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Après le synode, le pape demande de prier pour lui

Un article rédigé par Odile Riffaud - RCF, le 2 novembre 2023 - Modifié le 2 novembre 2023

 

"Être pape ne signifie pas que l’on perd son humanité", déclare le pape François dans son intention de prière de novembre. Un message dans lequel il demande aux fidèles de "juger avec bienveillance". Il a été publié trois jours après la fin de la première session du synode sur l'avenir de l'Église.

 

Le pape François préside la messe de clôture de la première session du synode sur l'Avenir de l'Église, Vatican, le 29/10/2023 ©Vatican MediaLe pape François préside la messe de clôture de la première session du synode sur l'Avenir de l'Église, Vatican, le 29/10/2023 ©Vatican Media

 

Chaque mois, le pape François publie une intention de prière, au format vidéo. En octobre, le thème était : "Pour l’Église en Synode". Et ce mois-ci, il demande que l'on prie "pour le pape". Dans son message, où François se montre humble, il explique qu'être pape cela "s'apprend". Publiée tout juste après la première session du synode sur l'avenir de l'Église catholique, cette intention de prière est une façon d'envoyer un message aux fidèles, et de solliciter leur "bienveillance".

 

François demande de prier "pour le pape"

Traditionnellement, le chef de l'Église catholique formule chaque mois une intention de prière spécifique. Le Réseau mondial de prière du pape se charge de la diffuser au format vidéo sur internet. Une fois n’est pas coutume, François demande en ce mois de novembre 2023 de prier "pour le pape". "Demandez au Seigneur de me bénir, dit-il. Votre prière me donne de la force et m’aide à discerner et à accompagner l’Église à l’écoute de l'Esprit Saint."

 

 

Petite subtilité, le pape François ne demande pas tant de prier pour lui spécifiquement mais pour celui qui a la mission de conduire la barque de Pierre. Une institution ecclésiale traversée par des divisions, dans un contexte de crise des abus et agressions sexuelles.

 

 

→ À LIRE : Ce synode qui ne fait pas l'unanimité

 

 

Un message publié dans le contexte du synode

Cette intention de prière est publiée dans un contexte particulier. La première session du synode sur l'avenir de l'Église catholique vient tout juste de s'achever, ce dimanche 29 octobre. Cette assemblée d'évêques, mais aussi de prêtres, consacrés et laïcs, semble avoir cristallisé les oppositions à un pape jugé trop progressiste.

Dans son message vidéo, François montre qu'il est depuis le début de son pontificat conscient "qu’il va être jugé sévèrement". Au sein de l’Église catholique, plusieurs voix se sont fait entendre pour critiquer un pape qui sait se montrer sévère parfois avec les catholiques eux-mêmes et en particulier avec les prêtres. "Être pape ne signifie pas que l’on perd son humanité, déclare cependant François. Au contraire, mon humanité grandit chaque jour davantage avec le peuple saint et fidèle de Dieu." Dans son message, le pape argentin demande aux fidèles de "juger avec bienveillance".

 

 

Le Seigneur va nous demander, à nous évêques, de rendre des comptes sérieusement

 

 

Un pape qui "apprend"

François rappelle qu’être le chef de l'Église catholique, cela s’apprend. "C’est aussi un processus, dit-il, et dans ce processus, on apprend à être plus charitable, plus miséricordieux et, surtout, plus patient…" En demandant de prier "pour le pape", François envoie un signe d'humilité.

Il renouvelle ainsi la demande qu’il avait faite le soir de son élection, sur le balcon de la place Saint-Pierre à Rome : "Faisons cette prière en silence de vous tous sur moi", avait-il déclaré. Avec cette toute première prise de parole particulièrement remarquée, le pape avait donné le ton de son pontificat. Il donnait l'image d’un souverain pontife non pas tout-puissant mais qui a besoin de la prière des fidèles.

Au soir du 13 mars 2013, François s’était présenté comme "évêque de Rome". De même, dans son message, le pape parle de "nous, évêques". Il affirme : "Le Seigneur va nous demander, à nous évêques, de rendre des comptes sérieusement." D’ailleurs, le synode en cours porte bien sur la gouvernance et pointe en particulier du doigt le rôle et la responsabilité des évêques.

 

 


Le Réseau mondial de prière du pape, qu'est-ce que c'est ?

Fondé en 1844 par deux jésuites français sous le nom d’Apostolat de la prière, le Réseau mondial de prière du pape (Rmpp) est dirigé depuis 2016 par Frédéric Fornos, jésuite français lui aussi. Créé dans une intention missionnaire, ce service ecclésial est depuis 2018 une œuvre pontificale, il dépend directement du Vatican. Sa mission de "mobiliser les catholiques par la prière et l'action face aux défis de l'humanité et de la mission de l'Église". À l'initiative de plusieurs projets numériques, il diffuse chaque mois "la vidéo du pape" sur internet. Il s’appuie notamment sur le Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ).

 

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