A moins d'un an des élections municipales, le député de Haute-Savoie Antoine Armand laboure le terrain. Après avoir créé le collectif "Les Acteurs d'Annecy" le 4 avril dernier, qui réunit près de 600 signataires issus de la société civile ou de personnalités du centre-droit, l'ancien Ministre de l'Economie ouvre la porte à Jean-Luc Rigaut, l'ancien maire d'Annecy battu en 2020 dans les urnes par François Astorg.
RCF Haute-Savoie : Eric Lombard, votre successeur à Bercy, doit trouver 40 milliards d'euros d'économie pour combler en partie le déficit public. Comment y parvenir ?
Antoine Armand : On doit arrêter avec les économies de rabot. Il n'est plus possible de baisser un peu à chaque fois les dépenses de santé, de sécurité et d'éducation. Il faut repenser tout le modèle public, et avoir moins de gens dans l'administratif, et plus d'agents sur le terrain. C'est un chantier immense.
L'augmentation de la fiscalité locale n'est pas la solution
RCF Haute-Savoie : Les collectivités locales semblent assumer un lourd fardeau. Faut-il augmenter les impôts locaux ?
Antoine Armand : L'impôt n'est pas la solution. A Annecy, la fusion des communes en 2017 devait renforcer l'efficacité et conduire à des économies. Je ne suis pas sûr que, ni sur l'efficacité, ni sur les économies, les faits soient là aujourd'hui. Je n'accuse personne, mais plutôt que d'augmenter les impôts, il faut d'abord travailler sur le modèle.
RCF Haute-Savoie : Le 4 avril, vous avez lancé votre collectif "Les Acteurs d'Annecy". Déjà 600 signataires. Une démarche transpartisane et rassembleuse. Un rassemblement derrière votre candidature aux prochaines municipales ?
Antoine Armand : Un rassemblement pour apporter le renouvellement qui est devenu indispensable. En 5 ans, le climat politique est devenu délétère, on assiste à une guerre d'égos. C'est pourquoi des assistantes maternelles, des soignants, des chefs d'entreprises, des restaurateurs, des commerçants s'engagent pour trouver des solutions.
RCF Haute-Savoie : A l'image de Jean-Luc Rigaut, et de Denis Duperthuy, vous avez lancé votre collectif. La prochaine étape, c'est votre candidature officielle aux élections municipales de 2026 ?
Antoine Armand : Vous oubliez une étape importante. La constitution du projet pour Annecy, sur quoi on est d'accord pour réparer la Ville, ce sont les débats qui animent le collectif. Je ne veux pas que pour une question d'égo, il ne soit pas question de se rassembler. Ce n'est pas entendable.
Le centre-droit correspond à l'âme d'Annecy
RCF Haute-Savoie : Frédérique Lardet, présidente du Grand Annecy, vous fait des appels du pied. Que répondez-vous ?
Antoine Armand : Ceux qui ont contribué par les divisions, par des alliances contre-nature (ndlr "alliance Frédérique Lardet/François Astorg mai 2020") à abîmer le climat politique local ne sont pas en faveur de la Ville d'Annecy. Je n'invente rien, c'est unanime !
RCF Haute-Savoie : Vous fermez la porte à Frédérique Lardet, pour mieux l'ouvrir à Jean-Luc Rigaut ?
Antoine Armand : Je crois qu'on partage un positionnement humaniste, du centre, du centre-droit, qui correspond à l'âme d'Annecy. La porte est ouverte évidemment à celles et ceux qui sont cohérents dans leurs choix. Mais sur le fondement d'un projet, et pas sur les personnes.
RCF Haute-Savoie : Faut-il un tram ou un bus à haut-niveau de service dans Annecy ?
Antoine Armand : Nous devons d'abord assumer que nous sommes devenus une commune nouvelle. Il faut avoir des liaisons qui permettent de rejoindre Pringy et Meythet, Pringy et Seynod, Seynod et Annecy-le-Vieux. Après, tram ou BHNS, je ne veux pas monter en épingle ce sujet. Des études ont déjà été menées, et qui mériteraient d'être transmises par l'agglomération. On a aujourd'hui un déficit d'information qui ne permet pas un débat éclairé.
Sur le patrimoine, nous ne sommes que de passage
RCF Haute-Savoie : Le mandat a été marqué par l'effondrement de certains bâtiments dans le centre historique annécien. Faut-il, comme Chambéry, lancer une opération de restauration immobilière dans le centre ancien ?
Antoine Armand : Le patrimoine annécien est en péril. Nous travaillons avec le collectif sur une proposition ambitieuse. Il faut d'abord un état des lieux général du patrimoine annécien. Ensuite, nous devons faire participer les habitants d'Annecy. Comment on peut peser sur les propriétaires, qui pour certains, ne contribuent pas à l'amélioration du patrimoine. Comment on peut peser sur les municipalités. Enfin, je fais partie de ceux qui s'inscrivent dans une longue tradition, nous ne somme que de passage. Encore plus sur le patrimoine.
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