C’est un chantier colossal, peut-être même le chantier du siècle, digne du temps des bâtisseurs. Les travaux autour de Notre-Dame de Paris suscite un grand intérêt du grand public mais aussi du président Emmanuel Macron qui la visitera pour la sixième fois depuis l’incendie, ce vendredi 8 décembre. Et si de nombreux éléments ont été reconstruits quasiment à l’identique, plusieurs nouveautés intégreront la cathédrale.
Les échafaudes cachent encore sa silhouette, mais derrière ces grandes passerelles en acier, Notre-Dame de Paris retrouve peu à peu de sa splendeur et de son cachet d’antan. Avec sa flèche identique à celle de Viollet-le-Duc, sa gigantesque charpente reconstituée à la manière médiévale et avec un millier de chênes, la cathédrale est semblable à celle qui est partie en fumée le 15 avril 2019.
Pourtant, quelques éléments différeront, à commencer par son mobilier liturgique. « A partir du moment où on avait dessiné de refaire un autel, il fallait qu’il y ait une unité, explique Olivier Ribadeau Dumas, recteur-Archiprêtre de Notre-Dame de Paris, donc il a été décidé de tout refaire » et de lancer un appel à projets. Et c’est un designer drômois, Guillaume Bardet, qui a été retenu pour sa plus grande surprise. Il est chargé de réaliser l’autel, la cathèdre, le baptistère, le tabernacle et l’ambon (tribune fixe d’où sont lus les textes sacrés, ndlr), qui seront tous en bronze. C’est un mobilier moderne « qui est d’une grande pureté », souligne le recteur. La consécration de ce mobilier liturgique sera faite à la réouverture le 8 décembre 2024.
Autre nouveauté, autre mobilier, mais pas liturgique cette fois-ci. Il s’agit des chaises sur lesquels les fidèles et touristes pourront s’asseoir. Après un concours, deux designers avaient été retenus en février. Ils planchaient alors sur le cahier des charges très strict, tout en essayant d’apporter de la modernité sans dénaturer cet objet. « J’ai fait un petit pas de côté, en essayant un peu de bousculer les codes sans trop bousculer l’imaginaire autour de la chaise, on va dire », décrivait la designeuse Ionna Vautrin.
Il avait été porté disparu dans les décombres, le coq finalement retrouvé, refera son apparition au sommet de la flèche, à 93 mètres de haut. Comme c’était le cas auparavant, il accueillera des reliques et notamment un bout de l’ancienne croix de l’autel. Monseigneur Ribadeau-Dumas attend sa bénédiction avec impatience tant sa présence est symbolique : « c’est en même temps celui qui veille et qui annonce le jour de la résurrection » et celui qui annonce la trahison de Pierre. Autre nouveau tout en haut de l'édifice : la gravure dans le bois de la flèche, du nom du général Georgelin à la tête de ce chantier tentaculaire, jusqu'à sa mort brutale en août 2023.
Parmi les autres nouveautés qui pourraient figurer dans la cathédrale, ce sont les nouveaux vitraux sur la face sud de la cathédrale. C’est un vœu que fait le recteur-archiprêtre, « comme signe de ce qu’il s’est passé et pour marquer que cette cathédrale a marqué une épreuve mais qu’elle s’en est sortie ». Et d’insister : « c’est un hommage aux compagnons. Leur contribution serait marquée aussi par cette nouveauté ». Pour le moment, leur installation n’a pas été confirmé. Le président Emmanuel Macron, en visite dans la cathédrale ce vendredi, devrait trancher sur ce sujet.
Objectif de toutes ces nouveautés : « permettre aux millions de visiteurs attendus, de vivre une expérience spirituelle par le beau », explique monseigneur Ribadeau Dumas. Et continuer de raconter l’histoire de ce monument millénaire, en laissant apparaître les stigmates de l’incendie.
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