Je voulais évoquer une campagne lancée sur les réseaux sociaux et qui va durer au moins pendant l’été. Celle du collectif "Soulager mais pas tuer", qui se mobilise contre la levée de l’interdit de tuer et pour le soulagement de la douleur.
J’en ai déjà parlé ici, notamment en décembre quand son parrain, le regretté Philippe Pozzo di Borgo - le héraut bien connu du film "Intouchables", qui nous a quitté au début du mois - avait lancé l’appel "Ensemble pour les plus fragiles" dans Ouest-France. C'était au moment où les débats sur la fin de vie sont revenus sur le devant de la scène.
Philippe Pozzo di Borgo voulait rappeler que "nous avons tous besoin d’un regard qui nous considère, nous fait vivre et nous invite à prendre notre place dans la société... Nous avons besoin de solidarité... Soyons lucides", écrivait-il, les « valides » aussi !... Nous avons tous besoin des autres pour vivre : notre présence à nous, les plus fragiles, vient le rappeler à tous... Elle peut aussi aider le moment venu ceux qui quitteront le monde des « bien portants » à conserver le goût de vivre jusqu’au bout."
Pourquoi une campagne pendant l’été ? Tout simplement parce que c’est d’ici la fin de l’été le gouvernement doit présenter son projet de loi fin de vie ouvrant la légalisation du suicide assisté et / ou de l’euthanasie.
En quoi consiste cette nouvelle campagne ? Elle dévoile chaque jour les visages et les très courts messages de ceux qui ont envie de se manifester pour défendre la généralisation d’une véritable culture palliative, et échapper à cette loi. Son originalité, finalement, tient dans le fait qu’elle est portée par les citoyens eux-mêmes, par "qui veut", anonymes, tout-un-chacun. C’est logique, finalement, on est et on sera tous concernés, c’est ça qu’il faut bien réaliser.
Tous ceux qui le souhaitent peuvent contribuer ? Oui, et c’est facile et rapide, il suffit de se rendre sur le site et de suivre pas à pas ce qui est proposé. On y voit déjà Gwenaël, ingénieur, Claudia, soignante en Ehpad, Florence, prof de maths, Catherine, qui a une sclérose en plaques… Bref. Ils sont soignants… ou pas, âgés… ou pas. Directement concernés par la maladie… ou pas. Le point commun est sans doute de se sentir concerné et responsable, de vouloir poser sa petite pierre pour protéger notre société de ce funeste basculement.
On le voit bien, ce sujet est loin de faire l’unanimité, il soulève beaucoup d’oppositions. On l’a vu encore cette semaine avec le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées qui a appelé dans Le Figaro à "être très vigilant au signal que nous envoyons aux personnes qui se sentent fragiles ou désespérées et à leurs familles" et surtout avec la mission d’information du Sénat qui a jugé mercredi inappropriée et dangereuse toute forme de mort programmée. Espérons que l’été porte conseil au gouvernement !
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