Chaque dernier mardi du mois dans Je pense donc j’agis, on revient sur l’actualité écologique. Ce mardi 25 octobre, trois intervenants étaient à l’antenne : Loup Espargilière, journaliste et fondateur de Vert, Lucile Schmid, vice-présidente et cofondatrice de La Fabrique écologique, et François Mandil, ancien chroniqueur à RCF et militant écologiste. Dans la troisième partie de l’émission, ils se sont intéressés au plan "France nation verte" présenté par Élisabeth Borne le vendredi 21 octobre.
Face aux rapports publiés sur le climat, aux incendies, aux menaces de canicules, le gouvernement français réagit. Elisabeth Borne a présenté vendredi 21 octobre le plan "France nation verte", qui veut voir réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France de 55% d'ici à 2030, et atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050.
Le plan concerne six thématiques, réparties sur 22 chantiers à mener. Une première synthèse aura lieu à la fin de l’année 2022 pour voir ce qui aura été mis en place. François Mandil dénonce pourtant l’absence d'éléments concrets : "Il y a un côté un peu désespérant : rien n’est chiffré, on a le sentiment que c’est une nouvelle coquille creuse." À sa colère répond l’espoir de Lucile Schmid qui, au vu de la situation alarmante, espère "que le gouvernement passera à l’acte". La principale difficulté pour l’État est de travailler avec les collectivités locales dirigées par des personnes d’autres camps. Certains estiment que l’écologie n’est pas assez radicale, d’autres qu’elle manque de réalisme. Élisabeth Borne a en tout cas "une vraie technicité sur les sujets écolos. Mais en France, on a une capacité à faire de grands discours peu concrets", fustige Lucile Schmid. Loup Espargilière constate que malgré la multiplicité des structures créées pour le climat, les conséquences sont minimes. Ce qu’il faut, c’est un changement fort et radical de notre mode de consommation et de production.
L’enjeu principal est en fait le lien entre démocratie et écologie. Lucile Schmid note qu’il "existe une vitalité démocratique, l’élan est ancien". Et avec lui l’absence d’imagination des politiques : "on a l’impression d’un langage monocorde, sans conviction". L’essence de ce débat est la justice sociale. François Mandil explique "que l’on a trop abordé la question des changements climatiques avec un œil technocratique, donc on a du mal à le proposer et à l’inventer. On manque d’enthousiasme à l’idée de renoncer à la voiture par exemple". Ce qu’il manque aux Français est donc un élan collectif. Pour Loup Espargilière, le Giec est très clair à ce sujet : "il faut faire en sorte que la transition écologique concerne le plus grand nombre en incluant les plus pauvres. Pourquoi pas par exemple penser une fiscalité différenciée en fonction du patrimoine financier ?”.
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