Biodiversité : les populations de faune sauvage ont décliné de 73 % en moyenne en 50 ans

RCF, le 10 octobre 2024 - Modifié le 11 octobre 2024

Les différentes populations d'animaux sauvages ont perdu en moyenne 73 % de leurs individus en 50 ans, selon l'indice de référence du WWF publié ce jeudi. 

Un iguane dans la réserve du Cano Negro au Costa Rica. Crédit photo :  Doriane Letexier / Hans LucasUn iguane dans la réserve du Cano Negro au Costa Rica. Crédit photo : Doriane Letexier / Hans Lucas

Les différentes populations d'animaux sauvages continuent de décliner sur la planète, essentiellement à cause de l'humanité qui s'en trouve à son tour menacée, selon le rapport de référence du Fonds mondial pour la nature (WWF) publié ce jeudi.

Un déclin plus marqué qu'en 2022

Cette conclusion du rapport "Planète Vivante" ne signifie pas que plus des deux tiers du nombre d'animaux sauvages de la planète ont disparu, mais que la taille des diverses populations d’animaux d'une même espèce partageant un habitant commun s’est réduite de 73 % en moyenne entre 1970-2020. La tendance était de 68 % dans la précédente édition en 2022.

Au total, environ 5.500 espèces de vertébrés (mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens), répartis en quelque 35.000 populations à travers le monde, sont recensés par cet "Indice Planète vivante", établi et actualisé tous les deux ans par la Société zoologique de Londres (ZSL) depuis 1998.

Des écosystèmes qui soutiennent la vie humaine

Dans le détail, le plus fort déclin est observé dans les populations d'espèces d'eau douce (-85 %), suivies des vertébrés terrestres (-69 %) et marins (-56 %). "Il ne s'agit pas seulement de la faune sauvage, il s'agit des écosystèmes essentiels qui soutiennent la vie humaine", averti Daudi Sumba, conservateur en chef du WWF.

Continent par continent, le déclin atteint 95 % en Amérique latine et dans les Caraïbes, suivis par l'Afrique (-76 %), l'Asie et le Pacifique (-60 %). La réduction est "moins spectaculaire en Europe et en Asie centrale (-35 %) et en Amérique du Nord (-39 %) mais seulement parce que des impacts à grande échelle sur la nature étaient déjà visibles avant 1970.

Un risque de points de bascule ?

La nouvelle édition du rapport insiste sur la menace grandissante de "points de bascule" dans certains écosystèmes comme l'Amazonie.
"Le tableau dépeint est incroyablement préoccupant", estime Kirsten Schuijt, directrice générale du WWF. "Mais la bonne nouvelle, c'est que nous ne sommes pas encore au point de non-retour", a-t-elle ajouté, citant les efforts en cours dans le sillage de l'accord de Paris sur le climat ou de l'accord de Kunming-Montréal signé en 2023 avec une vingtaine d'objectifs de sauvegarde de la nature à atteindre d'ici 2030.

La mise en œuvre, jusqu'ici timide, de cette feuille de route sera la tâche principale de la 16e conférence de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) du 21 octobre au 1er novembre à Cali, en Colombie.

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