Fête des grands-mères : des idées pour garder le lien avec les petits-enfants

Fossé générationnel oblige, la relation entre grands-parents et petits-enfants est un chemin parfois escarpé. "Les petits déclencheurs de conversation" ne sont "pas toujours faciles à trouver", concède Alix L'Hermitte, responsable communication chez Famileo. Produit par une startup malouine, c'est un journal, hebdomadaire à mensuel, "écrit en famille et qu'on adresse à ses grands-parents", explique-t-elle. Partager des clichés du quotidien, "votre vie de bureau, votre dernier repas, votre dernière sortie", permet de "nourrir les échanges" futurs.

Le concept n'est pas révolutionnaire, mais il fallait l'inventer. Le mettre en pratique, surtout. "Chaque membre de la famille peut déposer sur notre application ou site internet ses photos, ses messages du quotidien, ses petites nouvelles que nous éditons automatiquement sous la forme d'un petit journal papier", développe Alix L'Hermitte. Ce dernier est ensuite "imprimé, expédié directement au domicile des grands-parents, ou remis en main propre lorsque nous sommes présents dans une maison de retraite ou un foyer de vie partenaire", expose-t-elle. 

Les petits-enfants motivent toute la famille

"L'immense majorité des souscripteurs de Famileo", à l'entendre, sont "les petits-enfants". "C'est une belle démonstration de la force du lien intergénérationnel", se réjouit-elle. Le succès de la formule réside sans doute dans sa souplesse, dans sa capacité à s'ajuster aux usages des uns et des autres. Il s'agit "d'un système qui respecte les habitudes de communication de chacun : le numérique pour les plus jeunes et le papier pour les plus âgés". Par contraste avec le monde virtuel des réseaux sociaux, où les posts s'empilent et s'évaporent, "le papier a une saveur que le numérique n'a pas". 

"Pas de course au like"

En janvier, une jeune Américaine publiait sur Twitter un message de son père dans lequel, épuisé par la pression du "like" et du commentaire permanents, il annonçait quitter le groupe Whatsapp familial. La résonance de cet événement en soi anodin dit beaucoup d'un sentiment de plus en plus partagé. "Quand vous postez vos messages dans Famileo, ils n'appellent aucun retour", souligne Alix L'Hermitte. "Il n'y a pas de possibilité de liker, de commenter" , ni "de course au like". 

20% des familles qui ne rendaient pas visite à leurs proches en Ehpad se sont mises à retourner leur rendre visite

Les plateformes telles que Famileo sont conçues pour stimuler le lien physique. "On a pu mener une étude d'impact sur l'utilisation de notre service, et il y a une donnée dont on est particulièrement fier : 20% des familles qui ne rendaient pas visite à leurs proches en Ehpad se sont mises à retourner leur rendre visite", se félicite Alix L'Hermitte. "On est convaincu que l'échange appelle l'échange", dit-elle, et donne "envie de rendre visite et d'appeler". 

L'éparpillement géographique des familles, une spécialité française ?

"On devient presque un observatoire du lien familial", confie-t-elle. En France, "il y a une distance géographique entre les petits-enfants et les grands-parents qu'il n'y a pas dans d'autres pays comme l'Espagne et l'Italie, où on est traditionnellement plus proche géographiquement de ses grands-parents", observe-t-elle. 

Après Barcelone en 2019, "Armel de Lesquen, qui est l'un de nos cofondateurs, est parti ouvrir le bureau à Boston cet été" où "on démarre notre aventure par le marché des maisons de retraite", raconte Alix L'Hermitte. "Nous avons déjà 200 maisons de retraite aux Etats-Unis qui utilisent Famileo". Une preuve s'il en fallait d'un besoin universel : le resserrement des liens entre générations.