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Déserts médicaux : faut-il réguler l’installation des médecins ?

Un article rédigé par Jean-Baptiste Labeur - RCF, le 24 novembre 2023 - Modifié le 24 novembre 2023
Le dossier de la rédactionDéserts médicaux : faut-il réguler l’installation des médecins ?

Mardi 21 novembre l’UFC que Choisir a déposé un recours devant le Conseil d’Etat pour dénoncer l’inaction du gouvernement face aux déserts médicaux. L’association s’alarme d’un accroissement des inégalités d’accès aux soins et propose de réguler en partie l’installation des nouveaux médecins.

Crédit photo :  / Hans Lucas.Crédit photo : / Hans Lucas.

L’association de consommateurs tire la sonnette d’alarme face à un accroissement des inégalités d’accès aux soins Avec les résultats mis à jour de sa carte interactive d’accès aux médecins généralistes et spécialiste lancée en 2022. 19,3 % des Français résident dans un désert médical pour l’ophtalmologie, 24,8 % des femmes dans un désert médical gynécologique et 28, 9 % des enfants dans un désert médical pédiatrique, analyse l’UFC. Comme la situation continue de se dégrader et face à des décennies d’immobilisme l’UFC-Que choisir a donc décidé de déposer mardi un recours devant le conseil d’Etat pour "défendre le droit constitutionnel à la santé", et "dénoncer la coupable inaction de l’Etat".

Contraindre l'Etat à agir

"L'objectif est de contraindre l’Etat à agir" explique Marie-Amandine Stévenin. "Nous souhaitons notamment  un conventionnement territorial, c’est-à-dire ne pas autoriser un médecin à s’installer dans une zone sur-dotée, sauf s’il est conventionné en secteur 1 ou qu’il remplace un médecin qui part en retraite. La régulation de l’installation des médecins doit être mise sur la table".

Mesure contre productive

En juin 2023, un amendement socialiste au projet de loi Valletoux avait été refusé par le gouvernement et rejeté par la majorité. Il prévoyait une régulation pour l’installation de nouveaux médecins. Mais du côté des intéressés, c’est depuis longtemps une ligne rouge. "Une régulation même partielle serait contre productive. Cela aboutira a des départs à l’étranger ou à des gens qui changent de métier. Il faut qu’on résonne en termes d’installation de familles. Quand il n’y a plus ni écoles ni services publics, cela n’incite pas. Les médecins ont aussi des conjoints qui a besoin de travailler" détaille le Dr Sophie Bauer présidente du syndicat des médecins libéraux.

Les praticiens défendent d'autres leviers prioritaires.

Comme l’aménagement du territoire pour le rendre plus attractif. Sophie Bauer défend aussi une hausse de la rémunération des praticiens. Alors que les négociations conventionnelles ont repris et la présidente du SML revendique 50 euros la consultation. "50 euros qui n’iront pas dans la poche du médecin, mais serviront pour agrandir les cabinets, recruter du personnel, pour libérer les médecins des tâches administratives" rappelle-t-elle. Les syndicats de médecins pointent aussi les difficultés apparues dans la formation des futurs praticiens notamment avec parcoursup et l’allongement de la formation des généralistes.

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