésus, c’est sa présence éternelle au milieu de nous. Face à son départ et à sa mort, la tristesse ne sera pas le dernier mot.

    Car Jésus, grâce à son testament livré à ses amis, opère une présence éternelle. L’étincelle allumée par le Christ dans le cœur de ses disciples va devenir incandescence pour l’église à venir. Dans son Livre de l’Apocalypse, l’Apôtre saint Jean va écrire : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes » et « Voici que je fais toutes choses nouvelles ».

    Paradoxe : après Pâques, les lectures nous font revenir au dernier repas du Jeudi Saint. C’est bien l’explication de la genèse des écrits évangéliques : les 4 évangiles ne sont pas une évocation historique, mais ils sont le « Nouveau Testament » : rappel que toutes les paroles et la vie de Jésus doivent être relus à la lumière de la Résurrection.

    Le Testament du Christ à la dernière scène, c’est « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. ». Qu’est ce que cette parole peut signifier ?
    Aimer son prochain, c’est, comme Jésus lui-même l’a fait, réveiller chez l’autre l’étincelle divine qui est en lui, la faire émerger, libérer l’éclat divin, le laisser nous mener au-delà de nous, discerner que chaque âme est une promesse d’éternité, une capacité transformatrice, pas seulement pour elle, mais pour le monde entier.

    Aimer l’autre pour lui-même ne consiste donc pas seulement à le désirer tel qu’il est aujourd’hui, mais tel qu’il pourra être et devenir.

    Invitée : Myriam Tonus, Laïque Dominicaine, Chroniqueuse dans la presse écrite, accompagnatrice fédérale de sens auprès du Patro.
  • RCF
    6 mai 2022

    Commentaire liturgique - 4ème Dimanche de Pâques C

    27 min
    Je ne retiens qu’une image, une seule, de l’évangile de ce dimanche : celle du Bon Pasteur. Si nous accueillons Jésus le Bon Pasteur, nous recevrons de lui la vie éternelle. Mais face au Bon Pasteur, le troupeau des brebis peut se montrer indocile.

    Au Livre des Actes, nous voyons Paul et Barnabé à Antioche de Pisidie. A leur écoute, il y a tantôt l’accueil, tantôt la résistance de nombreux juifs. Paul et Barnabé auraient pu conclure que leur entreprise était ratée. Bien au contraire, ils y ont vu le signe de poursuivre leur mission.

    Dans son exil sur l’île de Patmos, l’Apôtre Jean a pu penser que le message du Christ est perdu. De nombreux convertis aussi bien que Jean lui-même doivent traverser ce qu’ils désignent comme « la grande épreuve ».

    La résistance du monde au message du Bon Pasteur sera-t-elle le dernier mot ou bien sera-ce un appel adressé aux messagers du Christ à remettre leur confiance dans l’Unique Pasteur seul capable de toucher les cœurs ?

    Au Livre des Actes des Apôtres en 1ère Lecture, nous avons vu l’Apôtre Paul confronté à la résistance au message du Christ. Mis c’est le même apôtre Paul qui écrit à la fin de sa vie, dans son épître aux Romains : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Oui, j'en ai l'assurance, ni la mort,ni la vie, ni le présent ni l'avenir, rien, aucune créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus-Christ Notre Seigneur » (Romains 8, 39).

    La vocation de tous les pasteurs, autant que celle de tout chrétien, repose sur la confiance en l’Unique Pasteur : le Christ.

    L’image de l’agneau de notre parabole est bien sûr symbole de proximité, de confiance, de liberté, d’une certaine connivence, car les brebis connaissent la voix du pasteur.

    Mais cette confiance au Bon Pasteur n’est pas invitation à rester blottis dans un enclos bien protégé, mais plutôt à aller vers les grands espaces, vers les verts pâturages du monde.

    Invité : Laurent Verpoorten, Licencié en communication et agrégé de philosophie, animateur-producteur à RCF-Liège.
  • RCF
    29 avril 2022

    Commentaire liturgique - 3ème Dimanche de Pâques C

    30 min
    Le matin de la Résurrection, Jésus se manifeste en Galilée à ses disciples en train de pécher sur le lac. Deux apôtres sont spécialement cités dans cet épisode de la pèche miraculeuse : ce sont Pierre et Jean.

    Nous allons retrouver Pierre plus tard dans sa nouvelle mission d’annoncer la Parole. C’est au Livre des Actes des Apôtres : il y est dit que Pierre est plein d’audace pour annoncer en plein Jérusalem juive le message du Christ ressuscité. Cela lui coûtera plus tard la vie quand il montera jusqu’à Rome pour témoigner.

    Nous évoquions la pèche miraculeuse où Pierre et Jean reconnaissent le ressuscité. Plus tard Jean, déporté par les Romains en exil sur l’île de Patmos, va être appelé à témoigner du Ressuscité. Mais c’est d’une vision dont il se fait le témoin, rédigeant ses écrits dénommés « Apocalypse » qui signifie « dévoilement ».

    Si les premiers chrétiens sont persécutés, ils trouvent leur force grâce à des témoins qui, comme l’apôtre Jean bien que devenu vieux et exilé, évoquent que le ressuscité continue à manifester sa présence.

    Après la mort de Jésus, les disciples s’en seraient retournés à leur ancienne vie ? Ces trois années avec Jésus ne seraient qu’une parenthèse refermée tragiquement ? Et pourtant des femmes ont dit qu’elles l’auraient vu ressuscité, deux disciples ont même couru au tombeau, mais le tombeau était vide.

    Dans l’incertitude où ils se trouvent, les disciples décident de reprendre la vie d’avant. Mais leur vie de pécheur peut-elle vraiment reprendre comme avant ?
    Il y a un geste inscrit définitivement dans leur mémoire : celui du repas partagé.

    Lorsque Dieu se manifeste aux apôtres après la pêche miraculeuse, ceux-ci n’osent lui parler. Cet effroi qui les saisit n’est pas une frayeur mais un déploiement de tout l’être devant un si grand mystère : « Qui suis-je Seigneur pour que tu te manifestes ainsi à moi ? »

    Invité : Laurent Verpoorten, Licencié en communication et agrégé de philosophie, animateur-producteur à RCF-Liège.
  • RCF
    22 avril 2022

    Commentaire liturgique - 2ème Dimanche de Pâques

    30 min
    Ce deuxième dimanche après Pâques est désigné par le Pape François le « Dimanche de la Divine Miséricorde ».

    La miséricorde, ce n’est pas la compassion qui risque d’être condescendance. La miséricorde, c’est le cœur qui vibre au diapason du cœur de l’autre car l’autre est de la même chair que moi, il est comme une autre branche rattachée au même tronc de l’arbre, c’est la même sève qui traverse nos veines.

    Ecoutons le Livre des Actes des Apôtres : « tous les croyants avaient un même cœur car ils étaient attachés au même Seigneur ». Une même miséricorde circule entre tous, riches ou pauvres, malades ou bien portants.
    Croire en la résurrection, ce n’est pas adhérer à une croyance, c’est «vivre en ressuscité».

    Saint Jean, dans son exil sur l’île de Patmos, explique que le message de la résurrection n’est pas une doctrine que l’on enseigne, à laquelle on adhère. Il témoigne que le message de la résurrection, c’est le messager lui-même : le donateur est plus grand que le don qu’il nous fait. En résumé : croire en la résurrection, c’est accueillir le ressuscité.

    Durant le Triduum pascal l’Église célèbre la Passion, la mort et le premier dimanche de Pâques, la Résurrection du Seigneur. Le Deuxième Dimanche de Pâques, dans la liturgie de l’Église, les oraisons de la messe ainsi que les lectures exaltent la miséricorde infinie de Dieu.

    L’Évangile nous invite ce jour-là à contempler avec saint Thomas les pieds, les mains et le côté transpercé de Jésus, témoignages de la gravité du péché qui a transpercé le Christ, de notre péché qui continue à Le transpercer, mais aussi et surtout de son Amour Miséricordieux qui est plus fort que la mort, qui a vaincu la mort et le péché du monde, chacun de nos péchés a été porté et pardonné par le Christ Crucifié et Ressuscité.

    L’expérience de Thomas est notre difficulté à croire à nous aussi. Le récit historique de la vie du Christ et les souffrances de sa passion attestent que son témoignage est exemplaire et digne de foi : cet homme Jésus a été jusqu’au bout de sa mission.

    Jean d’Ormesson, écrivain et journaliste français, né en 1925 et décédé en décembre 2017, a écrit ceci :.«Jamais personne ne pourra prouver l’existence de Dieu ni sa non existence. Prétendre posséder la preuve de son existence ou de sa non existence conduit au fanatisme et au sectarisme. Néanmoins, pour moi, croire en son existence change complètement le sens de ma vie. »
    C’est bien l’expérience de Thomas qui ose poser la question « Si je ne peux toucher, je ne croirai pas ». Nous sommes comme Thomas devant une question.

    Jean d’Ormesson ajoute : « Ma foi m'interdit de croire que la preuve de l'existence de Dieu puisse jamais être apportée. Mon Dieu n'est pas objet de vérification, il est sujet d'amour. Ma foi n'est pas savoir, elle est acquiescement.» Tel est le sens de la « fête de la miséricorde ».

    Invité : Laurent Verpoorten, Licencié en communication et agrégé de philosophie, animateur-producteur à RCF-Liège.
  • RCF
    15 avril 2022

    Commentaire liturgique - Jour de Pâques

    30 min
    Pourquoi chaque année réentendre les mêmes récits à Pâques ?

    L’extrait du Livre des Actes des Apôtres que nous entendrons ce dimanche nous rappelle combien est étrange le fossé entre la vie de cet homme Jésus qui a partagé notre vie « en faisant le bien et en guérissant les malades », et la réponse de Dieu qui l’a élevé auprès de Lui. En effet « Ressusciter » signifie « être élevé ».

    Par la résurrection, Dieu manifeste combien l’abaissement de Jésus dans la passion et la mort ne pouvait avoir le dernier mot. Dieu a « élevé » son Fils en le ressuscitant.

    Pourquoi disons-nous que c’est la mort de Jésus qui nous sauve de la mort et du péché ? Tout dans les lectures nous rappelle que nous sommes sauvés par la vie de Jésus et par sa résurrection. La foi en la résurrection est cruciale pour nous.

    Parenthèse : le mot « crucial » vient du mot « croix ». La foi en la Résurrection est cruciale. Mais elle ne gomme pas que le chemin de la Résurrection est passé par la croix.

    Osons-nous croire que nous « ressusciterons avec Lui » ?
    C’est dimanche. Deux hommes courent, deux Juifs. Jusque-là, rien d’étonnant. Leur religion leur interdit de beaucoup marcher le samedi. Alors, le dimanche matin, ils ont tendance à courir. En voilà donc deux qui courent, et à tombeau ouvert. Parce qu’une femme, qui courait aussi, leur a dit que le tombeau est ouvert.

    Un des deux hommes court moins vite que l’autre, parce qu’il a le coeur lourd. Depuis jeudi soir, ou plutôt depuis vendredi matin, quand le coq a chanté. Son coeur est lourd de son péché.

    L’autre homme, celui qui a le coeur moins lourd, arrive au tombeau le premier. Il voit le tombeau ouvert, vide, les linges bien rangés. Il voit, mais il ne croit pas.

    Celui qui a le coeur lourd finit par arriver aussi. Il entre dans le tombeau. L’autre revient. Il voit encore. Le tombeau ouvert, les linges bien rangés. Il voit, mais cette fois, il croit.

    En 2019, au cours du Synode sur la jeunesse, le Pape François disait aux nombreux jeunes rassemblés : « Il vit le Christ, notre espérance, et il est la plus belle jeunesse de ce monde… Il vit et il te veut vivant. Il est en toi, il est avec toi et jamais ne t’abandonne. Tu as beau t’éloigner, le Ressuscité est là ». Et nous, à chaque eucharistie, nous chantons : «Il est grand le mystère de la foi. Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire!».

    Mais tout cela nous dépasse quelque peu. Pouvons-nous mesurer la largeur et la longueur, la hauteur et le profondeur, l’immensité de l’amour plus fort que la mort ?

    Invité : Ralph Schmeder, animateur-chroniqueur à RCF, curé dans l’Unité pastorale de Jupille Grivegnée-Hauteurs.
  • RCF
    8 avril 2022

    Commentaire liturgique - Dimanche des Rameaux

    30 min
    Tout au long du Carême, avons-nous suivi Jésus sur le chemin qui le mène vers la croix et la résurrection. Avec le dimanche des Rameaux et de la passion, nous entrons dans la dernière ligne droite de cette montée vers Jérusalem, vers la réalisation finale du plan de Dieu, vers « l'heure ». C’est une étape courte, quelques jours rapides et décisifs ; c’est la rude montée vers la croix. La liturgie de ce dimanche commence par l’écoute (la lecture) d’un extrait de l’évangile de Luc, qui raconte l’entrée triomphale de Jésus dans la ville sainte.

    Ce Roi-Messie, accueilli avec joie à l’entrée de Jérusalem nous est maintenant présenté sous les traits d’un serviteur par le prophète Isaïe. Son livre contient en effet quatre poèmes étranges appelés « chants du serviteur de Yahvé », parce qu’il y est question d'un serviteur de Dieu. Très tôt, l’église a vu en ce serviteur le Messie, un messie souffrant, assez différent du messie triomphant qu'attendaient les Juifs. Un Christ Souffrant qui devient un exemple pour le chrétien éprouvé. Nous lisons aujourd'hui le troisième poème. Écoutons le Christ lui-même nous parler.

    Dans sa lettre aux Philippiens, St Paul emploie une expression qui prend tout sons sens lors de la Passion, c’est l’expression « kénose », tirée du grec « kenosis », qui signifie « vide » « dépouillé ». Le dépouillement de Jésus commence avec l’incarnation et est poussée à l’extrême dans la Passion. Quand Dieu vient partager la condition humaine, Il ne perd pas ses attributs divins, mais Il se dépouille pour être semblable aux hommes. Écoutons Saint Paul nous le redire.

    En ce dimanche des rameaux de l’année C, nous écoutons la lecture de la passion selon St Luc. Un texte passionnant et toujours actuel qui, à chaque fois qu’on l’écoute, suscite des émotions chez l’auditeur.

    Une originalité est à retenir dans cette « passion selon saint Luc » : l’évangéliste s’adresse non à des juifs, mais à des non croyants. Disciple de saint Paul, Luc tâche de faire comprendre l’immense miséricorde qui descend sur le monde au travers de la passion de Jésus. Luc perçoit la passion de Jésus comme une voie dans laquelle les disciples s'engagent à la suite de leur maître et présente Jésus comme le Serviteur Souffrant d'Isaïe.

    Des textes de ce dimanche, vous l’avez dit, on retiendra entre autres l'obéissance de Jésus à son Père, une obéissance jusqu'à la mort sur une croix.

    Le mot « obéissance » ne signifie pas « servilité », il renvoie plutôt à la disposition à écouter, à accueillir ce qui est dit. Jésus a donc écouté son Père qui lui confiait la mission de sauver l’humanité.

    Mais le fait pour Jésus d’obéir jusqu’à la mort sur la croix ne signifie pas qu’il exalte la souffrance, car la souffrance n’a pas de sens pour elle-même. Ce qui donne du sens à la souffrance, c’est l’espace de communion qu’elle ouvre dans le coeur qui est désencombré, dépouillé par l’épreuve.

    Invité : Yves Keumeny, Directeur du Centre Diocésain de Formation et curé de l’Unité Pastorale de Soumagne-Olne-Melen.
  • RCF
    1 avril 2022

    Commentaire liturgique - 5ème Dimanche de Carême

    29 min
    Les lectures de ce jour vont nous parler abondamment de chemins nouveaux que Dieu a ouvert aux hommes. Tout commence avec la traversée de la Mer Rouge « où Dieu fit un chemin dans la mer » comme va le rappeler Isaïe.. Il y aura aussi l’aveu de saint Paul que Dieu a fait de lui un homme nouveau. Et enfin l’épisode de la femme adultère à qui Jésus ouvre une nouvelle raison de vivre.

    Ecoutons le Livre d’Isaïe qui annonce de la part de Dieu : « Je vais faire passer un chemin dans le désert ».

    Saint Paul parle aussi d’un chemin dans le désert … mais cette fois-ci c’est pour témoigner de ce que Dieu a fait de lui : de Saul persécuteur des chrétiens, le désormais appelé Paul sera une homme nouveau. Mais cet attachement de Paul au Christ n’est point sujet de fierté. C’est l’appel qui fait le disciple et pas les mérites.

    Que connaissons-nous de cette femme dont va nous parler l’évangile ? Son âge, son nom, son visage ? Non : nous n'en savons rien. Elle a été surprise en flagrant délit d'adultère, voilà tout. Elle est le type même de la « femme-objet ». Objet de convoitise, puis objet de mépris, elle devient objet qui va servir à régler une vilaine querelle entre pharisiens et Jésus. On ne lui adresse pas la parole. Tout se passe par-dessus son dos. Elle est comme déjà morte. Le seul intérêt qu'elle présente, c'est qu'on puisse, à travers elle, piéger Jésus.
    Mais Jésus s’abaisse, et écrit sur le sable. Qu’écrit-il ? Nul ne le saura jamais, saut Lui Jésus … et la femme que l’on accuse.

    « Va, désormais ne pèche plus » C’est un mot de résurrection. Un mot qui remet debout, qui trace un chemin, qui ouvre un avenir, qui envoie vers un bonheur exigeant. « Parce que j'aurai fait couler de l'eau dans le désert, des fleuves dans les lieux arides » , disait Isaïe. Et saint Paul : « Oubliant ce qui est en arrière, tendu vers l’avenir, je cours vers le but ». Nous avons chanté avec le psaume : « Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie. »

    Et si le Carême n’était pas le temps des privations, mais celui du renouveau de notre cœur? Car la lumière de la Résurrection commence là où nous nous laissons regarder par la miséricorde de Dieu.

    Invité : Abbé Armand Beauduin, Chanoine à la Cathédrale, professeur de théologie à l’ISCP à Liège où il enseigna l’exégèse de l’Ancien Testament, et également de 1990 à 2004 responsable du SEGEC Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique en Communauté française.
  • RCF
    25 mars 2022

    Commentaire liturgique - 4ème Dimanche de Carême

    29 min
    La couleur de cette liturgie est marquée par la lumineuse parabole de l’enfant prodigue. Mais si tout commençait avec une autre parabole, celle du Père Prodigue ? Car le héros de la parabole ne serait-il pas ce Père qui ne retire pas sa promesse ?

    Tout commence avec l’épisode de la sortie d’Egypte et la traversée du désert. Nous allons faire mémoire avec Josué des bienfaits que le Seigneur a fait à son peuple : au désert, Dieu a donné « sans compter » la manne qui a accompagné les fils d’Israël.

    L’extrait de l’épître de saint Paul aux Corinthiens pourrait se résumer en une phrase : « Au nom du Christ, nous vous en supplions, laissez-vous réconcilier avec Dieu. »

    Dans le cœur de l’homme, il y a deux tentations : soit l’orgueil qui est excès de fierté, soit le découragement qui est dépréciation de soi. Ces deux extrêmes traduisent une forme d’incertitude d’être aimé et reconnu.

    Paul insiste très fortement : « Nous vous le demandons au nom du Christ, laissez-vous aimer par Lui … Car en Lui nous devenons justes ». Là est notre certitude, et donc notre force.

    Tel Père, tel Fils ! On ne peut pas en dire autant des deux fils de la parabole. Regardons-les. L'aîné entretient une relation totalement fausse, tant avec son père que son frère. Du père, il parle comme d'un patron : « Il y a tant d'années que je suis à ton service ! » Et du plus jeune, il dit qu’il n'est plus son frère : « Ton fils que voilà », dit-il à son père. Quant au cadet, ce n'est pas mieux. En réclamant sa part d'héritage du vivant même de son père, il agit comme si pour lui son père était déjà mort.

    En ce jour du 25 mars, nous célébrons l’Annonciation : l’ange Gabriel vient trouver Marie, jeune fille en Israël, pour lui annoncer qu’elle va devenir la Mère du Sauveur.

    L’Annonciation à la Vierge Marie est d’abord fête de l’Incarnation : Dieu commence en Marie sa vie humaine qui conduira Jésus jusqu’à la Croix et la Résurrection, jusqu’à la Gloire de Dieu.

    En sa décision de s’incarner, Dieu prend tous les risques, et il associe l’humanité à sa « folie d’amour ». Comme nous l’avons suggéré, Dieu est « prodigue » car il « fait des folies avec les hommes ».

    Invité : Sébastien BELLEFLAMME, chroniqueur pour le Journal Dimanche, initiateur de projets pastoraux et interreligieux auprès des jeunes.
  • RCF
    18 mars 2022

    Commentaire liturgique - 3ème Dimanche de Carême

    30 min
    Lors de son séjour en Egypte, Moïse était un familier du pharaon. Mais une solidarité plus grande le rappelle auprès des ses frères esclaves. Un choix qui coûte : être fidèle à ses frères au risque de perdre ses privilèges de prince d’Egypte.

    Quelle force va-t-il trouver pour préférer la solidarité avec ses frères?
    Moïse va se mettre sous le regard de Dieu qui va lui redire au « buisson ardent » : « Comme je l’ai fait pour vous, tu es appelé à aimer, à porter des fruits d’amour ».

    Lors de l’épisode du buisson ardent, Dieu invite Moïse à retirer ses sandales, car dit-il, « ce lieu où tu te tiens est une terre sainte ». Ce geste montre que la rencontre avec Dieu peut bouleverser notre vie jusqu’à nous dépouiller de nous-même.

    Telle fut l’expérience de nombreux grands spirituels dans l’histoire de l’église.
    Mère Térésa disait : « Si nous sommes pleins de nous-même, Dieu ne peut nous remplir, car Dieu lui-même ne peut remplir ce qui est plein. Voilà pourquoi nous avons besoin du pardon : nous nous vidons, et Dieu nous remplit de lui-même ».

    Dix-huit galiléens vivaient à côté de la fontaine de Siloé à Jérusalem. Mais ils sont morts brutalement. Etaient-ils « plus » grands pécheurs que les autres ? Non. Jésus le dit et le répète.

    Cette représentation d’un Dieu qui punit l’homme coupable, d’un Dieu qui n’offre pas de pardon, on dirait bien qu’elle nous colle à la peau. Or, tel est le plan de Dieu sur l’humanité : l’homme est appelé, comme une vigne féconde, à porter des fruits d’amour.

    Une certaine vision de Dieu est tout simplement mortifère : celle qui prétend que Dieu récompense selon nos mérites et punit selon nos fautes. Rappelons-nous le buisson ardent : on ne met pas la main sur Dieu.

    Dès que Moïse rencontrera ses frères, les fils d’Israël, et leur annoncera ce qu’il a appris au buisson ardent, une nouveauté est proposée : ce peuple d’esclaves va reconnaître sa pauvreté. L’enjeu spirituel : reconnaître notre véritable argile de sainteté.

    Alors Dieu pourra venir, comme celui qui fait émerger l’authentique «être là» de ce ramassis de gens sans autre existence que celle qu’on leur impose. Alors Dieu invitera à devenir vigne féconde qui offre ses fruits pour une fête qui ne connaîtra pas de fin.

    Invité : Sébastien BELLEFLAMME, chroniqueur pour le Journal Dimanche, initiateur de projets pastoraux et interreligieux auprès des jeunes.
  • RCF
    11 mars 2022

    Commentaire liturgique - 2ème Dimanche de Carême

    29 min
    Tout au long des lectures de ce jour, il y a un fil d’or qui circule : c’est la bonté extrême de Dieu à laquelle répond la confiance de l'homme. Un alliance va être scellée entre Dieu est les hommes.

    Ecoutons l’évocation du sacrifice d’Abraham. Au cours de ce sacrifice, Abraham s’endort. C’est comme au matin du monde : le sommeil tombe sur Adam et Dieu prend l’initiative. Ce n’est pas le sacrifice qui fait plier Dieu mais sa fidélité pour l’humanité, car Lui seul tient sa promesse.

    Le verset du psaume disait : « Espère le Seigneur, sois fort et prends courage, espère le Seigneur ».

    Avec saint Paul, nous allons entendre qu’il nous faut creuser aussi notre espérance : «Je verrai la bonté du Seigneur...». Ce temps de Carême n’est pas le temps du sacrifice, mais celui de creuser notre désir de Dieu.
    Le deuxième dimanche de Carême nous donne chaque fois l’évocation de la Transfiguration de Jésus sur la montagne.

    Au moment de la prière de Jésus sur la montagne, les trois apôtres sont eux aussi «accablés de sommeil», comme nous l’avons entendu pour Abraham, de ce sommeil qui indique l’action de Dieu. A leur réveil, Dieu leur révèle le mystère de son Fils transfiguré.

    La montagne qui nous fait penser au Sinaï ou à l’Horeb. Nous sommes moins étonnés, du coup, de la présence de Moïse et Elie aux côtés de Jésus.
    Pierre, hébété devant le visage transfiguré de Jésus, aurait voulu s’installer là pour toujours : « Maître, il est heureux que nous soyons ici; dressons trois tentes... » Mais Luc dit bien que « Pierre ne savait pas ce qu’il disait. »

    Il n’est pas question de se mettre à l’écart du monde et de ses problèmes. Car c’est dans notre quotidien que nous avons à vivre la transfiguration. Jour après jour, nous marchons vers la transformation de l’humanité tout entière dans le Fils Unique. Comme le disait saint Paul : «Nous sommes citoyens des cieux».

    Invité : Sébastien BELLEFLAMME, chroniqueur pour le Journal Dimanche, initiateur de projets pastoraux et interreligieux auprès des jeunes.
  • RCF
    4 mars 2022

    Commentaire liturgique - 1er Dimanche de Carême

    29 min
    Avec la célébration du mercredi des cendres, nous sommes entrés en Carême. Et ce dimanche il nous est rappelé que notre cheminement d’hommes et de femmes est une invitation à marcher sous le regard de Dieu. « Souviens-toi » nous dit le texte du Deutéronome.

    Notre vie, si elle est un cadeau reçu, est aussi une invitation à faire mémoire du donateur : « Ce que tu es aujourd’hui, c’est parce qu’un autre a un projet sur toi. Souviens-toi. »

    Nous avons entendu au Livre du Deutéronome la parole « Souviens-toi ». La Parole de Dieu n’est pas un texte du passé, n’est pas qu’un document historique pour nous instruire.

    La Parole de Dieu est « comme une brise légère » nous rappelait l’épisode d’Elie au désert. Elle est un murmure au creux du coeur, une présence qui habite notre solitude, une amitié qui marche avec nous.

    En ce temps de Carême, nous sommes invités à l’écouter et à la méditer.
    Placé à l’entrée du Carême, l’épisode évangélique selon saint Luc évoque les tentations du Christ au désert.

    Ce qui est frappant dans les tentations, c’est que le tentateur met en avant un Dieu qui viendrait combler le besoin humain élémentaire, un Dieu qui vient à la rencontre des besoins de sécurité, d’assurance, de tranquillisation, un Dieu disponible que l’on va pouvoir mettre de son côté, mettre à son service.

    Que de fois n’entend-on pas cette plainte : mais si Dieu existait, il ne permettrait pas ceci ou cela, il interviendrait, Il ferait cesser ... Qu’en est-il de nos images de Dieu ?

    Temps du Carême : temps de privation ou temps de plénitude ? Le Carême est un chemin de crête car il nous fait marcher entre deux mondes : celui des besoins que l’on cherche à combler ou celui de l’attention renouvelée à l’essentiel. Pas simple car il nous faut choisir : ce qui nous distrait ou ce qui nous fera vivre.

    C’est chacun qui est invité à répondre en réinventant sa propre vie.

    Invité : Sébastien BELLEFLAMME - Chroniqueur pour le Journal Dimanche. Initiateur de projets pastoraux et interreligieux auprès des jeunes.
  • RCF
    25 février 2022

    Commentaire liturgique - 8ème Dimanche du Temps Ordinaire

    30 min
    Aujourd’hui, Jésus se tient devant nous comme la voix de la sagesse, le maître qui nous donne et nous explique la parole du Père. Il ne nous juge pas selon l’apparence, mais selon nos actes.

    Dans la première lecture, Ben Sirac le sage nous apprend que la parole révèle la valeur d’une personne : « On juge l’homme en le faisant parler ».
    Dans le ch. 15 de la première lettre aux corinthiens, Paul fait un long exposé sur la résurrection. Dans le commentaire du 5è dimanche on rappelait déjà les circonstances qui ont poussé l’apôtre à faire cet enseignement, qui est en effet une mise au point par rapport aux doutes émis par les corinthiens sur la résurrection des morts.

    Au chapitre 8 de l’évangile de saint Jean, il est écrit : « On amena à Jésus une femme qui avait été prise en flagrant délit d’adultère ». Jésus répondit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre. » Ils se retirèrent l’un après l’autre, laissant Jésus seul avec la femme.
    Avant d’interroger ou de juger l’autre sur sa vie, il conviendrait que nous puissions faire l’aveu que nous sommes d’abord des quémandeurs de miséricorde, non à cause d’une quelconque faute, mais parce que nous sommes tous débiteurs de la grâce.

    En résumant : nous avons entendu trois lectures.
    « C’est le fruit qui manifeste la qualité de l’arbre » méditait Sirac le Sage.
    « Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire » proclamait saint Paul.
    « L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur » terminait l’évangéliste Luc.

    Avec ces 3 lectures, nous pouvons annoncer : « Oui, la Parole de Dieu est une Bonne Nouvelle ». Il y a en effet un message fort qui témoigne positivement, qui nous rappelle que « La Parole est l’avenir de l’homme ». Réjouissons-nous de l’entendre au long des jours pour réveiller notre vigilance et notre écoute.

    Invité : Yves Keumeny, Directeur du Centre Diocésain de Formation et curé de l’Unité Pastorale de Soumagne-Olne-Melen.
  • RCF
    18 février 2022

    Commentaire liturgique - 7ème Dimanche du Temps Ordinaire

    29 min
    La méditation de ce dimanche nous invite à vivre nos relations humaines dans l’amour selon la miséricorde divine « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ».

    Aujourd’hui, Dieu nous appelle à agir pour le bien et à refuser toute vengeance. En effet la vengeance ne résout rien puisqu’elle enferme les deux protagonistes dans une spirale mortifère. Comment sortir de cette spirale ?

    Saint Paul va nous parler en termes imagés du combat que doit mener l’homme pour accéder à sa pleine humanité. Il suggère que ce processus d’humanisation est un long cheminement pour accéder la dignité d’homme : on ne naît pas homme … on le devient.

    Dans notre monde sécularisé, il arrive bien souvent de constater que « l’amour n’est pas aimé ». Et si le comportement du chrétien ne se résumait pas à un effort pour « tout supporter » mais plutôt comme la reconnaissance que chacun, chacune, nous avons à faire mémoire que « en tout temps et en tout lieu, Dieu le premier nous a fait miséricorde ».

    Un moine bénédiction de Madagascar a écrit ceci :

    Pour apprendre à aimer l’autre, et même l’ennemi, il nous faut apprendre à le juger à partir de ce que Dieu a déjà accompli, que ce soit pour moi ou que ce soit pour lui.
    Notre regard sur l’autre change dès que nous l’enracinons dans ce que le Seigneur a fait pour moi et pour lui. On peut également comprendre ainsi l’invitation à être miséricordieux comme le Père. Quand on reconnaît la miséricorde que Dieu nous accorde, on peut l’exercer envers les autres. Telle sera aussi notre récompense : Dieu rendra parfaits ces petits gestes de miséricorde que nous commençons à poser, en les menant à la plénitude de son amour.

    Invité : Abbé Armand Beauduin, Chanoine à la Cathédrale, professeur d’exégèse de l’Ancien Testament à l’ISCP à Liège, et également de 1990 à 2004 responsable du SEGEC Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique en Communauté française.

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