20 millions de téléspectateurs ont suivi la demi-finale de la coupe du monde de football sur TF1. Alors que de nombreux Français étaient vent debout pour dénoncer les aberrations humaines et écologiques de cette compétition en plein désert, que reste-t-il du boycott annoncé ? À mesure que la France progresse dans la compétition, le verrou semble avoir sauté.
Sans surprise, le boycott individuel semble ne pas avoir résisté face à la ferveur que génère une telle compétition, constate Sophie de Ravinel, grand reporter au service politique du Figaro : "Comme l’a dit Jacques Attali, même si tout le monde était déchaîné contre le non-respect des droits de l’homme, quand le divertissement commence, il emporte tout". Une évidence partagée par Jean-Christophe Ploquin, rédacteur en chef à La Croix : "La coupe du monde est l’occasion de se retrouver dans une ambiance festive. Dans un moment de grandes tensions internationales, elle fait partie des petites joies qu’on peut s’offrir". Il nuance cependant le sentiment d’hypocrisie : "personnellement, je n’ai jamais été pour le boycott mais il faut bien noter que 47 millions de français n’étaient pas devant leur téléviseur. Les enjeux climatiques et des droits de l’homme sont restés importants chez les jeunes".
Malgré les nombreuses accusations, le soft power du Qatar semble bien s’étendre grâce à cette coupe du monde, comme l’explique Jean-Christophe Ploquin : "C’est un tout petit pays de la péninsule arabique qui doit trouver les moyens d’élargir son audience. Grâce à cette compétition, le Qatar est connu à Buenos Aires, à Tokyo, etc. Il s’est fait un nom sur la scène internationale". De plus, l’événement sportif a été plein de surprises : "Il y a eu le parcours exceptionnel du Maroc, le bon parcours des japonais, l’exploit de l'Arabie saoudite qui a battu l’Argentin. Un chef d’État comme Emmanuel Macron a même déclaré qu’il ne boudait pas son plaisir face à la bonne organisation de cette coupe du monde par le Qatar", pointe Sophie de Ravinel.
L’enjeu est de réinventer les grands-messes du sport, comme le rappelle Sophie de Ravinel : "On pourrait inventer un jumelage pour que le poids financier soit réparti entre différents pays, favoriser ceux qui disposent déjà des infrastructures".
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