La situation sanitaire à Paris et dans sa petite couronne est particulièrement préoccupante, au point d’envisager un statut d’alerte maximale, selon le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran. De nouveaux centres de dépistage y ont ouvert avec des horaires réservées aux personnes prioritaires, munies d’une ordonnance. Sont-ils efficaces pour autant ?
Plus d’un million de tests PCR par semaine sont réalisés chaque semaine en France. Les laboratoires s’en retrouvent complètement engorgés, car n’importe qui peut venir se faire dépister, qu’il ait ou non des symptômes. Pour fluidifier le trafic, des centres de dépistage ont ouvert, réservés aux personnes prioritaires ayant des symptômes ou étant cas contacts avérés d'une personne positive au Covid-19. En Île-de-France, ce sont 20 nouveaux centres qui doivent ouvrir. Pour l’instant, seulement 15 d’entre eux ont ouvert leurs portes.
Le délai d'attente est court et celui pour obtenir les résultats aussi. L'Agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France estime ce dernier à environ 24 à 30 heures après le test. L’objectif c’est de descendre à 24h. Mais également de renforcer l’offre de tests pour que chaque centre réalise 500 tests par jour.
Il est encore un peu tôt pour savoir si l’objectif est atteint, les centres n’ayant pas tous ouvert leurs portes. Mais les premiers retours qui sont faits à l'ARS sont encourageants. Il y a quelques jours, sur 7 centres, 4000 tests étaient réalisés chaque jour, ce qui équivaut donc à plus de 500 tests par centre.
Du côté des laboratoires classiques, la baisse de la fréquentation se fait déjà sensiblement ressentir. À la satisfaction de François Blanchecotte, le président du syndicat national des biologistes (SDB), qui demandait depuis des mois l’ouverture de nouveaux centres. Toutefois, il faut communiquer davantage sur ces derniers pour inciter les médecins à y envoyer leurs patients. "Ces centres ne sont pas pleins car les médecins ne sont pas forcément au courant", alerte François Blanchecotte.
Pour certains épidémiologistes, la stratégie du gouvernement français est relativement tardive. C’est ce que pense l'épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l'Institut de santé globale de l'Université de Genève. "Ces nouveaux centres participent d’une stratégie qui essaye de casser les chaînes de transmission le plus tôt possible. Il convient de revoir la stratégie de dépistage" pour être plus rapide, explique-t-il.
En ce sens, Antoine Flahault attire l’attention sur les tests salivaires qui pourraient s’avérer beaucoup plus efficaces pour endiguer la propagation du Covid-19. "On ne peut plus faire de la PCR, il faut passer à des tests plus rapides. Le dépistage pourrait être plus confortable, plus rapide et moins coûteux, fait sur des tests salivaires", affirme l’épidémiologiste.
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