15 octobre 2023
Evangile du 15 octobre David BUICK
Dans cette parabole, Jésus reprend des images que nous retrouvons dans plusieurs de ses récits : un roi, qui envoie des serviteurs, avec un message de sa part : ceux-ci sont mal reçus par les destinataires, tués même dans certains cas. Cette réaction est d’autant plus extrême ici parce que le message est a priori une bonne nouvelle : une invitation à un grand mariage.
Ainsi revient un thème récurrent dans la Bible : l’inattention du peuple de Dieu, voire leur hostilité, face aux messagers de Dieu que sont ses prophètes. Dans ce récit ce thème est adossé à une autre image répandue dans le Nouveau Testament, celle d’une grande fête de mariage qui évoque la fin des temps et l’advenue du règne de Dieu. En croisant les deux thèmes, Jésus montre l’ironie de la situation : que ce soit dans l’indifférence ou par l’hostilité, en rejetant le message qui leur est adressé par Dieu les gens ne profitent pas de quelque chose de merveilleux. Les indifférents pensent sans doute être mieux en allant « l’un à son champ, l’autre à son commerce » (v5) ; les violents pensent certainement qu’en empoignant, maltraitant et tuant les serviteurs du roi ils vivront tranquilles. En réalité, tous font fausse route en boudant la fête.
Cette histoire est donc un avertissement solennel vis-à-vis de celui ou de celle qui s’imagine inscrit d’office sur la liste d’invités de Dieu : ce sont eux qui passent à côté de la fête faute de l’avoir discernée dans le message que Dieu leur envoie.
Ici, le malheur des uns fait le bonheur des autres, car c’est à ce moment-là que le roi envoie les invitations à tout un chacun, « les mauvais comme les bons » (v10). Ainsi Jésus rappelle la grâce de Dieu qui ne fait pas de considération de personnes et qui s’étend librement à tous – et donc à nous.
Toutefois, cet évangile termine la parabole par un épilogue que l’on ne retrouve pas dans le récit parallèle en Luc : l’un des invités de dernière minute n’a pas respecté le dress code ; il ne met pas un habit de noces, et se fait donc éjecter sur le champ. Que penser de ce retournement inattendu ? Comme le théologien Dietrich Bonhoeffer l’a dit, « la grâce est gratuite, mais pas bon marché ». Elle nous est offerte non pas pour que nous en abusions mais pour que nous adaptions notre pensée et notre comportement à ce nouvel environnement de fête qui nous accueille et nous bénit.
Droits image: Temps Spirituel