Ce mardi, Emmanuel Macron est à Kiev pour tenter d’œuvrer à la désescalade dans la crise ukrainienne. Une crise qui exacerbe les tensions entre les deux Églises orthodoxes concurrentes du pays : l’Église autocéphale et l’Église dépendante du patriarcat de Moscou. L’une et l’autre n’ont évidemment pas la même vision pour l’avenir de l’Ukraine. Dans ce contexte tendu, la petite communauté catholique a un rôle pacificateur à jouer.
Alors qu'Emmanuel Macron est à Kiev ce mardi pour tenter d’œuvrer à la désescalade dans la crise ukrainienne, l'Église catholique est préoccupée par la situation. Le nonce apostolique en Ukraine et l'archevêque majeur de l’Église catholique grecque d’Ukraine ont fait part de leur inquiétude. Ils se sont exprimés vendredi dans le cadre d’une conférence organisée par la branche internationale de l’Aide à l’Église en détresse (AED). Le pape François, qui suit de près la situation, avait appelé le 26 Janvier dernier à une journée de prière pour la paix.
Sur le terrain, l’Église catholique se mobilise avec un programme d’aide d’urgence aux catholiques, surtout dans l’est du pays, où il y a "tous les jours des échanges de tirs", raconte Thomas Oswald de l’AED. Cela fait sept ans que dure la guerre du Donbass. Pour les habitants, en plus des balles perdues ou des mines antipersonnel, cela signifie aussi un manque de nourriture. "Le premier problème auxquels ils sont confrontés c’est que les routes sont fermées, ajoute le journaliste, et donc simplement avoir la nourriture quotidienne, obtenir de quoi se chauffer est de plus en plus compliqué encore que pour les régions où il n’y a pas de conflit."
Conséquence des sanctions de la Russie contre l’Ukraine, le prix du gaz a augmenté et touche très durement les Ukrainiens surtout les populations pauvres, "qui sont très nombreuses" dans le pays, observe Thomas Oswald. "Il a une situation de grande pauvreté chez les plus pauvres des Ukrainiens qui est très aggravée par la situation de tension actuelle." L'Église catholique, via l'ONG Caritas Ukraine et l’AED ont mis en place des banques alimentaires ou de l’assistance psychologique.
Les Ukrainiens, dont le pays est devenu le terrain de jeu d’un affrontement entre l’Otan et la Russie, vit très mal cette nouvelle escalade de tension. "Ça rappelle de très mauvais souvenirs à ce pays qui a été très durement frappé dans l’histoire", explique Thomas Oswald.
D’autant que ces tensions ont également un aspect religieux : il existe en Ukraine deux Églises orthodoxes concurrentes, l’Église autocéphale et l’Église dépendante du patriarcat de Moscou. L’une et l’autre n’ont évidemment pas la même vision pour l’avenir de l’Ukraine. "Pour nous c’est vraiment très difficile, nous sommes dans cette situation depuis 2014, c’est juste une étape d’une nouvelle tension, je n’ai pas beaucoup d’optimisme", confie le père Ihor, curé gréco-catholique de la cathédrale ukrainienne de Paris, Saint-Volodymyr-le-Grand. Pour lui, "l’Église orthodoxe du patriarcat de Moscou est pour des relations très proches avec la Russie... d’une certaine manière, elle est engagée dans ce qui se passe".
Dans ce contexte tendu, la petite communauté catholique a un rôle pacificateur à jouer. Il y a quelques jours le nonce apostolique a ainsi été sollicité pour inaugurer une chorale dans une université de Kiev, où la majorité des étudiants sont orthodoxes. On lui a expliqué qu’il était un représentant de l’identité chrétienne qui faisait consensus…
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