Avec 49 départements en vigilance orange selon Météo France, une grande partie de l'Hexagone subit un nouvel épisode de canicule. Des pics de chaleur sont annoncés en particulier ce mardi et ce jeudi dans certaines régions. Comment notre corps réagit-il aux canicules ? On fait le point avec le Professeur Jean-François Toussaint, cardiologue et professeur de physiologie.
Des "pics caniculaires" sont prévus par Météo France ces jours-ci. 49 départements sont "en vigilance orange" et quatre en vigilance rouge : l'Ardèche, la Drôme, la Haute-Loire et le Rhône. Des épisodes de forte chaleur qui reviennent désormais chaque été. Comment les supporter ? Notre corps peut-il s'y habiter ?
"L’adaptation à la chaleur est beaucoup plus complexe que l’adaptation au froid", assure le Professeur Jean-François Toussaint. Il n’y a pas d’autre solution que de "se maintenir en dehors du soleil, à l’ombre". Si l’être humain est amené à subir de plus en plus de ces épisodes caniculaires, en viendra-t-il à développer de meilleurs capacités d’adaptation ? Le cardiologue et professeur de physiologie rappelle qu’il existe des espèces qui ont su s’adapter à des conditions extrêmement chaudes, comme les "espèces hyperthermophiles capables de supporter des températures de 90 ou 100 degrés". Mais "la génétique", qui "est une question d’adaptation à l’environnement", se fait "sur le temps long".
La température idéale pour un être humain est autour de 23 degrés. Ce à quoi l’espèce humaine s’est adaptée il y a "des centaines de milliers d’années", décrit le Pr Toussaint, lorsqu’elle était africaine", et qu’elle vivait dans un climat de savane.
23 degrés, c’est la température qui ne demande au corps "aucun effort, ni pour fabriquer de la chaleur ni pour s’en débarrasser, c’est-à-dire pour essayer de dissiper cette chaleur hors du corps", explique Jean-François Toussaint. C’est aussi la température qui nous permet de développer au mieux "toutes nos capacités intellectuelles, physiques…" D’ailleurs, c’est aux mois de mai et septembre – où la température moyenne est autour de 23 degrés - que le taux de mortalité est le plus faible dans l’hémisphère nord.
Reste que devant les variations de température, nous ne sommes pas tous égaux. Les 20-30 ans sont "en capacité maximale d’adaptation", précise Jean-François Toussaint. En revanche, les jeunes enfants, "qui n’ont pas encore acquis toutes leurs capacités d’adaptation", ou les personnes âgées ont plus de mal à s’adapter à de fortes chaleurs. "Une petite exposition, un temps court, et vous allez avoir tout de suite une dégradation qui peut aller jusqu’au coup de chaleur."
Comment détecter le coup de chaud ? Les premiers signes qui doivent nous alerter sont des "petits troubles cognitifs", comme "une réponse décalée, une mauvaise perception de ce qui se passe, un discours flou…" Il faut alors immédiatement placer la personne dans un endroit moins chaud. On peut aussi appliquer des poches de glace sur le pli de l’aine, recommande le spécialiste, c’est-à-dire entre le bas du ventre et le haut de la cuisse.
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