Troisième jour de trêve dans la bande de Gaza. Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas se maintient pour le moment. 15 mois après le début de la guerre, l’aide humanitaire commence à être acheminée en plus grande quantité. Les besoins dans l’enclave palestinienne constituent un défi pour toutes les organisations humanitaires.
"Après 15 mois de guerre, les besoins sont pharamineux" insiste le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU. Selon cette source près de 630 camions ont pu rentrer dans la bande de Gaza dimanche après l'entrée en vigueur de la trêve entre Israël et le Hamas.
"On a pu voir avec les premières heures de la mise en place de cet accord une augmentation significative du nombre de camions. Ils étaient moins de 500 avant le conflit. On arrive aujourd'hui à plus de 600. Si on peut maintenir ce nombre, ce serait déjà un pas significatif" explique Jean-Raphaël Poitou, responsable Moyen-Orient de l’ONG Action contre la faim.
La population de Gaza est affamée, "au moins 2 personnes sur 10 000 meurent d’une maladie associée à la malnutrition chaque jour" selon l'UNICEF. L'acheminement de l'aide et sa distribution constitue à défi logistique pour toutes les organisations humanitaires. L’objectif du programme alimentaire est d’atteindre un million de personnes dans les plus brefs délais. Si la sécurité des personnels des ONG semble désormais assurée pour la distribution. Le défi logistique est colossal pour acheminer eau, vivres et médicaments dans un champ de ruine. "Nous n’avons jamais été confrontés à une telle situation. La capacité logistique n'est plus présente dans la bande de Gaza. Les routes sont détruites, les entrepôts également. Donc on va devoir travailler à les reconstruire à pouvoir aussi travailler sur l'acheminement, les stocker et les distribuer de façon beaucoup plus rapide aussi" précise Jean-Raphaël Poitou.
Il rappelle que les ONG on besoin : "d'un soutien financier des différents bailleurs de fonds pour pouvoir maintenir cette aide humanitaire dans les prochaines semaines".
Sur le plan médical, le système de santé de Gaza est anéanti.
Selon, le ministère de la santé du Hamas, plus de 46.900 personnes, majoritairement des civils, sont mortes depuis le début de l’offensive israéliennes après l’attaque terroriste du 7 octobre. Près de 110 000 blessées. Au plus fort des combats les hôpitaux ont opéré sans anesthésies sans moyen de désinfection et des milliers de blessés ont été amputé. Le nombre de personnes handicapées est désormais hors normes à Gaza. "Sur une évaluation qu'on a faite auprès de 20 000 personnes, dans la deuxième moitié de 2024, on avait 8 000 qui avaient un handicap. En moyenne, dans le monde, dans une population, c'est 15 % de personnes handicapées. On sera bien au-delà de cela" souligne Gilles Lordet chargé de plaidoyer et porte-parole de l’ONG Handicap International. Sans structures hospitalières, l’accompagnement de ces personnes s’annonce complexe. "On va avoir énormément de patients qui auront besoin d'un suivi à vie. Une prothèse, par exemple, a une durée limitée. Pour un enfant, il faut la changer tous les 6-9 mois" précise Gilles Lordet.
Handicap International doit aussi assurer un travail de prévention auprès des populations, car les ruines sont truffées de munitions non explosées. Elles sont évidemment très dangereuses et peuvent continuer de blesser et de tuer. Les ONG humanitaires espèrent que cette trêve va s’inscrire dans la durée pour travailler sur le long terme. Mais la suite du calendrier reste incertaine après les premières libérations d'otages. Les termes de la deuxième phase pour la libération de tous les otages, doivent être négociés au cours des six semaines à venir. Si les deux premières étapes se déroulent comme prévu, alors seulement la troisième et dernière portera la restitution des corps des otages morts décédé et sur la reconstruction de Gaza.
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