Chevaux, étendards et trompettes sont à nouveau de sortie. Comme chaque année, Orléans célèbre Jeanne d'Arc, libératrice de la ville au mitan du XVe siècle. Les fêtes johanniques ont lieu du 29 avril au 8 mai.
594 ans. Cela fera bientôt six siècles qu'ont lieu, chaque année, les fêtes johanniques d'Orléans. "C'est une fête qui renvoie à notre histoire, une histoire de la résistance contre la fatalité", explique François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire. Les célébrations commencent le 29 avril : le 29 avril 1429, Jeanne de Domrémy, dix-sept ans à peine, entre avec son armée dans la ville. En souvenir de ce jour, les fêtes johanniques seront lancées par une cérémonie de remise de l'épée à Clairvie Quesne, la lycéenne de seize ans qui cette année représentera Jeanne d'Arc. La journée se poursuit par la traditionnelle entrée à cheval par la porte de Bourgogne. Clôture prévue le 8 mai avec la restitution de l'étendard Place Sainte-Croix. C'est dans la nuit du 7 au 8 mai 1429 que la Pucelle d'Orléans contraignit les Anglais à lever leur siège, les boutant hors de la ville.
Depuis ce jour glorieux, Orléans n'a jamais cessé de commémorer cette figure qui fut canonisée par Benoît XV en 1920. Et qui, deux ans plus tard, fut reconnue officiellement par Pie XI comme patronne secondaire de la France. "Jeanne d'Arc représente la résistance à une forme d'oppression", dit François Bonneau de celle qui fut condamnée au bûcher pour hérésie. "Elle nous dit que rien n'est jamais définitif quand on a la volonté de se battre pour la liberté, pour construire un monde meilleur", estime le président de région.
Jeanne d'Arc nous dit que rien n'est jamais définitif quand on a la volonté de se battre pour la liberté, pour construire un monde meilleur
À la veille des célébrations johanniques, François Bonneau, membre du Parti socialiste (PS), se félicite d'une "fête qui dit le plaisir de notre traditions". Au programme, notamment : la rituelle "chevauchée de Jeanne d'Arc" le 1er mai, un spectacle de fauconnerie le 3, un marché médiéval, au Campo Santo, du 5 au 8. Les processions costumées ne manqueront pas à l'appel. "On dit à Orléans que la moitié de la ville regarde l'autre moitié défiler, sourit François Bonneau. Eh bien, c'est cela : toute une agglomération et bien au-delà, département et région, qui se retrouvent dans un moment de ferveur et de fierté". Dotée d'un patrimoine culturel et historique hors du commun, la région peut également se prévaloir d'un beau capital humain, selon son président. "C'est une région d'histoire magnifique dont on connaît les cathédrales et les châteaux. Mais c'est aussi une région accueillante, profondément humaine."
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