Liban
Prendre soin des enfants dans le marasme libanais
En partenariat avec L'ŒUVRE D'ORIENT
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Dans les jours qui ont suivi l’explosion dans le port de Beyrouth en 2020, le père Hani Tawk s’est retroussé les manches. A quelques mètres du lieu de l’explosion, il a fondé avec sa famille "La Cuisine de Marie".
Nous sommes dans le quartier de la Quarantina, un quartier situé juste à côté du port de Beyrouth, dévasté par une explosion le 4 août 2020. "Après l’explosion, on a eu l’idée de faire des plats chauds et de les distribuer aux gens qui ont tout perdu. On distribue actuellement entre 800 et 850 plats chaque jour" explique le père Hani Tawk, prêtre maronite, professeur de philosophie arabe et de sciences politiques.
Des plats distribués aux personnes qui ont tout perdu dans l’explosion du port à Beyrouth, mais aussi pour les immigrés, ainsi que pour toute personne qui frappe à la porte de ce qui est devenu "La Cuisine de Marie". Un établissement solidaire, aménagé sommairement dans des hangars remis en état et nettoyés, non loin du port. Une cantine qui occupait un coin du hangar au début, mais qui s’est étendu à tout l’espace. Un établissement désormais tenu par le père Hani Tawk, et sa famille.
Outre les repas distribués sur place, le père Hani Tawk a mis en place un espace de vie et de rencontre, notamment en faveur des enfants. "Nous avons créé un programme qui a duré huit mois, avec des psychothérapeutes, de l’ergothérapie, des orthophonistes. C’est une salle où on accompagne les familles des victimes et des martyrs. C’est une salle de convivialité, de fraternité, de rencontre. Il y a des musulmans, des chrétiens, des croyants ou des athées. C’est un lieu pour tout le monde" ajoute-t-il.
Avant l’explosion, le père Hani Tawk rendait souvent visite à des familles démunies dans le quartier. Il a également perdu de nombreux amis qui ont été tués dans ce drame. "J’ai passé une semaine en dépression. Et on a pris la décision avec ma femme et mes enfants de faire quelque chose pour les gens, de faire des plats chauds, au moins pour les volontaires qui venaient du monde entier au Liban pour aider". S’en est suivie la création de "La Cuisine de Marie".
L’objectif de "La Cuisine de Marie" est d’atteindre les 1.000 plats par jour. Pour cela, le père Hani Tawk peut s’entourer d’une équipe solide en dépit du contexte compliqué. "Il y a trois centres de distribution, dans les banlieues. Nous avons des familles très déterminées qui viennent. On a à peu près quinze menus, qui changent tous les quinze jours" rappelle le prêtre maronite, qui insiste sur l’importance de l’accompagnement et de la socialisation dans cet endroit.
"Pour l’instant c’est une cantine. Dans un an, ce sera peut-être une menuiserie ou autre chose. Mais tout ce que l’on peut faire pour être à côté de notre peuple dans cette période critique sert à semer l’espérance" conclut-il au micro de Pauline de Torsiac.
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