Cher : le prieuré d'Allichamps a besoin de travaux en urgence

Il n'est pas vraiment visible depuis la route, et même lorsque l'on se rapproche, l'édifice reste masqué par des bâtiments agricoles. Le prieuré d'Allichamps est discret, mais quand on pénètre à l'intérieur, on découvre une jolie pépite du XIIe siècle : « C'est un petit joyau de l'art roman » confirme Béatrice de Monteville, la coprésidente de l'association "Sauvegardons le prieuré". Mais c'est depuis l'extérieur que se dévoile la spécificité architecturale du site : « Ce sont les modillons (des petits piliers qui soutiennent la toiture), il y en a 75 et c'est assez rare. Ils représentent tous des visages différents. On dit que certains représentent les moines qui ont occupé le prieuré. »

Une longue histoire au domaine d'Allichamps

L'édifice a été fondé par des moines augustins au XIIᵉ siècle, mais le site est occupé depuis beaucoup plus longtemps. « On a détecté des présences humaines dès -1450 avant Jésus-Christ » explique la coprésidente. Du IIᵉ au IVᵉ siècle, une villa était installée à la place de l'Église et l'empereur Claude II fit construire un temple dédié à Diane. La nécropole de l'époque gallo-romaine est encore visible.  Abandonné et transformé en ferme, le prieuré est racheté par la commune de Bruère-Allichamps en 1985.

Des travaux à lancer en urgence 

Aujourd'hui, le bâtiment a besoin de travaux en urgence : « Il y a danger pour l'édifice », s'inquiète Béatrice de Monteville. « Les piliers commencent à s'affaisser à cause des infiltrations d'eau et il y a des arbres qui poussent sur la toiture ». Le risque ? « La commission de sécurité nous a donné jusqu'à fin 2026 pour faire les travaux. Si on ne refait pas entièrement la toiture pour le mettre hors d'eau, il devra être fermé ». Ce chantier est estimé à 750 000 euros.

Un ambitieux projet pour faire renaître le prieuré

Les choses sont en bonne voie. Grâce à une importante mobilisation et une souscription de la Fondation du Patrimoine, les dons ont afflué. Aujourd'hui, il manque environ 250 000 euros et les travaux pourraient être lancés dès janvier 2026. Passée cette première étape vitale pour l'édifice, l'association porte un projet beaucoup plus ambitieux avec une restauration complète estimée à 2 millions d'euros : « Il y a la base carrée du clocher qui doit être refaite puisque c'est l'axe central du prieuré. Il y a l'absidiole nord qui a disparu et qui doit être reconstruite. Il y a aussi des travaux sur les piliers. Il faut refaire le sol et protéger la nécropole ».

En bref : « Il y a énormément de choses à faire ! Ce serait une renaissance pour le prieuré et ça permettrait de faire découvrir un trésor caché ». D'autant que les bâtiments agricoles qui cachent le prieuré d'Allichamps devraient prochainement être déplacés, pour rendre plus visible le bâtiment et attirer les curieux .

Pour soutenir le projet, vous pouvez faire un don sur le site de la Fondation du Patrimoine.

Reportage