Le pape François de retour à Rome après un voyage de 4 jours en Mongolie où l’on recense moins de 1500 fidèles catholiques. Un voyage au cours duquel on retiendra ses allusions à la Chine voisine.
Alors que le pape François a survolé la Chine pour se rendre en Mongolie, il a comme le veut l'usage adressé un télégramme de vœux au président chinois. Télégramme bien accueilli par Pékin qui a immédiatement répondu affirmant " vouloir renforcer la confiance mutuelle" voyant dans les paroles du pape "de l'amitié et de la bonne volonté". Rappelons que ces amabilités interviennent dans un contexte tendu puisque Pékin ne respecte plus l’accord sur la nomination des évêques signé en 2018 avec le Vatican et que le pape n’est pour l’instant pas convié à fouler le sol chinois.
Le pape a particulièrement marqué les esprits dimanche, à la fin de la messe célébrée à Oulan-Bator où il a donné une main au cardinal Stephen Chow, l’évêque de Hongkong, et l’autre à John Tong Hon, son prédécesseur. Il s’est ensuite adressé à la poignée de fidèles chinois présents dans la foule. Des catholiques chinois qui certes avaient fait le voyage, mais qui sont restés très discrets, car la pratique religieuse est compliquée en Chine. "Je voudrais profiter de leur présence pour envoyer un chaleureux salut au noble peuple chinois. Aux catholiques chinois, je demande d’être de bons chrétiens et de bons citoyens."
Je voudrais profiter de leur présence pour envoyer un chaleureux salut au noble peuple chinois. Aux catholiques chinois, je demande d’être de bons chrétiens et de bons citoyens.
Un message à double tranchant pour François Mabille, chercheur au CNRS et à l’École Pratique des Hautes Études, auteur du livre La longue transition du catholicisme aux Editions du Cygne : " En 2017, le cardinal français Jean Louis Tauran, Président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et fin diplomate disait que l'Etat [chinois] avait tout intérêt à une collaboration l'Eglise. Car l'Eglise forme la conscience des citoyens, fait respecter le principe de la légitimité l'amour de la patrie et que en même temps elle aidae l'Etat par sa mission de service public par ses propres institutions, les écoles, les hôpitaux.
Avec François, on est dans la même perspective avec sans doute une contradiction" ajoute François Mabille. "Peut-on demander à des catholiques d'être des bon citoyens alors que les droits fondamentaux à commencer par la liberté religieuse n'est pas respectée, alors même qu'on leur interdit de se rendre en Mongolie pour rencontrer le pape, alors même que toutes les libertés civiles et politiques ne sont pas respectées ? [...]
Peut-on demander à des catholiques d'être des bon citoyens alors que les droits fondamentaux, à commencer par la liberté religieuse n'est pas respecté ?
Lors de sa visite, le pape a répété aux missionnaires engagés en Mongolie que l'Église n'envoyait pas ses missionnaires "pour propager une pensée politique" et qu'elle ne représentait "aucun risque pour les autorités séculières". Une déclaration subtile qui pourrait s’adresser à la Chine mais qui visait en premier lieu les autorités mongoles. Ces dernières craignant le prosélytisme ont serré la vis sur l’octroi de visas aux prêtres et religieux étrangers.
Le Saint Siège et la Mongolie seraient d'ailleurs en train de négocier un accord bilatéral pour favoriser le quotidien des fidèles catholiques dans le pays. François a conseillé aux 1400 fidèles catholiques de Mongolie de "ne pas avoir peur du petit nombre et du succès qui ne vient pas, car ce n'est pas la voie de Dieu. Dieu aime accomplir de grandes choses à travers petitesse", a précisé le pape.
Dieu aime accomplir de grandes choses à travers petitesse
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