Monaco
Dans un communiqué publié le 12 mars 2025, le diocèse de Monaco reste ferme sur l'avortement et propose d'échanger avec "les interlocuteurs institutionnels". Sur les réseaux sociaux, les militantes qui demandent une légalisation se mobilisent.
La nouvelle proposition de loi n° 267, dévoilée le 7 mars dernier, est sans équivoque. Monaco veut permettre "aux femmes enceintes d’interrompre leur grossesse dans leur propre pays, de manière encadrée, sans avoir à justifier d’un motif particulier, et de pouvoir bénéficier d’une prise en charge par les organismes sociaux". Le Conseil National va donc dans le sens des participants à la consultation des habitants de cet Etat Catholique.
Monaco peut devenir progressiste
Il faut dire que depuis plus de trois ans, le sujet fait aussi l'objet d'une mise en lumière permise par Juliette Rapaire, activiste féministe et pour les droits des personnes LGBT à Monaco. Elle a témoigné sur ses réseaux sociaux de son avortement en France et réalise régulièrement des happenings sur le sujet. Dernièrement, elle a réagi sur Instagram, à l'interview de l'Archevêque dans Monaco-Matin le 5 février dernier. Selon Juliette Rapaire, "Monaco peut devenir progressiste tout en restant fidèle à ses principes de respect et de bienveillance et à sa religion d'Etat".
Face à cette agitation, le diocèse de Monaco "a bien noté le dépôt par le Conseil National de la proposition de
loi" mais n'en démord pas: le sujet est "grave" et "concerne l’ensemble de notre communauté : autant les femmes, les familles qui la constituent, que ses membres les plus faibles, dont l’enfant à naître". Le diocèse fait part de son inquiétude mais ne souhaite pas en faire "un sujet de division ou de pression des consciences" notamment dans les médias.
Le diocèse de Monaco et Mgr David "se tiennent à la disposition des interlocuteurs institutionnels, dans la mesure où ils le souhaiteraient, pour évoquer les très importantes difficultés que révèle ce texte de proposition de loi, aussi bien quant aux enseignements de la foi catholique, religion de notre État, que pour notre communauté nationale et sa cohésion". Loin de l'avis de la féministe monégasque Juliette Rapaire qui se dit "profondément convaincue que notre société est capable de progresser sans pour autant délaisser sa communion nationale autour d'une religion".
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