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Dans l'atelier de santons Cassegrain : secrets de fabrication et nouveautés 2024

Un article rédigé par Anaïs Sorce - RCF Lyon, le 20 décembre 2024 - Modifié le 20 décembre 2024
L'invité de M Comme Midi · RCF LyonDans l'atelier de santons Cassegrain : secrets de fabrication et nouveautés 2024

Depuis 1943, l’atelier Cassegrain fabrique des santons. Trois générations se sont succédées pour faire vivre ce savoir-faire. Depuis 2013 Claire Franot-Souche, petite-fille des créateurs, a repris le flambeau accompagnée de sa fille Coline qui, depuis 2020, crée chacune des nouveautés de l’atelier.

L'une des nouveautés 2024 de l'atelier Cassegrain est le bienheureux Carlo Acutis - © RCF LyonL'une des nouveautés 2024 de l'atelier Cassegrain est le bienheureux Carlo Acutis - © RCF Lyon

Dans l'atelier Cassegrain, la passion des santons se transmet de génération en génération. Créée par Jacques et Geneviève Cassegrain, l'entreprise est reprise par leur fille France, puis leur gendre Bernard et enfin leur petite-fille, Claire, qui a transmis la partie créative à sa propre fille, Coline. « Ça se perpétue souvent avec les enfants qui traînent dans l'atelier et qui prennent plaisir à patauger dans la peinture, dans le plâtre. Ça a été mon cas quand j'étais petite, ça a été le cas de mes enfants aussi largement et je ne vous raconte même pas le nombre d'anniversaires que j'ai fait avec les copains. Forcément, le métier de maman est assez sympathique pour les petits amis. J'avais beaucoup d'enfants, les enfants adorent ça » raconte avec le sourire Claire Franot-Souche.

Mais si les petits sont friands de l'activité, impossible actuellement de leur proposer officiellement des ateliers, la TPE fonctionne à flux tendu dans ses locaux à Fleurieux-sur-l'Arbresle, dans le Rhône. « Mais ça fait partie des projets, j'aimerais bien qu'on puisse justement proposer ça, ce serait vraiment chouette » reconnaît l'artisane. Avec un pincement au cœur, elle a dû fermer l'atelier historique de ses grands-parents à Janville (Eure-et-Loir) en 2023 pour recentrer toute l'activité dans le Rhône. « Je ne vous raconte même pas le déménagement, ça a été folklorique ! On avait toute l'histoire de l'atelier sur place, depuis un nombre d'années pas possible. »

Le recrutement de santonnier, une tâche compliquée

Il a aussi fallu recruter, une étape particulièrement peu agréable pour la cheffe d'entreprise. « C'est extrêmement technique et il n'y a aucune formation. Tout se fait en interne. C'est absolument impossible de recruter quelqu'un qui sait déjà faire. C'est vraiment un des problèmes sur cette activité. Pour avoir quelqu'un qui est compétent, il me faut à peu près deux ans. Et je ne vous parle pas de quelqu'un de rentable. C'est très compliqué parce que ça se passe vraiment sur le long terme, j'ai besoin de gens qui s'investissent, qui restent longtemps » explique Claire Franot-Souche.

Une tâche d'autant plus difficile que le métier est souvent idéalisé par les candidats. « C'est poétique, c'est joli, mais c'est un métier qui est très contraignant. C'est très très minutieux, on travaille la tête penchée en avant, on travaille de près. C'est très statique, on bouge pas. Moi, j'adore ça, les gens qui travaillent avec moi aiment vraiment ce qu'ils font mais ça reste un travail contraignant et avec beaucoup de difficultés physiques ».

Cassegrain : les trois étapes de création d'un santon

Chaque santon passe par trois étapes avant de terminer sur les étals de la boutique. Il doit tout d'abord être imaginé par Claire et sa fille, qui ne manquent pas d'idées pour chacune des quatre collections de Cassegrain : crèche, symboles, saints patrons et folklorique. Après la phase de dessin arrive la sculpture dans la plastiline, qui ressemble à la pâte à modeler mais présente l'avantage de ne pas sécher ni rétrécir. « Par contre, on va être sur quelque chose d'assez grossier, on n'a pas de précision. Donc la première esquisse, on va avoir plutôt un volume et un mouvement » précise Claire Franot-Souche. Un moule en silicone sera créé à partir de cette mini sculpture permettant d'obtenir un premier exemplaire en plâtre, qui pourra alors être travaillé plus finement avec de petits papiers de verre très fin ou encore des outils... de dentisterie. « On détourne tout en fait, au niveau outils, c'est très amusant. On n'a rien qui est fait pour nous, donc on détourne énormément de choses » sourit Claire Franot-Souche. Une fois l'exemplaire travaillé et finalisé, plusieurs moules en sont tirés avant de passer à l'étape de la couleur.

Nos santons sont très colorés et dans la création, c'est une partie importante. On passe beaucoup de temps sur les essais de couleurs. Nos couleurs sont étudiées, équilibrées, elles fonctionnent. 

Impossible de les personnaliser à la demande des clients. « Une fois qu'on a notre sculpture et notre couleur, on va passer en fabrication » avec 10 à 12 moules par nouveauté, vendue entre 300 et 500 exemplaires. Pas question de mouler, retoucher et peindre une série du début à la fin. « On a deux étapes un petit peu distinctes. On a la partie moulage et une fois que c'est sorti du moulage, ils ne sont pas utilisables tels quels, il faut les retoucher. Ça sort avec des petits défauts » liés à la couture des moules et aux bulles d'air qui créent des trous. « Ça prend beaucoup plus de temps de retoucher les santons que de les mouler à l'origine. Donc il faut remettre un petit peu de plâtre pour boucher des trous, poncer. Les moules qui sont abîmés font des défauts aussi. Le but étant d'avoir à la fin un santon juste nickel », prêt à être peint, par série d'une vingtaine de personnages, couleur par couleur, en partant des couleurs chair et blanc. Objectif : prendre des automatismes de peinture pour gagner du temps. Après trois couches de vernis et une phase de séchage, les santons sont prêts à être vendus.

L'invité de M Comme Midi · RCF Lyon
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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