Si le mois de juin est celui des premières communions, des mariages, des fêtes d’école et repas de quartiers, il est aussi celui des brocantes et autres vide-greniers. J’ai tenu, avec plusieurs bénévoles, un stand de ce genre samedi dernier. La vente se faisait au profit de l’association d’accueil de réfugiés que je co-préside*.
C’est une expérience étonnante, épuisante et amusante. À 7 heures du matin, avant même que vous n’ayez eu le temps de déballer les objets donnés par les adhérents et amis de l’association, vous voilà assailli par les brocanteurs professionnels.
Personnellement, je chine beaucoup, j’aime cette profession et me réjouis qu’elle existe toujours à l’heure du Bon Coin et des ventes en numérique. Mais le sentiment d’être une proie face à quelques individus qui n’hésitent pas à fouiller dans les cartons et utilisent un ton agressif est plus que désagréable... Ce moment tendu dure peu, heureusement.
Viennent ensuite des femmes qui, on le comprend vite, achètent pour revendre dans les pays du Maghreb. On regrette alors de ne pas avoir le temps d’en savoir plus, pour découvrir cette autre économie qu’on ignorait.
Puis se déploient au fur et à mesure de la journée des enfants venus chercher un cadeau pour la fête des mères, des curieux qui souhaitent enrichir leur collection de faïences ou de porte-clés et disent tenter de se limiter dans leurs achats.
On se comprend entre chineurs, la discussion est chouette. Enfin beaucoup d’hommes et de femmes sont là pour trouver de quoi se faire plaisir ou faire plaisir au moindre coût. Là, un euro reste un euro... Dès qu’on le peut, nous voici en discussion pour mieux faire connaître l’action de l'association, en espérant recruter de nouveaux bénévoles.
Outre la recette de la journée, ces rencontres enrichissent... Il vous semble que ces vide-greniers remplissent un vide ? Je pense en effet, pour en avoir tant vu partout en France, qu’ils occupent une fonction de rassemblement et de mixité sociale que peu d’autres événements ou de lieux remplissent aujourd’hui. Certes, l'échange marchand reste au cœur du vide-grenier mais il permet aussi l'échange verbal.
L’autre aspect intéressant est que le vide-grenier est devenu un acteur essentiel de l’économie circulaire, qui permet de redonner vie à des objets inutilisés et d’éviter ainsi le gaspillage, la mise au rebut, la décharge. Les tonnes de marchandises ainsi échangées sont en constante augmentation.
Ces vide-greniers, pour ceux et celles qui tiennent des stands ou offrent des objets à des associations, ont une autre vertu : ils permettent de s’alléger. Une balade dans les allées permet de mesurer à quel point nous avons sombré dans un excès de tout et qu’il n’est plus possible d’acheter sans cesse. Pour nous, nos enfants et pour la planète.
Alors n’hésitez pas vous aussi à trier, donner à la ressourcerie de votre ville, aller avec vos petits-enfants revendre les contenus de tiroirs ou d'armoires qui feront des heureux, à bas prix.
* Association Accueil réfugiés à Ville-d'Avray (Assarva)
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