La France en est déjà à quatre semaines de confinement, et c’est reparti pour quatre semaines de plus, au moins jusqu’au 11 mai. Si cette situation est difficile à vivre pour tout le monde, elle l’est encore plus pour les parents célibataires.
Puisque les enfants n’ont plus école et qu’ils ne peuvent plus les faire garder, ils doivent s’en occuper toute la journée tout seuls. Il est donc difficile, dans ce cas, de télétravailler ou même de faire des courses, quand certains magasins interdisent l’entrée aux enfants.
Maïmouna élève seule Deyvon, son fils de 11 mois, dans son appartement HLM de Belle-Beille, à Angers. Ils ne sont sortis qu’une fois pour faire des courses, au tout début du confinement.
Depuis la mort d’une jeune fille de 16 ans, Maïmouna craint pour la santé de son fils. Elle préfère donc ne plus sortir et vivre sur ses réserves. « J’avais des boîtes de conserve et tout ça, j’ai des légumes au congélateur, que j’ai achetés en grande quantité la seule fois où je suis sortie », raconte-t-elle.
« Mais mon congélateur se vide, constate Maïmouna. Je vais me retrouver vite à court et je me demande comment je vais faire, car je n’ose pas sortir. Le fait de voir des parents se voir refuser l’accès aux magasins parce qu’ils ont un enfant, je me dis "mais moi comment je fais ?" »
Femme de ménage depuis dix ans, Maïmouna venait juste de débuter une formation pour se réorienter quand le confinement a commencé. Elle est censée la poursuivre à distance.
« Je n’ai pas d’ordinateur, donc c’est un peu compliqué, confie-t-elle. En plus, je dois m’occuper de mon fils en même temps, et dès que je suis au téléphone, il me l’arrache des mains ! »
« Pendant deux semaines, j’ai essayé de travailler pendant ses heures de sieste, raconte Maïmouna. Mais comme il ne dort pas beaucoup, je suis restée connectée une demi-heure, donc ça ne servait à rien. J’ai dû appeler mon formateur pour lui dire que je ne pouvais pas suivre. »
Au bout de quatre semaines à s’occuper de son fils 24 h/24, avec de mauvaises nuits, car Deyvon fait ses dents, Maïmouna commence à être à bout. « C’est fatigant, parce que je n’ai pas de relais. Je ne peux pas me dire "Calme-toi, dans deux heures il va aller chez la nounou ou à la halte-garderie." C’est dur. »
Le collectif Parents solos 49 demande au gouvernement que les parents célibataires soient reconnus comme des personnes vulnérables, pour avoir le droit de se faire aider à domicile.
Né il y a trois ans, ce collectif se réunit le 2e samedi de chaque mois au centre social de Saint-Georges-sur-Loire, pour un groupe de parole entre parents célibataires. Pendant le confinement, ils se retrouvent sur le groupe Facebook Parents Solos 49. Il compte plus de 140 membres.
Ecouter le témoignage de Maïmouna :
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