Une année nouvelle ! Une chance pour être une invitation à regarder l’horizon en ne le mettant pas sous surveillance par pessimisme ou à raison de ces déterminismes qui en brisent la lumière.
Quelle lumière ? La liberté, un appel à construire, à créer.
Thérèse d’Avila disait qu’elle n’avait fait que commencer et que ceux qui suivront devraient apprendre à commencer. L’expression est juste pour ne point se laisser enfermer dans des certitudes qui restreignent les espaces de vie, laissant des angles morts habités par des mots destructeurs : rien de nouveau sous le soleil, tous pareils, quand il n’est pas ajouté des qualificatifs plus dommageables encore.
Etre libre, c’est faire du neuf.
Ce neuf confère aux convictions qui nous habitent, une place privilégiée. N’est-ce pas cela l’espoir, plus encore l’espérance, loin d’être une projection du futur mais le « ici et maintenant » de ce que nous croyons comme meilleur.
René Char disait : « va vers ton risque, à te regarder, ils s’habitueront ».
Qui ne se souvient pas de ces mots de Barack Obama, Premier Président noir Américain, qui osait cette parole ouvrant le champ des possibles : « Yes, we can ». Nous le pouvons. Sans doute, nous le devons à nous-mêmes et aux autres.
Etre libre, c’est choisir la vie, par-là même, s’éloigner des médiocrités qui concourent à de telles ombres que, non seulement, elles mettent sous surveillance la lumière, mais assignent l’esprit à la captivité.
La liberté est inhérente à la vie. Exister, c’est être créateur de sens, privilégiant l’infini sur le fini, la capacité de faire changer pour saisir que le premier changement à opérer est en nous-mêmes. L’homme n’est vraiment homme que s’il est source de liberté.
Choisir la vie, ce n’est pas être dans l’attente d’un espace de retraite, fût-il céleste. Le ciel n’est pas cela. Il est un cœur qui vit. L’acte d’aimer n’est pas un sentiment qui passe, mais une détermination jaillissante du partage. Le don n’est pas un abandon mais la semence qui fertilise la vie, lui conférant le dynamisme de la joie.
Vivre, c’est partager. Alors la fraternité ne sera pas une valeur oubliée, sombrant dans un écho lugubre et répétitif, mais s’exprimera comme un chœur où les voix différentes concourent à une symphonie, jamais achevée, toujours reprise et enrichie se révélant ce qu’elle est, l’inouï d’une attente, née de ce passage du soi à l’entre soi.
Faire du neuf dans l’économie répond à de réelles attentes avec déjà des innovations inespérées, tels l’investissement socialement responsable ou encore l’entreprise à mission. Que de nouveautés ! Hier, des utopies, aujourd’hui, elles sont le signe d’une Société qui commence à privilégier un avenir pour tous, tant lui sont insupportables ces abimes contre lesquels se fracasse la fraternité.
Oui, se dessine un réel espoir de voir la confiance mettre hors de nuire la délétère défiance.
Quelle fierté de vivre pour se situer résolument du côté de la promesse de ce que nous sommes appelés à devenir.
Dans cette perspective, comment ne pas souhaiter une belle année, non pas d’abord des vœux, mais ce « je veux » engagé et partagé d’un monde plus humain.
Bernard Devert
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