Les voies de la paixA l'occasion de deux aniversaires historiques, Vianney Lecointre nous invite à réfléchir sur les voies de la paix;
"La Paix est notre bien le plus précieux. Sans elle, aucune activité humaine ne peut porter de fruit. C’est pourquoi, dans la liturgie, nous implorons Dieu qu’il nous délivre de tout mal et donne la Paix à notre temps, qu’il donne la Paix aux hommes pour que la Joie du ciel règne sur la terre et nous nous donnons aussi mutuellement la Paix du Christ, à la messe juste avant la fraction du pain et la communion.
Nous fêtons ces temps-ci deux anniversaires : les 60 ans du Concile Vatican II qui s’est ouvert le 11 octobre 1962, et, aujourd’hui même, les 60 ans du début de la crise des missiles de Cuba qui s’est étendue du 14 au 28 octobre 1962. Elle a terrifié le monde, le temps que le dirigeant soviétique Nikita Krouchtchev ne donne l’ordre, sous la pression des Etats-Unis, de démanteler le site des lance-missiles qui étaient pointés vers eux.
Depuis, ni la guerre, ni la menace nucléaire n’ont vraiment disparu, malheureusement, mais celle-ci revient au premier plan de l’actualité. Vladimir Poutine s’est dit, on le sait, prêt à utiliser « tous les moyens » de son arsenal pour se défendre. Et on sait qu’il a jusqu’à présent mis toutes ses menaces à exécution, même les plus improbables. De fait, Joe Biden, le président américain, a mis en garde la semaine dernière contre un « risque d’apocalypse ».
La peur n’est sans doute, de toute façon, pas bonne conseillère, mais je nous trouve collectivement plutôt tranquilles par rapport à cette situation, alors que l’opinion publique s’était pourtant facilement affolée avec le risque de pandémie, il n’y a pas si longtemps.
Comme si nous étions touchés par ce qui peut nous atteindre éventuellement dans notre chair, mais que nous peinions à prendre la mesure des grands dangers qui pèsent sur l’humanité, parmi lesquels se trouvent aussi le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité. Est-ce du déni ou est-ce de l’accoutumance ?
Et pourtant, voilà que nous sommes confrontés directement au défi de la Paix.
Saluons le courage des Ukrainiens car le renoncement à la liberté ne peut être une réponse face aux attitudes destructrices de la tyrannie. Le pape François a appelé à tirer les leçons de l’Histoire pour choisir des voies pacifiques, étant entendu, je pense, que ce ne sont ni les accords de Munich en 1938 qui ont arrêté Hitler, ni les mouvements pacifistes des années 1980 qui ont fait tomber la dictature soviétique. Une mobilisation collective pour la Paix est nécessaire, sans faiblesse, s’appuyant aussi sur la résistance des esprits, du type de celle qui a été saluée par le Prix Nobel de la Paix 2022 attribué notamment à des organisations dissidentes russes et bélarusses. Et je crois, en effet, que nous pouvons prier le Seigneur pour qu’il nous vienne en aide pour trouver les voies de la Paix."