Italie
C’est une nouvelle percée de l’extrême droite en Europe. Le parti Fratelli d’Italia est arrivé en tête des élections législatives en Italie : environ 27 % selon les sondages sortie des urnes. Ce score monte à 44% avec la coalition du parti avec "La ligue" de Matteo Salvini et "Forza Italia" de Silvio Berlusconi, ce qui leur assure la majorité absolue à la chambre des députés et au Sénat. Giorgia Meloni, à la tête de "Fratelli d’Italia", revendique déjà la direction du prochain gouvernement. Hervé Marseille, sénateur centriste des Hauts-de-Seine, président du groupe d’amitié France-Italie au Sénat, était l'invité de la Matinale RCF.
"Nous gouvernerons pour tous les Italiens". Avec 27 % des suffrages récoltés par son parti, et 44 % par sa coalition, Giorgia Meloni a revendiqué dès lundi matin d'être la future cheffe du gouvernement italien. Le femme de 45 ans, à la tête du parti d'extrême-droite "Fratelli d'Italia", pourrait devenir la première femme à diriger l'Italie. Si Hervé Marseille ne partage pas ses idées, il concède sa "percée formidable", de 4 % il y a une dizaine d’années à presque 27 % aujourd'hui. Selon le président du groupe France-Italie au Sénat, "les Italiens ne savaient plus à qui confier leurs intérêts" et comme dans d'autres pays européens, cela montre que "les peuples ont les mêmes réflexes, ils sont inquiets face aux problèmes migratoires auxquels on ne sait pas répondre".
Giorgia Meloni a fait de "Dieu, famille, patrie" sa devise et appuie son programme sur des valeurs chrétiennes, ce qui la différencie selon Hervé Marseille de Marine Le Pen. Elle s'illustre aussi pour ses positions anti-LGBT, anti-avortement mais également pour son admiration, quand elle était jeune, pour le dictateur Mussolini.
Si elle accède à la tête du gouvernement, le chemin reste encore long. "Pour elle, l’élection c’était la partie la plus facile, affirme Hervé Marseille. Elle arrive à la tête d’un pays où il y a 150 % du PIB qui constitue la dette italienne." Par ailleurs, elle a fait de la lutte contre l'inflation un axe fort de sa campagne. "Je ne suis pas sûre qu’elle ait les moyens de lutter contre l’inflation. En France, on emprunte beaucoup. Il va falloir qu’elle désendette le pays", estime le sénateur.
Par ailleurs, cette élection pourrait avoir des conséquences sur le lien entre l'Italie et la France. "Il y avait un axe très fort entre Emmanuel Macron et Mario Draghi, vis-à-vis de la Russie, de la Commission européenne", affirme Hervé Marseille. Madame Meloni est assez critique vis-à-vis des Français et d'Emmanuel Macron. Elle attaque la France sur ses positions sur l’immigration."
Sur le plan européen, "madame Meloni a adouci sa position car elle ne peut pas se permettre d’avoir les institutions européennes contre elle. Il y a plus de 200 milliards prévus dans le plan de relance européen pour l’Italie. Elle a besoin de cet argent. La contrepartie ce sera de faire des réformes", détaille le sénateur.
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